Jeux de Peau : un petit déjeuner avec Serge Lutens
par Opium, le 2 mars 2011
Très intéressante cette notion de relativisme !
Dans l’absolu, qu’est-ce qu’on pense d’un sujet donné... ? Et relativement à l’environnement créé déjà existant autour de ce sujet, quelle est l’évolution de notre pensée ? J’explique, sinon, je me/vous/nous perds ! ;-)
Dans l’absolu : Bien meilleur que pas mal d’autres ce M. Lutens.
Relativement à son histoire, au fur et à mesure que ses créations seront plus nombreuses, les "champs" à explorer par lui seront moindres car déjà découverts... Et, au fur et à mesure qu’il se sera créé son univers, des attentes émergeront en fonction de ce qui est déjà connu.
Par exemple, ses fragrances plus récentes "non-orientalisantes sans fruits confits, épices ou encens", "critiquées", dans le sens de "jugées" par rapport à son histoire de créateur : Pour certains, une trahison pour accéder à de nouveaux territoires plus facilement accessibles (les US) et faire du chiffre peut-être, pour d’autres, l’élargissement de la palette picturale de la création olfactive.
Cela me fait penser au tout récent article de Poivre Bleu sur le prochain Hermès, Jardin sur le Toit, où s’exprime l’idée que, bien que la nouvelle fragrance soit très bien construite, pertinente, bien élaborée et cohérente par rapport à la fois à l’histoire de la maison Hermès et de son parfumeur Jean-Claude Ellena (ce qui est rarissime compte tenu des trahisons élaborées par certains (qui a dit Moche d’Opium qui tente le meurtre de son arrière-grande tante Opium la bien nommée... ? qui a dit LVMH ?), malgré la cohérence créative donc, se pose la question d’une certaine lassitude à la découverte de ce qui n’est plus à découvrir car plus réellement surprenant (ceci est bien-sûr à discuter plus tard dès que Jeanne aura rédigé sa critique (encore du travail pour Jeanne, ses journées doivent faire 48h), je cite cet article car s’insérant bien à la notion d’attentes que l’on retrouve dans le travail de nombreux créateurs dont Serge Lutens.Il est probablement avec Jean-Claude Ellena et quelques autres pas trop nombreux, sujet à de grandes attentes, des impatiences, des désillusions parfois...). Ainsi, la rédaction peut être superbe, mais du fait de sa cohérence même, un peu ennuyeuse, ou, pour le moins, prévisible.
Et, il est vrai que dans notre société où tout va très vite, où l’on demande à être toujours surpris, il est de plus en plus difficile de surprendre (que ce soit intelligemment par une vraie vision créatrice, ou juste pour "faire le buzz" qui initie la curiosité et pousse à l’achat).
Cette Belle d’Opium nous aurait sans doute semblé "moins moche" si elle ne cherchait dans son acte de naissance à créer au forceps une filiation qui n’existe pas (dans l’absolu, cette création n’est pas désastreuse, mais en relation à son histoire, elle se révèle médiocre dès lors qu’on la compare à son auguste "grand tante").
Womanity a la force au moins de la tentative d’originalité qui fait la marque de fabrique de Thierry Mugler, celle des tentatives polarisantes, même si elles doivent décevoir (dans un premier temps en tous les cas). Le problème, c’est le discours lors de sa vente comme cela a été dit juste auparavant, et comme souvent, moi je l’aime plutôt beaucoup. Je crois que nous sommes confirmés dans notre "proximité fragrancée" Mitsouko ! ;-) => digression terminée).
En fait, l’attente de la nouveauté nous renvoie à nos contradictions personnelles : Nous souhaitons que ceux que nous considérons les meilleurs nous surprennent à chaque fois... mais sans trop nous surprendre malgré tout pour rester cohérents avec leur passé... N’est-ce pas une mission impossible ?
Ce qui est réjouissant, c’est que ces discussions sont révélatrices d’amour passion ou de haines féroces. Mais pas d’un rapport insipide. Madonna déclarait au début de sa carrière : "qu’on parle de moi, en bien ou en mal, qu’on me déteste ou qu’on m’aime, mais qu’on parle de moi, ça fera toujours de la pub" => la stratégie de la polarisation fonctionne toujours : Gaga, Thierry Mugler et d’autres... et finalement, Serge Lutens, mais d’une autre manière... "Génie" pour la plupart ? Ou, "opportuniste" sur de vraies premières créations pour quelques rares ? Ceci n’est pas un sondage, il n ’y a pas de bouton pour cliquer !
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