Le Dieu cerf, dans les bois de l’église Saint-Eustache
par Jessica Mignot - Jeanne Doré, le 10 février 2022
L’église parisienne du 1er arrondissement a désormais son parfum, composé par Ralf Schwieger sous la direction artistique d’Etienne de Swardt.
L’église Saint-Eustache, au cœur du quartier des Halles, est connue pour ses orgues, son architecture mêlant renaissance et gothique, et pour ses nombreux événements où l’art contemporain et moderne sont mis à l’honneur. Pour lui offrir un parfum, Louis Robiche, régisseur de l’église, et Yves Trocheris, son curé, ont fait appel à l’agence créative « La seconde affaire du pommier » d’Etienne de Swardt - par ailleurs propriétaire et directeur de la marque Etat libre d’Orange.
La création s’inspire de la légende de Placide, général de l’armée romaine sous Trajan, qui rencontre lors d’une chasse un cerf portant la croix au milieu des bois. À la vue de cette incarnation divine, il se convertit au christianisme, recevant le nom de Saint-Eustache lors de son baptême. Le récit, né au XIIe siècle, a traversé les âges et les cultures. Il a récemment inspiré l’écrivain et critique littéraire Philippe Le Guillou qui publie en 2019 Le Dieu cerf, et qui a été appelé pour ce projet à « construire l’univers du parfum par ses écrits ».
La composition est signée Ralf Schwieger de Mane, parfumeur allemand installé à New York. Pensée comme une cologne moderne, elle s’ouvre sur une envolée hespéridée mêlant bergamote, néroli et galbanum, en hommage à l’Eau d’Hadrien, autre légende antique. Lavandin et romarin apportent leurs facettes aromatiques et florales, avant de laisser place au fond boisé, où santal et patchouli se marient aux notes de mousse de chêne dont l’odeur « rappelle la peau, l’animal, l’homme », avec une « pointe de rose » ajoutée en clin d’œil à l’odeur de sainteté.
La moitié des sommes de vente sera reversée comme don à l’église Saint-Eustache, afin d’aider au financement des travaux de rénovation et à ses activités solidaires en faveur des personnes démunies.
Le Dieu cerf, parfum 69 euros/50 ml
Disponible, en vente à l’église et sur le site https://ledieucerf.com/
Premières impressions
Un lancement hors marque, hors circuit, hors mode, mais pas hors influence ! On retrouve dans la trame chyprée hespéridée tout l’héritage des eaux des années 1960, Eau sauvage en tête, avec un joli départ aromatique et hespéridé, très bergamote, puis une évolution boisée, moussue, assez classique en somme, mais avec quelques éléments de structure plus contemporains qui en twistent légèrement le profil, sans pour autant le grimer. Générosité, simplicité, élégance, classicisme, ce Dieu cerf ne fait pas de vague, ni de folie, mais aucune faute de goût non plus. Et son prix raisonnable ne peut que vous inciter à vous autoriser un achat compulsif, doublé d’une bonne action ! J.D.
par Des Esseintes, le 16 février 2022 à 18:35
J’ai reçu ce jour mon flacon et je viens d’essayer Le Dieu cerf : effectivement, la filiation avec Eau sauvage est très nette, mais une Eau sauvage d’avant les divers massacres orchestrés par Dior. Comme le note Duolog, il peut évoquer aussi Eau de Gloire de Parfum d’Empire, en moins aromatique.
Cependant, j’attendais tout de même un peu plus de créativité de la part de Ralf Schwieger (qui a signé L’Eau des Merveilles pour Hermès et Lipstick Rose chez Frédéric Malle) et d’Etienne de Swardt (songeons aux nombreux jus iconoclastes d’Etat libre d’Orange)...
Enfin, ne boudons pas notre plaisir avec ce parfum à l’élégance classique, au prix raisonnable, et qui ne viendra pas déparer ma collection !
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par lycan, le 22 février 2022 à 14:44
Bonjour, l’avez vous reçu avec une carte manuscrite ?
Merci de votre réponse.
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par Des Esseintes, le 22 février 2022 à 15:05
Bonjour Lycan,
Non, point de carte manuscrite dans mon colis !
Bien à vous,
par Duolog, le 14 février 2022 à 23:19
Je n’ai pas pu m’empêcher d’aller mettre la main dessus, rien que pour l’expérience d’acheter du parfum dans une église.
Rien à dire sur le plan de la qualité, c’est un plaisir rétro qui pioche dans le répertoire des eaux de Cologne et des eaux chyprées, en apportant ici une petite facette anisée, là une ébauche de pas de deux rose-vétiver, unis par un effet mousse de chêne... J’ai aussi pensé à l’Eau sauvage, et me suis même rappelé l’approche plus contemporaine de l’Eau de gloire de Parfum d’empire, en moins feuillu bien sûr. Il est très facile à porter.
Mon PEL est intact, la tenue de la composition est plutôt bonne, le dieu cerf devrait donc se retrouver sous le sapin de quelques-un de mes proches à l’avenir.
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Je viens de recevoir un decant et même si ce parfum reste très classique c’est joliment réalisé et le prix de 69€ les 50ml me parait tout à fait raisonnable. Je souhaitais donc passer à Saint Eustache mais en regardant sur le site web, je me rends compte que le prix de ce petit parfum est passé à 99€ ! Et là le compte n’y est plus ! Dommage.
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