Musk
Lorenzo Villoresi
Coup de cœur
- Marque : Lorenzo Villoresi
- Créé par : Lorenzo Villoresi
- Genre : Féminin - Masculin
- Famille : Boisée
- Style : Chic - Pointu - Sensuel
Musc végétal
par Youggo, le 4 mai 2015
Avant la refonte de leur image et de leur site, les fameuses éditions de parfums Frédéric Malle illustraient leur gamme par de fines aquarelles abstraites [1]. Très simples, elles donnaient en deux ou trois couleurs et en un geste, un « aperçu » des effets et textures du parfum.
C’était plutôt bien fait et malin, car oui la synesthésie ça fonctionne ! (cf le récent article sur Gabriel Garcia). Et à quelques exceptions, j’avais vraiment l’impression que ces petits visuels collaient parfaitement aux sensations procurées par le parfum associé. Cette petite introduction pour vous dire que je vais parler ici de couleurs, de textures, de sensations…
Ne vous laissez pas tromper par son flacon bleu nuit, si le Musk de Lorenzo Villoresi était une aquarelle, elle serait verte, rose et blanche.
Le vert d’abord. Car s’il s’agit bien d’un musc, la sensation est ici davantage végétale qu’animale. Le parfum dégage une sensation très printanière de feuille tendre, d’herbe douce, une verdeur douce et aqueuse. D’une teinte vert d’eau donc plutôt. Tout semble bourgeonner ici, avec cette fragilité des jeunes pousses à la nouvelle saison, qui craignent encore les derniers frimas de la saison.
Cette fraicheur végétale est tachée d’une vert plus sombre. La présence d’un géranium, sous ses feuilles duveteuses et trompeuses, vient apporter à la fois une acidité fusante et sanguine, et une froideur crissante et acérée toute masculine. On pense un peu à Géranium Pour Monsieur, de la maison citée en introduction, mais dans une version moins fraiche plus chaleureuse et intime.
Rose ensuite. Rose comme la couleur bien sûr, mais aussi comme la fleur du même nom. La rose, le bois de rose aussi, viennent s’accorder au vert tendre et au géranium. Un rose fin, subtil, ni trop criard ni trop fade. Ni femme fatale, ni candeur adolescente. La rose charnelle, voluptueuse, pour la féminité bien sûr, assumée mais discrète, pour la tendresse aussi, et l’intimité.
Un rose qui donne corps au musc, qui lie le végétal à l’animal, qui lie le corps à la nature. Là se fondent les différentes sèves de plantes et leurs nuances de vert, et c’est un épiderme chaud et battant qui se dévoile sous le feuillage.
Le blanc enfin. Mais pas un blanc froid, tranché et azuré, pas un triste blanc-gris. Un blanc cassé tirant vers le beige clair, l’ivoire. Un blanc soyeux, doux, chaleureux. Crémeux et poudré à la fois (dans le même esprit que Teint de Neige de la même maison).
Le blanc d’un musc qui retrouve son instinct animal, tout en gardant la dualité paradoxale qui le lie au monde végétal. Car si le musc enfin est bien là, grand fauve expressif, ne subsistent pas moins quelques traces de fleurs blanches et leurs pétales lascifs au bord de la fanaison.
Se trouvent également ici santal et vanille, qui viennent apporter une douceur sépia et soutenir le parfum par leurs notes laiteuses et douces. Le parfum porte là, au bout de son évolution, la langueur propre aux fins de journées d’été, quand le soleil se fait plus doux et éclaire la nature d’une lumière dorée et apaisante.
Un beau parfum, sorte clair-obscur olfactif, qui semble toujours sur le fil, prêt à tomber dans l’eau fraiche printanière ou dans l’opulent musc hivernal. Mais il se maintient là, dans une harmonie d’une rare finesse qui lui donne toute sa cohérence. Il me rappelle également par certains points un compatriote, Sienne l’Hiver chez Eau d’Italie, qui lui aussi joue entre notes végétales croquantes et crémeux suffocant. Un parfum enfin, discret et séduisant, qui saura parler à la peau de chacun, homme comme femme, et en toute saison.
[1] Elles sont maintenant remplacées par de nouveaux visuels avec la silhouette du flacon de la maison au centre, qui me paraissent beaucoup moins convaincants et pertinents.
