Amazon ouvre Beauté Prestige, sa boutique en ligne
par Thomas Dominguès (Opium), le 24 septembre 2014
Amazon est un site connu pour les bonnes affaires que l’on peut faire dans des domaines divers, mais pas forcément ceux du luxe !
Cela pourrait changer prochainement puisque le site a ouvert récemment "Beauté Prestige", un nouvel espace dédié aux enseignes de l’univers de la parfumerie et des cosmétiques de luxe.
Arquiste, Frapin, Histoires de Parfums, Heeley, Mark Buxton, Miller Harris, Olfactive Studio et Parfums d’Orsay sont pour l’instant les marques de parfums présentes parmi les quarante labels proposés. On y retrouve également L’Artisan Parfumeur qui, comme on l’a vu précédemment, élargit sa visibilité et sa distribution, comme nous le confirmait Justine Lacaille, responsable de la communication.
Il est permis de s’interroger sur la façon dont cette nouvelle forme de concurrence sera perçue par les propriétaires des boutiques de parfumerie de niche...
par Nicolaï, le 25 septembre 2014 à 22:07
Excellent ! Que toutes les "marques de niche" comme l’Artisan et Goutal aillent sur Amazon, vendent un max et à tout le monde. Ça fera de la place pour la niche, la vraie, les petits confituriers locaux, totalement invisibles en France - quand ils existent. Un clou chasse l’autre.
par Memories, le 24 septembre 2014 à 16:17
Le choix est pour le moment limité par le nombre restreint de marques figurant sur Amazon.J’y remarque cependant la présence de l’Artisan Parfumeur qui semble ainsi poursuivre sa politique d’accession au grand public commencée ave la vente de parfums de cette marque chez Séphora.Et, on peut penser que c’est dans une optique de démocratisation et d’accessibilité à une clientèle plus nombreuse que d’autres marques suivent.
Pour ma part, je trouve cela positif.Je n’ai jamais opposé le circuit classique, les collections privées ou les parfums de niche.Mon choix se fait uniquement en fonction d’un critère : un bon parfum.Et, on en trouve dans tous les circuits de distribution, comme on trouve des daubes en grande distribution, en distribution sélective, dans les collections privées ou dans les maisons de niches.
Ce choix continuera avec Amazon, qui aura, en plus, l’avantage de faire connaître des marques intéressantes mais qui vivotaient jusque là, plutôt que vivaient....Et je me dis que cette démocratisation fera du bien quand je vois Lutens qui se permet de vendre sa future nouveauté à 480 euros....Il est temps de revenir aux réalités et d’arrêter, pour certaines niches, cette inflation des prix qui, en plus, n’est pas toujours gage de qualité, loin s’en faut (ex...la dernière collection de Cartier à base de oud...pouah)....
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par L’orpheline, le 24 septembre 2014 à 17:31
La démocratisation de la parfumerie on a vu ce que ça a donné ! Dès lors que les marques ont été racheté par des grands groupes, on est passé en vingt ans de l’original Miss Dior, un chypre floral à une sucraille dont la formule change tous les ans pour coller au goût du moment du grand public.
Jusque dans les années 70, le parfum était un vrai produit de luxe, la clientèle ciblée était exclusivement la femme bourgeoise, les marques comme Dior et Chanel se souciaient peu des goûts olfactifs de l’employée de bureau et encore moins du monde ouvrier. Lancôme était connu pour son chypre cuir Sikkim, et non pour l’ultra calorifique praline framboise caramel de La Vie Est Belle.
Guerlain était encore une entreprise familiale et lançait des parfums de haute qualité comme Samsara. On était loin de l’époque rose bonbon Insolence, French Kiss et Mademoiselle Guerlain, dont le prix élevé pour un flanker EDP rebaptisé et servit dans un nouveau flacon est absurde.
La seule marque de luxe entièrement indépendante est Hermès.
Aryse, je vous invite à lire mon avis à propos de L’incendiaire de Serge Lutens sur ce site, vous semblez ignorer qu’il s’agit un extrait de parfum dont le flacon est de 50ml et donc un peu en-dessous du.prix extrait au ml pratiqué chez Guerlain et Chanel.
Enfin, chez Guerlain et Caron, il y a toujours eu des éditions exclusives dont les flacons coûtent plusieurs milliers d’euros, sans que personne trouve rien à y redire. Pourquoi Serge Lutens n’aurait pas le droit d’en faire autant trente ans après Féminité’et surtout après avoir fait ses preuves et révolutionné la parfumerie française ?
