La FEBEA porte plainte contre Equivalenza
par Thomas Dominguès (Opium), le 4 novembre 2014
Nous discutions il y a encore peu de l’arrivée en France d’Equivalenza. Un récent rebondissement pourrait bien perturber cette implantation de la marque espagnole.
La FEBEA, Fédération des Entreprises de la Beauté, est un syndicat professionnel représentant les fabricants de produits cosmétiques et de parfums opérant en France et qui réunit 300 entreprises.
Au cours du premier semestre 2014, la FEBEA a été alertée sur l’utilisation, par cette nouvelle chaîne de magasins, d’une méthode illicite de vente de parfums appelée "tableaux de concordances".
Cette pratique pourrait être apparentée à de la contrefaçon puisqu’elle permet(tait) de choisir un parfum en le présentant comme l’équivalent d’un parfum d’une marque connue.
La FEBEA ayant porté plainte, le mardi 4 novembre, la Gendarmerie Nationale a organisé une intervention massive dans les points de vente de la société Equivalenza, en se déployant simultanément dans les 28 boutiques ou corners implantés en France.
Cette opération "coup de poing" attesterait de la volonté des autorités françaises de lutter contre la contrefaçon.
« Il est indispensable de lutter contre tous les types de contrefaçon pour préserver notre patrimoine et notre savoir-faire, et ainsi, faire cesser ces pratiques qui détruisent l’emploi en France et nuisent à la réputation de nos entreprises » a déclaré Patrick O’Quin, Président de la FEBEA, en remerciant les autorités pour leur action.
Qu’adviendra-t-il d’Equivalenza et d’autres marques comme Pirate Parfum ? Il est utile de relever que ce n’est pas tant la proximité olfactive qui a été évaluée, mais bien la présence d’un élément concret, un tableau comparatif en l’occurrence, qui a déterminé la plainte.
Si, jusque récemment, les différentes marques ne parvenaient pas à se mobiliser, la situation semble changer et se durcir.
par ancien membre, le 5 novembre 2014 à 11:00
Et les reformulations à outrance de parfums de grandes marques toujours commercialisés sous le même nom malgré le fait qu’on ne les reconnaissent plus, c’est pas de la contrefaçon ?
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par potra, le 5 novembre 2014 à 11:30
Etant donné que ces marques sont propriétaires de leurs parfums je ne sais pas si je parlerais de contrefaçons... mais de tromperie sur la marchandise probablement (encore plus quand les testeurs peuvent ne plus correspondre à ce qui est vendu).
Mais vous avez raison, il est assez ironique de voir certaines grandes marques se battre contre ceux qui les copient, tout en saccageant ce qu’elles prétendent défendre.
par Neo, le 5 novembre 2014 à 09:32
Une très bonne nouvelle ! Il y a des domaines où le "discount" n’a pas sa place, pour moi la parfumerie en fait partie car hormis l’utilisation de belles matières premières acheter un parfum c’est aussi acheter du rêve et franchement sentir un "déodorant" de supermarché ça fait rêver personne, on a tous besoin de rêver non ? ;-)
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par , le 5 novembre 2014 à 09:43
Je ne suis pas d’accord. Premièrement le prix et la qualité ne sont pas nécessairement liés, et beaucoup de parfums à succès du moment sont chers et assez nuls. Voir sentent le deo. Et ça m’énerve qu’on nous vende des trucs nuls en les enrobant de "rêve" et de "luxe". Quand ce n’est qu’une illusion, cela ne vaut rien.
Le discount a sa place dans le monde du parfum, la copie nettement moins.
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par dau, le 5 novembre 2014 à 10:01
Pas d’accord non plus, lié le prix à la beauté et à la qualité des matières premières est un peu court... De belles matières ne sont pas nécessairement très onéreuses en plus, il faut en finir avec ce mythe ! Soir de Paris de Bourjois et Charlie de Revlon ont démontré en leur temps qu’un parfum abordable pouvait tout à fait être un parfum joli et de qualité. Bien sûr, on n’aura pas nécessairement le même résultat, mais on peut très bien faire des choses belles.
par dau, le 5 novembre 2014 à 10:09
Quant à l’achat de rêve... heu non, vraiment, ce qui me plait, c’est la jolie forme, pas le joli flacon, ni l’univers qui est construit à grand renfort de pub. Je ne dis pas que ça ne m’influence jamais, ce serait naïf, mais enfin, c’est l’odeur qui va décider au final.
par Olfaddict, le 5 novembre 2014 à 10:45
Pas d’accord voir même choquée...
Plus on avance et plus j’ai l’impression que le rêve est une invention marketing crée pour masquer un manque de créativité. Notre produit est nul, on va leur vendre du rêve.
Et c’est bien le problème de la parfumerie aujourd’hui. Les gens ne se focalisent plus sur le parfum, ils achètent un packaging, une marque , une star, un rêve en fait.