à lire également
par StéphaneLyon, le 5 juillet 2017 à 15:01
Une rencontre, une marque, un parfum. J’ai eu la chance de rencontrer, par l’intermédiaire de Monireh Mir Kosh, de l’Atelier Parfumé à Lyon, Lorenzo Villoresi et son épouse qui sont, tous deux de passionnants interlocuteurs. Ils nous ont parlé de leur démarche, de leurs créations et nous ont fait découvrir plusieurs de leurs parfums. Parmi ceux qui m’ont interpellé, il y a "Musk". C’est une manière bien originale de travailler cette matière que, d’ordinaire, je redoute un peu. Le parfum est beau, élégant, voluptueux mais pas trop, original mais pas trop, bref, j’ai très envie de l’essayer. Je l’imagine tout à fait, caché dans les écharpes au plus froid de l’hiver.
par Memories, le 11 mai 2015 à 00:33
Merci Youggo pour cet article sur ce parfum intéressant et particulier dans sa note de musc.Je dois d’ailleurs préciser que c’est, pour moi, le seul beau parfum de la marque.Aucun autre ne m’a plu.
Cependant, si j’apprécie la fragrance et ses effluves, je ne la porte pas car la rose est l’une des notes les plus présentes de la compo et c’est une senteur que je ne porte que très peu.Si j’aime la rose en tant que fleur, c’est moins le cas en parfum sur un homme (ce n’est que ma position bien sûr).
Les seuls parfums que j’utilise avec cette note sont Rose d’Homme et Twill Rose (les Parfums de Rosine), Voleur de roses (AP) et le magnifique Déclaration d’un Soir (Cartier).
Mais, ces considérations personnelles n’enlèvent rien à la beauté de Musk de Villoresi.
par Bella R, le 5 mai 2015 à 22:43
Ce Musk est absolument incroyable ! La structure est bien lisible et ciselée avec l’attention et précision. Les notes évoquées dans la pyramide sont respectées et on les sent vraiment l’une après l’autre. C’est comme de la musique, on l’entend ce parfum.
Ce parfum a du caractère bien affirmé, doux, froid mais chaud, bizarre je sais, mais c’est ça qui me plait. L’épanouissement est poudré comme souvent chez Villoresi, ce que j’ai pu remarquer en tout cas.
Végétale, vert, rose et blanc... c’est bien cela. Géranium me fait toujours penser au bleu Klein par contre. Je l’ajouterais dans la gamme. Le fond de parfum est vanillé, poudré, santal me fait penser au brun un peu bronze. Donc doux mais froid comme le bronze, métal au touché, mais le métal de couleur chaude.
La tenue est excellente.
Pour moi c’est le plus beau Musc d’inspiration Tonkin que j’ai pu sentir jusqu’au aujourd’hui.
par Naty, le 4 mai 2015 à 22:28
Ce parfum a été mon gros coup de cœur il y a deux ans et j’y reviens régulièrement . J’aime cette impression cotonneuse. C’est un parfum doux et présent. C’est mon parfum Doudou, celui dans lequel je me love été comme hiver. Quand j’ai envie de plus de chaleur c’est teint de neige. Mais Musk s’adapte vraiment à tous les temps. Son côté poudré avec cette once de vanille et de santal est tellement addictif. J’ai souvent des compliments et paraît-il qu’il me va à merveille !!!Qu’est ce que je peux rajouter si ce n’est que je l’aime énormément.
à la une
L’Eau pâle - Courrèges
Décidément, les parfums Courrèges filent un joli coton. Présenté par la marque comme le « récit d’un soir d’été », celui-ci offre un sillage intime et délicatement régressif.
en ce moment
il y a 2 jours
Bien belle critique d’Olivier R. P. David et vibrant hommage rendu au " Prete Rosso". À sa(…)
il y a 4 jours
Pardon, il s’agit d’un flacon de 50 ml et non de 75 ml.
il y a 4 jours
Je l’ai acheté sur un coup de tête (ou plutôt de nez !) et en 75 ml. Je ne sais pas ce qui m’a(…)
Dernières critiques
Mortel noir - Trudon
Église en flammes
Infusion de gingembre - Prada
Fraîcheur souterraine
Berbara - Nissaba
À fond la gomme
par narcissenoirendeuillée, le 17 novembre 2018 à 09:25
Est-ce que quelqu’un connait Teint de Neige de Lorenzo Villoresi qui plait beaucoup ici, en Italie ? Est-ce qu’il vous plait ? Donnez-moi votre avis ! Moi, je suis perplexe au sujet de ce parfum.
Répondre à ce commentaire | Signaler un abus