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par ancien membre, le 24 septembre 2014 à 13:20
Cest bien la preuve que ces marques de parfums ne veulent pas se limiter au petit circuit des parfumeries confidentielles, dès lors qu’elles sont référencées sur Amazon, ce ne sont plus des marques exclusives. Ce n’est qu’une question de profit et de marché.
Si j’étais propriétaire d’une parfumerie de niche, je supprimerais du catalogue ces marques qui ont opté pour la grande distribution sur internet.
par Memories, le 24 septembre 2014 à 13:15
Je partage l’avis de Bruno en ce qui concerne les prix.Mais, pour moi c’est quand même une bonne nouvelle car on peut y trouver des parfums que, parfois, on trouve difficilement en boutiques...
Donc youpiii et merci Opium pour cette annonce.En ce qui me concerne, je commande beaucoup sur Amazon (dont certains parfums) et j’en suis très satisfait.
Mais,, effectivement, cela sera une rude concurrence pour les marques qui vendent aussi en ligne.
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par Florestan, le 24 septembre 2014 à 14:00
Tant mieux pour moi aussi, qui suis loin de tout et surtout de Paris, on est quand même un peu fatigué à la longue de ce centralisme français. Alors on peut être pour ou contre Amazon, mais Dieu que cela nous facilite la vie. On a peut être le droit de vivre ailleurs qu’à Paris ? Bon, je m’emporte, je suis désolée....
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par Poivrebleu, le 24 septembre 2014 à 14:14
Mais c’est très bien de ne pas vivre à Paris !
Personnellement, je n’ai jamais été sensible au discours "d’exclusivité". Ça me lasse et me fatigue, car pour moi le prix d’un produit ne devrait pas venir du fait qu’il est introuvable, mais bien de sa qualité. On sait que la qualité est rare, mais cela fait bien longtemps en "parfumerie confidentielle" que l’on sait que la qualité ne rime plus vraiment avec rareté.
Et c’est bien là mon point. La parfumerie dans son ensemble ne peut et ne pourra plus utiliser à moyen terme l’argument d’exclusivité, compte tenu des circuits de distribution qui se confondent, des codes qui se floutent et des jus qui se valent. La qualité du travail du parfumeur et l’originalité des fragrances doit reprendre le rôle central dans le discours. Dans ce sens là, l’arrivée d’Amazon comme nouveau moyen de distribution est pour moi plutôt un point intéressant, car il pourra peut-être pousser les marques à requalifier leur discours, à être plus exigeants sur leurs parfums.
Quant aux lieux de ventes, cela peut aussi être le moyen pour eux de se réinventer et de proposer des choses nouvelles, dans un rapport moins commercial. Ce dont le parfum a bien besoin.
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par Florestan, le 24 septembre 2014 à 14:19
Merci et bravo pour la justesse de votre commentaire (j’aurais dû me calmer avant d’écrire :-D
par L’orpheline, le 24 septembre 2014 à 15:13
Sauf que la qualité sur Amazon ils s’en foutent complètement, pour eux ce n’est qu’une question de profit. Si ça marche pas au niveau des ventes, ces marques ne seront plus référencées sur Amazon du jour au lendemain, et ce que je crains c’est justement un nivellement vers le bas, pour faire du chiffre sur Amazon, ces marques vont forcément être contraintes à se vautrer dans des créations plus commerciales.
Enfin l’argument bidon de ceux qui vivent en Province ne tient pas. Serge Lutens, Frédéric Malle ont leur propre site de vente internet, pourquoi devoir passer par Amazon ? De même, on peut commander sur le site de la parfumerie Jovoy à Paris tous ces parfums confidentiels. Pourquoi enrichir une société de vente en ligne qui ne se soucie absolument pas de la qualité et qui ne paie aucun impôt nul part au monde.
Arrêtez de rêver !
par dau, le 24 septembre 2014 à 15:10
Si je suis d’accord sur la fait que rendre plus accessible une certaine parfumerie est une bonne chose, je ne peux m’empêcher de penser à ces petits commerçant des provinces qui ont tenté de proposer ces marques, essayé de les faire vivre et qui se voit maintenant concurrencés par Amazon. Amazon ou il n’y a plus de service, d’écoute, etc... Parce que souvent, c’était aussi ce qu’on trouvait dans ces boutiques qui proposaient de la niche.