J’ai toujours considéré la parfumerie comme un art à part entière au même titre que la peinture, la musique voir même la cuisine. Beaucoup de chefs vous sortiront un plat splendide avec du foie gras, du saumon... mais seuls les maîtres en la matière en feront de même avec un potiron.
Tout cela pour dire que qualité et beauté ne veut pas forcément dire prix exorbitant, et que le rêve tant loué ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt.
Beau ne veut en aucun cas dire cher, et inversement.
Cela dit , pour en revenir à notre histoire de contrefaçon, j’ai l’impression qu’on punit surtout le fait de revendiquer haut et fort les correspondances affichées entre les parfums Equivalenza et les marques sélectives.
D’autres copies moins affichées existent et cela au sein même des grandes maisons. Donc, je dirais TOP pour la lutte contre la contrefaçon mais FLOP car Equivalenza est peut être le fusible qui saute pour d’autres plus installés et moins attaquables.
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par sleep2dream, le 5 novembre 2014 à 11:00
J’aime beaucoup votre exemple de la cuisine !!!
Il s’applique totalement à toutes ces maisons qui revendiquent de belles matières et... rien. Alors qu’Ellena sous-entend que certains de ses parfums ne nécessitent pas forcément des matières premières chères, mais nous sommes incapables de savoir de quels parfums il pourrait parler, parce que c’est toujours bien exécuté (à défaut de plaire à tout le monde).
par sleep2dream, le 5 novembre 2014 à 10:55
Des gens transportés par une odeur d’encens, d’huile essentielle il y en a des tonnes, pas besoin de monter à 100 euros le facon pour faire rêver !!! Sans parler des parfums de qualité à petit prix dont on a beaucoup parlé...
Le documentaire de la BBC sur le parfum (je vais finir par radoter à force de le citer) évoque une dame dont l’un des grands bonheurs était de faire la lessive, pour retrouver tous les jours l’odeur de sa lessive. Alors si je suis sûre qu’il existe des gens pour qui leur savon voire leur déodorant évoque quelque chose d’aussi profond que votre parfum.
Pour le reste je suis d’accord avec dau et erzsébet.
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par _Pascale, le 5 novembre 2014 à 11:16
Bonjour,
J’aimerais bien regarder ce documentaire de la BBC, pourrais-tu me donner le lien ?
Je suis sûre que d’autres seront intéressés.
J’abandonne le "vous" sur Auparfum et passe à "tu", plus convivial sur le Net, en espérant ne choquer personne ;-)
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par sleep2dream, le 5 novembre 2014 à 11:23
Bonjour,
Voici une adresse de la playlist, c’est très long !
https://www.youtube.com/watch?v=annRzLYrRwM&index=1&list=PL6aq1PBlrtR5jR6K9AMHqVEYea-lXEFjv
Si je me souviens bien la première partie est sur Guerlain et le lancement d’un parfum de Tommy Hilfiger, et un peu de Chandler Burr.
La deuxième partie est sur Christopher Brosius, Jean-Claude Ellena et Givaudan (avec un focus sur Quentin Bisch le parfumeur de La Fin du Monde d’ELO, alors qu’il n’est encore qu’élève).
La troisième partie est la plus douloureuse à regarder pour moi, sur le lancement d’un déodorant Axe au Brésil avec Ann Gottlieb, et la résurrection de la maison Grossmith à la conquête du marché du parfum de niche et (surtout) du Moyen-Orient.
Bon visionnage !
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par sleep2dream, le 5 novembre 2014 à 11:27
Douloureuse parce que c’est la partie qui se focalise sur le marketing, et même si c’est très bien réalisé en gardant une certaine neutralité vis-à-vis des protagonistes, je ne peux m’empêcher de penser que cette industrie est très cynique !
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par _Pascale, le 5 novembre 2014 à 12:22
Je vais regarder ça dès que possible, merci !
Bonne journée,
Pascale
par evemarianne, le 5 novembre 2014 à 08:37
"Selon une information exclusive LSA, les 20 points de vente français du parfumeur à petit prix espagnol, Equivalenza, ont été fermés le 4 novembre.
Joint au téléphone, le groupe Equivelenza a confirmé l’information à LSA : 20 points de vente français du parfumeur à petit prix espagnol ont été fermés. Ce matin 4 novembre, la brigade Délinquance Economique & Financière s’est présentée dans les boutiques Equivalenza avec un mandat de perquisition et de fermeture des boutiques. Tous les stocks ont été embarqués et les responsables de magasins auraient été placés en garde à vue.
Cette action ferait suite à une procédure judiciaire engagée par des grandes marques de parfumerie pour "contrefaçon". Equivalenza est connu pour la vente de parfums à bas prix. Les fragrances sont, selon le groupe, authentiques et élaborées par un parfumeur français et ne seraient donc pas copiées. Cette opération pourrait s’inscrire dans le cadre de la 2ème journée nationale de lutte contre la contrefaçon, qui se tient ce jour."
