Le Passant

par Petrichor, le 9 juin 2021
C’est vrai que ce qui a disparu, c’est le rapport qualité/prix des années 80-90 dans le réseau de distribution élargie. On n’avait pas besoin de monter à une capitale, et à parler à un vendeur en col roulé, pour acquérir un vrai beau parfum. (Les règlementations anti-allergènes ont érodé la puissance olfactive des grands classiques).
Côté marques confidentielles, la niche et la fausse niche récente a voulu se démarqué en augmentant ses prix. Il faut reconnaître que le secteur est devenu plus concurrentiel, car on a vécu une déferlante de nouvelles marques de niches et de sortie sur 2010-2020. Et même les passionnés, de ceux qui arrivaient à presque tout bien baliser autour de 2010, s’y perdent à nouveau.
Attention, comme dans le film "Midnight in Paris" de Woody Allen, les gens rêvent toujours de la période d’avant comme étant un âge d’or. Nous vivons un âge d’or, à notre manière.
Dans la bouche de Luca Turin, l’âge d’or dont se plaignent les passionnés semblent être les années 60-70, quand il n’y avait pas de compromission dans la qualité des formules.
Avantages d’aujourd’hui : tous les testeurs de parfums ou presque sont en libre service. Par le passé, dans la parfumerie de quartier ou la boutique sélect’ il fallait tout demander à une vendeuse ou un vendeur qui tenait le guichet. Autre avantage : internet, le marché de l’occasion, et les échantillons. Les gens qui reçoivent un parfum en cadeau, et qui leur déplaît, est une aubaine. Enfin, on bénéficie d’un boom de l’offre, et de créateur qui ont accès à des matières nouvelles, tant dans la synthèse, que dans l’extraction des matières premières. Et les vintage reste trouvables, difficilement, mais bien là.
J’ai toujours pensé, à tort, que les passionnés cherchaient leur Graal. In fine, payer un parfum deux fois plus cher peut se rentabiliser, si on fait le bon choix, au lieu d’acheter deux autres parfums qui s’avèreraient décevants. (ex : le voyage que m’offraient Dzongkha pour 100€ valait bien l’exotisme raté des mainstream du Séphoriaunnaud rayon homme.)
Si vous voulez un bon parfum à utiliser avec abandon, et à acheter au demi-litre, et bien étonnamment on trouve parfois des gros volumes de "Pour un homme" à prix dérisoire en seconde main. Voui-voui on peut trouver qualité et quantité et pas cher. Pas mal de marques proposent des gros volumes de leurs classiques masculin, à prix dégressif. (Ou la niche comme "The different company")
Mais il ne faut pas descendre la niche expérimentale en la comparant à ces bonnes affaires-là.
Si vous faites un pèlerinage parfum dans une grande ville, prenez l’occasion d’essayer aussi ces parfums-là, et partagez votre intérêt pour les parfums. Il est normal de ne pas acheter un parfum sans l’avoir essayer plusieurs fois. Vous gratterez peut-être même un échantillon gratuit, et pourrez revenir alimenter le bouche-à-oreille ici. Les marques confidentiels ont besoin du bouche à oreille. Ce sera toujours plus payant pour vous, moi, et le monde du parfum, que d’en rester à faire "le renard et les raisins". In fine, les gens savent que ceux qui en parlent le plus sont ceux qui en achètent le plus, même quand ils ou elles le critiquent à mort.
Votre réponse
à la une
La vanille fait son défilé : la revue de sorties
Parce qu’à l’approche de l’hiver, les sillages se font volontiers plus ambrés, plus ronds, plus chaleureux, nous vous proposons cette nouvelle revue de sorties, consacrée à une matière que l’on croyait trop rebattue pour encore surprendre.
en ce moment
il y a 19 heures
Ah, certains de mes parfums étaient des coups de coeur immédiats : le regretté Traversée du(…)
il y a 20 heures
Bonjour Garance, je n’ai pas encore senti le Madagascar, mais ce que vous en dites sur le doute(…)
Dernières critiques
Colonia il Profumo - Acqua di Parma
Faits et zestes
Vanille Carbone - Atelier Materi
Brut de gousse
Carbone - Balmain
Sillage anthracite









il y a 19 heures
En revanche, j’étais un peu étonnée que Madagascar, le Baume vanille n’ait pas sa propre critique à(…)