Headspace met en flacons l’insaisissable
par Anne-Sophie Hojlo, le 26 décembre 2022
Avec cette nouvelle marque, le prolifique Nicolas Chabot – déjà à l’origine de la renaissance de la maison Le Galion et de la création d’Æther et de Corps Volatils – veut rendre hommage à la technique d’extraction du même nom mise au point dans les années 1970.
Régulièrement utilisé en parfumerie, le headspace permet de capter une senteur in vivo afin d’en isoler les molécules odorantes et de la reproduire grâce à une analyse qui permet ensuite la création d’un accord. Chacun des sept parfums de la toute jeune marque est construit autour d’une de ces mini-compositions, habillée d’une matière première naturelle en surdose, « ouvrant la voie à une haute parfumerie poétique restituant l’incapturable ».
Julien Rasquinet signe deux créations. Myrrhe propose « une rencontre organique des contraires », arbitrée par un headspace « roche réchauffée par le soleil », entre le « feu brûlant » de la cannelle et de la myrrhe et la « minéralité brute » de l’oliban et de l’Ambroxan.
Santal nous offre « un parfum aérien délesté de tout effort et de toute gravité » grâce à un headspace « champagne millésimé » qui baigne un accord fruits rouges, de la rose, du safran, du patchouli et du santal.
Nicolas Beaulieu a lui aussi créé deux compositions. Absinthe se veut une « euphorie olfactive à faire tourner la tête », mettant en lumière un headspace « corps en mouvement » habillé d’absinthe, de feuilles de violette, de narcisse, de vétiver et d’un accord cuir.
« Brûlot olfactif capable de consumer les cœurs et les corps », Tubéreuse accompagne un headspace « fumée de cigarette » de tubéreuse, cassis, lentisque, vanille Bourbon et tabac.
Styrax, par Miroslav Petkov, est présenté comme un « hommage à la peau sous tous ses règnes : végétal, animal et humain », mariant un headspace « souffle du cheval au galop » au styrax, au cypriol, au labdanum, à l’osmanthus, au safran et à l’ambre.
Sauge, imaginé par Caroline Dumur, est décrit comme une « fougère 3.0 » traduisant « la vibration d’une aventure végétale » grâce à un headspace « nature après l’orage » travaillé avec du poivre noir, du cumin, de la racine d’angélique, de la sauge sclarée et de l’oliban.
Enfin, pour Genièvre, « une rasade de fraîcheur et de décontraction », Fanny Bal a utilisé un headspace « gin Bombay Saphire » relevé de mandarine, baies roses, baie de genièvre des Balkans, cèdre et oliban.
Eaux de parfum 95 euros/ 30 ml, 195 euros/ 100ml, coffret de miniatures 45 euros/ 7x 2,5ml
Disponibles
Premières impressions
Un concept intrigant mais un peu compliqué qui donne naissance à une collection contrastée. Parmi nos favoris, Myrrhe, qui offre un délicieux chaud-froid acidulé, minéral et baumé ; Tubéreuse, où on retrouve bien les facettes vertes, médicinales et narcotiques de la fleur, soulignées de notes de tabac froid moins présentes sur peau que sur touche ; et Absinthe, où le vert oscille entre la sève croquante et le cuir plus râpeux. À l’autre bout du spectre, Genièvre et Sauge proposent des notes aromatique fraîches moins complexes et plus monolithiques, Santal rappelle davantage les Dragibus que le bois crémeux ou les bulles de champagne et Styrax charpente malheureusement son accord cuiré de bois ambrés trop présents.
par Mister Gaveston, le 6 janvier 2023 à 12:35
Je porte aujourd’hui Absinthe. Le départ est vif sans être amer. J’ai tout de suite été séduit par le mélange herbacé / floral qui se déploie d’emblée. Une impression de fraîcheur et de chaleur, une forêt un peu moite. La tenue s’annonce excellente. Demain j’essaie Tubéreuse. J’ai commandé les adorables flacons d’essai. Livré avec un vaporisateur adapté et adaptable. La maison a le souci du détail. C’est plus qu’appréciable.
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