Dans tes Bras
par Opium, le 8 octobre 2013
Bonjour Corto Maltese.
Bon, je ne vais pas revenir trop longuement sur tout ce que peut évoquer Dans Tes Bras, telle n’est pas la question. Je ne vais pas revenir sur le fait que ce parfum est probablement l’un des plus expérimentaux et osés de la parfumerie contemporaine en osant transformer une feuille de violette verte et assez poudrée qui rappelerait presque 1000 de Jean Patou mixée avec de l’insecticide Baygon Vert âcre en odeur de peau charnelle et intimiste. Non, je ne vais pas le faire. Ah, si, je l’ai fait. Bon, bah, il m’a fallu près de deux ans et demi pour à peu près "comprendre" Dant Tes Bras, et si le langage corporel qui s’apparenterait à un jeu de corps enlacés dans un mouvement de danse contemporaine me laisse toujours, non pas dubitatif - je ne "dubite" plus du tout, il m’a convaincu -, mais froid, pour autant, je suis admiratif pour la performance mise en scène. Bref. Revenons à nos moutons, la tenue et le sillage des parfums des Editions de Parfums Frédéric Malle.
Corto Maltese, soit vous n’avez pas testé les "bons", soit l’alchimie avec votre peau ne fonctionne pas. Comme le disait Jicky, si les créations d’Olivia Giacobetti, de Michel Roudnitska et de Jean-Claude Ellena ne sont pas parmi les warriors de la projection ni de la ténacité, beaucoup d’autres assurent le SAV.
Nous en avons discuté avec certain(e)s intervenant(e)s ici. J’en suis arrivé à la conclusion qu’on voit les parfums Frédéric Malle évoluer depuis treize ans. Les premiers étaient davantage des transcriptions des seuls parfumeurs ai-je l’impression ; pour les suivants, Malle semble savoir où il veut aller et s’affirmer. En effet, si les premiers parfums semblent beaux mais plus timides, les suivants le sont de moins en moins (toujours beaux, mais s’exprimant plus haut et fort) : d’une part, car ainsi "ils donnent davantage le change" en offrant des parfums puissants et qui tiennent et en "donnent pour leur argent" aux acheteurs/euses ; d’autre part, ils révèlent un éditeur de parfums qui gagne en confiance et impose des parfums qui s’affirment de manière plus affirmée.
En Passant, Cologne Bigarade, Angéliques sous la Pluie, Noir Epices et quelques autres semblent plus en retrait, dans une imagerie translucide poétique plus évanescente. Pas quelques autres.
Dries Van Noten dispense ses notes lactées gourmandes généreusement, Lipstick Rose est assez présent, Une Rose se pare de tous ses atours d’épines et pétales sans honte, d’Une Fleur de Cassie émane sa beauté froide sans envahir tout ce qui l’entoure mais durant très longtemps, Carnal Flower irradie de son sillage vert, lacté et solaire avec conviction, Géranium pour Monsieur affiche une menthe vraiment sauvage (clin d’œil ^^) plus vraie que nature, et Portrait of a Lady est plutôt un film en 3D qu’une série en noir et blanc et écrase tout de son gigantesque sillage monstre. ;-)
Dans Tes Bras et Vétiver Extraordinaire piétinent moins tout ce qui se trouve sur leur passage. Mais, malgré tout, ils ont une belle présence, au point d’en être incommodante pour certains. Avec Dans Tes Bras, on a l’impression d’un dégazage à certaines doses, mais, il est vrai que son sillage se réduit, à vitesse variable selon les personnes, pour se faire parfum de peau et exprimer cette odeur de l’intime qui est déclarée nous être contée. Quant à Vétiver Extraordinaire, comme le dit Jicky, c’est peut-être sa luminosité qui le rend moins présent dans l’esprit, car moins envahissant, que d’autres vétivers plus terreux, compacts, denses, sombres et racinaires. Pourtant, il est bien là, un peu comme Dries, il part pour mieux venir chatouiller les narines dès qu’on l’a oublié.
Voici mes impressions à partir de ces quelques exemples.
Et puis "quelques" étoiles bien méritées pour ce parfum auquel on ne peut renier la créativité...
Bonne journée.
Opium
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