Parfums haute-couture
par LaComtesse, le 3 mai 2010
Tentatrice, moi ? Attention, Lys, j’en remets une couche... Et les garçons, lisez ça !
Samedi du printemps, j’ai pris le cafardeux RER pour me rendre à une fiesta de vieux copains dont je suis amoureuse, oui, de tous, et tant pis pour leurs épouses. Je m’étais apprêtée avec soin, envie comme ça d’être belle au soleil, et même après des litres de punch en joies nocturnes. Arme fatale n°1 : le Poivre de Samarcande dans le creux de mon cou. Arme fatale 2, un pshitt sur ma main de Paprika Brasil, ils vont bien ensemble, soyeux et masculins tous les deux, mais ce n’était qu’un clin d’oeil. Arme fatale n°3 : en passant aux Galeries chez les Parfums de l’Empereur, j’ai arrosé l’intérieur de mes manches aux poignets, de "Aziyadé", le parfum le plus épicé du Corse. Cumin et cardamone, miel ambre et pain d’épices, il est délicieux, même si les copines puritaines le trouvent trop chargé. Dans mon RER donc, je me tenais à la barre, le bras assez haut, à hauteur de nez, pour tout dire. Je pensais aux émanations de l’Aziyadé qui rejoignaient le Poivre pour enrober l’assistance. Et je vous jure : les filles proches me souriaient ! Dans cet univers de brutes, sinistre jaune et bruyant, j’avais droit à des sourires doux et gentils. La force de ma séduction, ou ces épices enrobants ? Les deux, disons. Arrivée à ma fête, cajolée par le Poivre diffusé dans mon col, j’ai laissé faire la nuit et l’alcool. Réclamant à minuit une douche de champagne dans mon cou pour réveiller le parfum endormi... ces messieurs n’ont pu résister à y plonger leur nez, comme par magie. Poivre viril sur ma peau pour réveiller la virilité des hommes ? Phénomène étrange. Pour finir, seule dans la nuit comme j’adore, dans ces bus qui traversent les campagnes à 3h du matin, bercée par Mr Ellena, enrobée par son oeuvre, malaxée par ces effluves douces, j’ai eu droit à un flash érotique merveilleux, juste en observant la nuque d’un jeune homme, dans le souvenir des hommages de mes messieurs.
La prochaine fois, je vous raconterai comment j’ai passé la nuit dans le cou d’un garçon dont je n’ai pas vu la tête, en boite puis chez lui, juste parce qu’il sentait bon le 1881 de Cerruti.
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