Parfumer ses souvenirs

par Cistus creticus, le 12 juin 2018
Les fêtes de fin d’année, notamment le réveillon de Noël, ont toujours été pour moi une période bénie et chaleureuse avec toute ma famille réunie. Enfant, je sentais cette excitation monter, cette effervescence. Debout sur une chaise, j’accrochais les boules aux branches du sapin. Le menu était déjà bien ficelé par ma grand-mère. Mon grand-père accrochait les guirlandes lumineuses aux rampes de la terrasse, alimentait le feu dans la cheminée. Mes parents couraient les magasins à la recherche du cadeau parfait. Mes cousins, mes oncles, mes tantes ne tarderaient pas à arriver… Et déjà toute petite, je choisissais LE parfum pour LA soirée. J’ai notamment porté L’eau cheap and chic de Moschino, (plus jamais retrouvé par la suite) un soir de réveillon, sous la neige et… sans électricité ! Le bonheur absolu pour les enfants que nous étions, le cauchemar pour les parents. Flower de Kenzo, dès sa sortie, offert par ma maman, tout poudré, tout doux, pendant que ma cousine et moi faisions disparaître les toasts en cachette, dans nos estomacs. Fleur d’eau de Rochas, offert par une amie chère aujourd’hui décédée. Plus récemment (histoire de ne pas être totalement ennuyeuse avec une liste à n’en plus finir), Angel de Thierry Mugler, la vingtaine, le maquillage, la crinière sauvage, le pull en angora tricoté par ma maman tout imprégné de mon parfum doudou… Opium de Yves Saint Laurent, abandonné ensuite, ma cousine ayant avoué que ce parfum, durant le copieux repas, lui avait tout simplement coupé l’appétit. Même sort pour Shalimar de Guerlain. La liste est si longue…. Des senteurs qui me font dire aujourd’hui "Ah ! Cette année-là, il s’est passé ça, ça et ça", qui me rappellent les gens que j’aime et ceux qui ont malheureusement laissé leur chaise vide les années suivantes.
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