Auparfum

Yuzu de Caron, et encore des mondanités

Jean-David

par Jean-David, le 29 mars 2011

Il me semble que la division que nous opérons entre mainstream et niches a ses limites. Mainstream a une connotation péjorative (même si ce n’est pas dans ce sens que vous employez l’expression) : courrant principal ; les anglais disent aussi M0R (Middle of the road), ce qui fait un peu penser à la variété en musique, ou à tous ces groupes américains qui produisent des tubes sans grande personnalité, destinés aux quadragénaires (j’en suis) qui écoutent la FM dans leur voiture (je n’en suis pas).

 

Guerlain est une grande maison historique, peut-être la plus grande maison française à défaut d’être la plus ancienne. Quand on a cette ancienneté, ce prestige et ce volume d’affaires, bien entendu, on n’est pas dans les niches. Est-on mainstream pour autant ? Je veux dire... One million et son pendant féminin, Parisienne, Miss Dior Chérie, Azzaro Duo, CK Free ou Only the brave sont mainstream, conçus pour un bénéfice immédiat mais sans ambition de faire oeuvre artistique. Mais Cuir Beluga et Oriental Brûlant de Guerlain sont des oeuvres d’art, non moins que ce que font l’Artisan Parfumeur ou Annick Goutal. Quel sens cela aurait-il, dès lors, de les cataloguer dans une catégorie qui se définit essentiellement par son mercantilisme, sa volonté de se tenir "au milieu de la route", milieu défini lui-même par des enquêtes marketing, une volonté de "ne déranger personne" ?

 

C’est pourquoi, ne serait-il pas plus juste de classer les parfums par... parfums, plutôt que par marques ? Au sein d’une même maison hors-niches, tel parfum sera consensuel, tel autre polarisant. Même chose en musique : Elvis Costello, Squeeze, XTC, ne sont pas des groupes de "rock alternatif". Sont-ils pour autant mainstream ? Non : il s’agit de grande musique créative pop-rock. Il faudrait trouver un nom pour cela dans le domaine du parfum. Mais je sais bien que, dans votre bouche, le mot mainstream appliqué à Guerlain ne pouvait être péjoratif, de même que chez beaucoup de mélomanes, le mot variété est pris dans son acception première. Quant à Guerlain Homme, il m’a laissé, je l’avoue, l’impression de manquer de personnalité, d’identité olfactive. Pour le coup, je l’ai trouvé mainstream. Vous me dites que c’est un chef-d’oeuvre incompris. Je ne demande qu’à le croire, et je l’essaierai de nouveau !

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