Encelade, le paradoxe mythique de Marc-Antoine Barrois
par Jessica Mignot - Jeanne Doré, le 31 mai 2022
Le couturier s’associe une nouvelle fois au parfumeur Quentin Bisch pour nous proposer un boisé vert et cuiré évoquant une « jungle imaginaire luxuriante » aux inspirations plurielles.
Le duo, qui avait déjà collaboré pour la création de B683 en 2016, puis de Ganymède en 2019, explore une fois de plus l’imaginaire antique avec la figure du géant Encelade. Tué par Athéna lors de la gigantomachie, ce fils d’Ouranos et de Gaïa, incarnant « le pouvoir, la rébellion et le caractère », aurait été enterré sous le volcan Etna en Sicile. Mais son nom a également été donné en 1789 à un satellite naturel de Saturne « couvert de neige, d’eau douce et probablement en activité sismique », qui à l’inverse « représente la fraîcheur, la douceur et la pureté ».
Cette dualité entre lave volcanique et glace céleste a servi d’inspiration pour la nouveauté « qui se joue avec délice de ses paradoxes ». Pour suggérer « l’odeur de la terre, de la sève, l’image d’une nature luxuriante », une rhubarbe « verte, acidulée et tonique » se mêle au cèdre et au vétiver. Un accord de cuir fumé et animal provoque « l’émotion pure de la fusion incandescente », tandis que bois de santal et fève tonka « ajoutent sur la peau sensualité et addiction ».
La marque a fait appel au photographe Roberto Greco pour l’univers visuel du parfum, dont le flacon a été décoré par le sculpteur Jean Boggio.
Eau de parfum 95 euros/30 ml, 175 euros/100 ml
Disponible sur le site et dans les boutiques de la marque, et bientôt au Printemps Haussmann
Premières impressions
L’image du volcan est bien présente lorsque la mouillette se présente à votre nez : comme dans les précédents parfums, la puissance est au rendez-vous, devenant en quelque sorte une signature olfactive de la maison. Mais la singularité de l’accord, avec son contraste abrupt entre cuir fumé et verdeur acide, est aussi une marque de fabrique à laquelle nous a désormais habitués Quentin Bisch. Sombre, brûlé, boisé, fruité, lacté : Encelade délivre un sillage géant à la beauté étrange et atypique qui peut rebuter autant que rendre addict. J.D.
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par Zaius , le 31 mai 2022 à 12:18
Quelle très belle surprise ce 4e opus.
Un parfum toute en classe, ténacité et subtilité
Chapeau bas Messieurs Barrois et Bisch
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par jovi, le 31 mai 2022 à 17:46
"jungle imaginaire luxuriante" ça ressemble un peu à ce qu’a voulu faire M. Malle pour Synthetic Jungle ! "Une rhubarbe verte..." ou acétate de styrallyle ! Comme dans le mainstream j’ai l’impression que dans la niche il y a des tendances tout le monde se met au vert depuis le triomphe de Nuit de bakélite !
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