Une Rose
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Lavande délavée
Église en flammes
Fraîcheur souterraine
Non mais là, on atteint un autre domaine que la parfumerie...
Au dela de l’amour olfactif, Une Rose est une thérapie.
En fait, c’est une pureté en odeur. Au début, c’est délicat, la première seconde ne laisse aucun doute : la rose. Mais à partir de la deuxième seconde, elle s’ouvre. Mais savez, elle s’ouvre d’une manière dynamique, et elle éclabousse de rosée autour. Je pense que là, dire "ça sent bon" est hors-sujet. Il y a des parfums, où même si l’odeur nous dérange, on ne peut que s’incliner. Là, Une Rose est à la fois un guide et une odeur incroyable.
Je sais pas si vous voyez, mais généralement, les personnes sages ne s’affichent pas d’emblée. Une Rose c’est un peu la même sensation, tu sens que c’est elle qui a raison, mais elle ne te le dit pas, ça se sent c’est tout.
Ce que j’aime particulièrement, c’est que ce parfum a du corps. Loin du soliflore à la rose, qui fait un peu mémére aux bégonias, le côté charnel ainsi qu’une sorte de densité évolutive déploient de mutliples facettes. Sur moi, je sens un petit côté épicé, un cumin très discret qui s’allie à la reine de la parfumerie. Puis en fonction, un petit côté poudré par ci, un floral plus développé par là. Mais toujours d’une manière épurée par là. Mais de fil en aiguille, un "nouveau morceau" se tisse délicatement. Puis, une page se tourne où la rose fraiche se fait plus discrete et devient plus terreuse.
Mais c’est très nouveau comme sensation, on tâtonne doucement sur cette terre, dans un autre temps.
En fait, c’est comme lorsque l’on est enfant, on est petit donc et on voit la vie en grand. Quand on voit un buisson avec un trou, on s’y glisse, on s’y faufile en criant que c’est notre cabane magique, comme un chat peut marquer son territoire en se frottant la joue. C’est très secret comme ambiance, et après l’agitation pour rentrer dans le buisson pour se cacher des autres, on est protégé, caché, terré et personne ne nous voit. Et là c’est le silence. On n’entend plus que le vent qui se glisse dans les feuilles, et notre respiration saccadée par la course, que l’on tente de modérer pour pas qu’on nous entende. Le temps est arrêté. On peut voir au loin la roseraie du jardin, les rhododendrons violets sur le tuteur stylisée blanc et enjolivée. Au loin les cris, mais nous protégé.
Une Rose me fait revivre un moment comme ça, intimiste, un secret, mais un peu un interdit quand même. Un autre monde, mais très réaliste, un retour aux sources : la verdure chatoyante, le frais de l’ombre, l’humidité de la terre, le tissage subtil d’une toile d’araignée, dont on ne s’approche pas...
Puis comme toute les découvertes, au final, on l’a partage ! Finit l’exclusivité, on l’exhibe, fier, mais en même temps on sait qu’elle ne nous appartient pas !
Finit les faux semblants, Une Rose c’est un retour à soi, et au final aux autres, car on se parfume aussi pour son entourage...
Bien plus qu’une madeleine de Proust