Antares, Bételgeuse et Mismar
par Passionez, le 28 avril 2021
Je remercie Auparfum et In Astra pour l’opportunité de tester ces parfums. En ces temps étranges, il est difficile d’avoir accès aux nouveautés et cela me manque beaucoup !
J’étais impatiente de recevoir et de tester les parfums. Le concept de la marque m’attirait beaucoup. J’étais prête pour le voyage vers les étoiles !
Voici mes impressions après test répété sur peau :
Antares :
Une immense boule de fleurs blanches, très compacte et opaque. Laiteuse, crémeuse, piquée de quelques épices, elle semble emprisonner, même écraser ma peau.
L’image qui me vient est celle d’une comète surgissant du ciel et s’écrasant sur ma peau avec un splash violent. Son essence céleste d’une texture crémeuse épaisse s’étale sur mon bras dans un long râle qui s’éternise.
Plus prosaïquement : mon nez sent une crème luxueuse enrichie d’épices piquantes. Un parfum contrasté entre volupté crémeuse décadente et rugosité de bois secs et d’épices.
Olfactivement, Antares m’évoque plus la salle de bain d’une femme urbaine active que la galaxie lointaine telle que je pourrais la fantasmer. Sortant de sa douche, elle s’enveloppe de cette riche crème sophistiquée avant de se rendre à son rdv (galant ?) laissant derrière elle un sillage boisé-ambré crémeux d’une puissance…galactique ! Comme de nombreux parfums du paysage actuel de la parfumerie.
Mismar :
Là encore, mon nez associe le parfum plutôt à un personnage citadin qu’une étoile.
Je vois un homme rasé de près, enfilant son costume-cravate et s’asperger généreusement de son parfum avant de se rendre à sa prochaine réunion commerciale. Il souhaite laisser un souvenir indélébile à ses clients/collègues/patron…et y parviendra sans aucun doute avec ce jus glacial aromatique boisé.
L’inspiration de l’étoile polaire à l’origine de la création du parfum se traduit bien par ses notes de glace pilée qui s’échappent dès le premier pschitt. Le parfum a des qualités hivernales prononcées mais je le vois plus prendre pied dans la jungle urbaine aseptisée que situé sur la voute céleste.
Betelgeuse :
Par sa description, ce parfum était sans doute celui qui me faisait le plus envie. Iris, Osmanthus, patchouli sont des notes que j’apprécie beaucoup. Après test, c’est aussi celui que j’estime le plus intéressant des trois.
Le parfum s’ouvre sur des notes gourmandes oscillant entre le chocolat et le café. Au fur et à mesure s’y ajoutent quelques touches fruitées et poudrées. Tout le long de son évolution sur ma peau, Betelgeuse semble hésiter entre gourmandise coupable et aspirations plus spirituelles. Le patchouli confère un côté sombre au parfum qui lui donne de la profondeur et l’éloigne du parfum gourmand surdosé. J’aurais souhaité sentir l’iris et l’osmanthus de manière plus appuyée. Je ne fait que deviner des accents poudrés/boisés et fruités diffus sans pouvoir réellement les nommer.
Ce qui m’intrigue dans ce parfum malgré son caractère qui demeure compact et légèrement brouillon à mon nez, est le contraste entre luminosité et obscurité qui devient surtout perceptible en fin de vie. Et d’avantage sur les vêtements que sur la peau. Plusieurs heures après application, Betelgeuse semble quitter l’antre de la jeune fashionista qui sirote son café latte saupoudré de poudre cacaotée entre deux virées shopping pour aller se promener en forêt. Et c’est lors de son dernier soupir que le parfum me plaît le plus. Je me sens brièvement transportée dans une forêt enchantée, foulant des pieds un tapis de mousse, la tête levée vers les cimes des arbres éclairées par les derniers rayons d’un soleil couchant.
Impression commune aux 3 parfums : Une signature très contemporaine propre à de nombreux parfums du paysage de la parfumerie sélective de ces dernières années. Notes de synthèse archi musclées et diffusives qui noient un peu la peau sous leur puissance nucléaire.
J’espérais des fragrances plus nuancées et poétiques pour évoquer le destin de ces étoiles aux noms si évocateurs.
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