Et que vont-ils devenir si leurs clients les désertent ? Ceux, éloignés, qui faisaient parfois 60 ou 100 km pour venir chez eux parce qu’il n’y avait que là et qui soudain risquent d’aller sur internet ? Essayer d’autres marques ? Qui iront peut-être sur Amazon dans six mois ? Ou mettre la clef sous la porte ?
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par Poivrebleu, le 24 septembre 2014 à 15:30
Je comprends bien l’idée. Seulement, j’ai un peu l’impression qu’on est dans le même débat que celui du CD contre le MP3, bien que ce soit un peu différent, j’en conviens.
Comme l’évoque L’Orpheline juste au dessus, les marques disposent déjà de leurs sites internet de vente en ligne. Donc si c’est le déplacement qui est un problème, Internet fait déjà depuis longtemps concurrence à ces petites parfumeries, et l’arrivée d’Amazon, à mon sens, ne va pas vraiment changer quelque chose à la donne, si ce n’est, justement, de donner plus de visibilité à des petites maisons qui, ma foi, le mérite sûrement.
Finalement, la question est de savoir comment on consomme le parfum. Si c’est choisi au hasard et uniquement sur la pub, je pense que le problème reste entier, et surtout, la population qui est touchée par les marques de niche n’est pas concernée.
Si, au contraire, on aime passer du temps en boutique, passer du temps à sentir les diverses choses proposées (ce qu’Internet est incapable de proposer... pour le moment ;- ) ), s’immerger dans une atmosphère particulière et discuter avec le vendeur ou la vendeuse... alors il me semble que l’on continuera toujours à fréquenter ces petites boutiques (qui ont d’ailleurs elles aussi leurs sites bien souvent !). Amazon me semble être simplement un acteur de plus. Pas le plus reluisant et le plus respectable certes, mais j’ai envie de croire que cela dynamisera les choses dans le bon sens.
Mais je sais aussi qu’il faut rester réaliste, et qu’en effet, le risque de produire des jus plus consensuels n’est pas exclu, car c’est plus facile. Mais enfin, je ne sais pas, on peut toujours avoir de bonnes surprises. Ce qui est sûr, c’est que le parfum doit se réinventer, et cela passe par le rapport des marques avec leurs consommateurs, par le rapport des consommateurs avec les lieux de vente et avec l’olfactif de façon globale...
par ancien membre, le 24 septembre 2014 à 12:27
"Amazon est un site connu pour les bonnes affaires"
... sauf pour cette nouvelle activité ! Les prix proposés sont au cts. près ceux pratiqués par les boutiques
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par Poivrebleu, le 24 septembre 2014 à 13:10
C’était probablement le prix à payer pour que les marques acceptent d’être présentes dans cette boutique !
L’avantage pour Amazon est bien de diversifier son offre et pour le consommateur de ne plus avoir à se déplacer pour acheter son parfum (à défaut de le payer moins cher), tout en faisant d’autres achats. L’idée, à mon avis, est aussi de voir regroupée en un seul endroit un nombre important de références et de marques, dont la distribution physique est encore très éclatée. Sachant que si ce sont les marques de niches qui sont surtout représentées actuellement, il semble qu’Amazon soit en pourparlers avec les grandes marques du sélectif.
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par euskalpyth, le 26 septembre 2014 à 15:24
Je ne sais pas dans quelle mesure Amazon va concurrencer les parfumeries de niche, car acheter à l’aveugle des flacons de ce prix-là, c’est pas gagné : il faut quand même aller les découvrir quelque part...
Mais une chose me ferait vraiment plaisir : que les parfums IUNX soient ajoutés à cette offre, car effectivement, ils ne sont vendus qu’à la boutique Costes, qui ne fait pas de VPC, ne fabrique pas d’échantillons, bref, c’est compliqué de les découvrir si on n’est pas parisien... Et pourtant, ils sont superbes (Giacobetti), pas spécialement chers pour de la niche (on est sur du 1 euro le ml, en moyenne) et ils mériteraient un plus large succès !!!
Alors s’ils pouvaient être plus largement distribués, au moins pour les gens qui les connaissent déjà et qui veulent se les procurer (parce que pour les découvrir, on en est au même stade de difficulté, VPC sur amazon ou pas...), je pense que ça serait une vraie avancée ! (et pas de concurrence des parfumeries de niche puisque celles-ci ne distribuent pas IUNX)
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