Et bien les essais sont terminés ! Si les parfumeurs s’imaginent obliger les femmes (et les hommes) à acheter les vrais fragances, pour ma part il faudra qu’ils réduisent sérieusement leurs prix à la vente. Dommage ....
Bonne journée
Evelyne
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par sleep2dream, le 5 novembre 2014 à 11:04
Cette fermeture est dûe aux tableaux comparatifs, pas à la ressemblance entre les parfums copiés et les originaux.
Si on se renseigne un peu, ce n’est pas difficile de trouver des correspondances entre des parfums de supermarchés ou des maisons du type Fragonard/Galimard (de bonne qualité et pas prêtes de fermer) et ce que vous appellez les "vrais fragrances".
Bonne journée.
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par potra, le 5 novembre 2014 à 11:24
Pour moi ce n’est pas un problème de prix : de beaux parfums pas chers, et originaux en plus, il y en a (les Roger et Gallet, l’Occitane en oubliant la collection de Grasse, Maroussia, et surement encore plein d’autres…).
La punition ne vient pas vraiment du problème de copie, puisque des parfums qui se ressemblent énormément, il y en a plein même entre les marques de luxe. Pas évident d’ailleurs de prouver qu’il y a copie, sur quoi se baser, des compositions trop proches ? des formes olfactives semblables, puisque la similarité des odeurs n’est pas forcément proportionnelle à celle des formules chimiques ? (sachant que les ressemblances sont assez subjectives, deux parfums peuvent être des clones au nez de l’un, complétement différents au nez d’un autre)
Le plus gros souci, c’est le « pillage » du travail de communication et de présentation des originaux. C’est très bien de proposer de bons parfums à un prix raisonnable, mais quand le seul argument de vente est « c’est l’équivalent pas cher de tel parfum célèbre », il y a clairement de l’abus il me semble. Ça revient à s’épargner tout le travail d’avoir une identité propre, de donner à ses parfums un nom et un descriptif cohérent, en ayant déjà à la base utilisé le travail créatif d’un autre.
Je suis d’accord que les marque de luxe vendent bien souvent trop cher et du rêve, mais les dénoncer alors qu’on vend le rêve des autres… Je suis frappée par le nombre important de marques qui revendiquent des copies (j’ai en tête, en dehors des Pirates et des Equivalents, au moins 3 marques, dont certaines se gardent bien de passer par des boutiques physiques ou internet histoire de rester planquées derrière leurs démarcheurs), en accusant les grandes marques d’être trop chères. Pourquoi ne démontrent-elles pas qu’on peut faire de beaux parfums à un prix raisonnable en créant leurs parfums elles-mêmes ?
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par Olfaddict, le 5 novembre 2014 à 11:50
Uniquement parce que créer une image de marque c’est long, et que lorsqu’on monte des boutiques il faut s’assurer des ventes rapides et faciles...
Iriez-vous instinctivement acheter un produit dont vous ne connaissez rien ? (Vous, oui, peut-etre, surement même^^) mais pas le commun des mortels^^. Beaucoup de personnes s’imaginent encore qu’une grande marque offre des produits de qualité : Genre "J’en ai pour mon argent".
Il y a un an ou deux, ma grand mère m’avait dit : "Les parfums "sélectifs" ne sont fait qu’avec des produits naturels" J’ai eu beau lui dire que non, elle en démordait pas. Et je pense qu’il y a aussi beaucoup la question d’appartenance et de reconnaissance qui rentre en ligne de compte.
C’est pour ces raisons là que les nouvelles marques ont du mal à s’implanter avec un concept neuf et surfent sur les concepts des autres.
Dans l’imaginaire de beaucoup de consommateurs, Grande Marque = Bien , Marque inconnue = Méfiance. Et la méfiance vient malheureusement souvent de l’ignorance : nous sommes bien trop peu efficace avec notre nez pour différencier ce qui est beau de ce qui ne l’est pas.
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par potra, le 5 novembre 2014 à 16:10
Bonjour Olfaddict,
Je sais bien que c’est pour faire de l’argent tout ça, mais je trouve vraiment moche de profiter des succès des autres en osant en plus les critiquer sur le thème "les grandes marques vendent des parfums trop chers et se moquent de vous" (sachant qu’en plus ils se moquent souvent bien des clients... j’avais bondi en lisant "seulement 2% de différence, mais c’est pas grave c’est sur les notes de fond" !!!).
Et ça me désole encore plus de me dire que dans un marché difficile, ils prennent une place qui pourrait être celle de petites maisons honnêtes, avec de jolies compositions simples et pas chères...
Ah si les clients utilisaient un peu plus leur nez et prenaient du temps pour choisir leur parfums... Vous avez raison le poids des préjugés/images de marques/publicité est écrasant.
Bonne journée,
Potra
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