Auparfum

Quel parfum portez-vous ?

25 août 2022, 14:41, par Petrichor

En ce qui concerne "Mon parfum chéri", donc, la facette automnale de prune "cétone pêche" est bien là dans l’accord principal, mais elle n’est pas dominante.
Mais si je devais ranger les effets par intensité, dans l’accord principal de la version EDP anniversaire, ça donnerait :
iris > patchouli > prune de lactone pêche > violette baumée
En terme de prune automnale patchoulisée, ma préférence va à "Voleur de rose", l’EDT de l’Artisan parfumeur. (Dieu merci, ils l’ont toujours au catalogue).
L’inflexion pêche de MPC est proche de celle de l’ex "Profumo" d’Acqua di parma.

C’était d’ailleurs ma critique principale envers le Goutal à sa sortie. Je touvais "Mon parfum chéri" trop indéterminé, face à un vaste choix d’accord "rose patchouli" ou de "chypre fruité à la cétone pêche". (C’était sur le support papier. Je suppose que l’iris serait mieux ressorti sur le tissu et la peau).

Moi et ma grande bouche... depuis ce panel de parfums a été bien attaqué. "Bal à Versailles" a disparu, "Aromatics elixir" a disparu en concentration parfum et l’EDP a récupéré des notes lourdes en fond. "Nahéma" de Guerlain fait figure de survivant en EDP, "Parure" n’a pas été réédité, "Mitsouko" se maintient entre deux eaux mais l’extrait est arrêté, malgré la très belle version 2017 et sa facette de mirabelle -bouquet floral du début-, etc. Peut-être que j’apprécierais mieux "Boxeuse" de Lutens aujourd’hui.

Pour la facette "prune / pêche de parfumerie" dans "Mon parfum chéri" :
Comment souvent, le rendu n’est pas figuratif, on est dans l’abstraction.
Je pense qu’on peut attribuer à cet ingrédient ce côté pâte de fruit, fruit confit. On est proche aussi de l’impression de lumière tapisé par un verre dépoli, ou un verre opalescent. C’est connu pour "Mitsouko", mais je commence à faire le rapprochement avec "Egoïste" de Chanel -du coup peut-être qu’il y en a-. Tout ça me donne aussi envie de voire l’état actuel de l’extrait de "Coco" de Chanel. (L’edp est un joli accord semi-synthétiqu de jasmin rose et tubéreuse, peut-être que l’extrait a retenu plus de facette poudré sec, pâte de fruit, et raisin sec, bref de l’ambre et du patchouli).

Le nom.
Je suppose que Goutal avait déjà "chéri" de déposé avec "Petite chérie", peut-être que ça a simplifié l’obtention de la propriété intellectuelle sur le nom de parfum.

Amouage.
Je connais. C’est une marque que j’aime -j’aimais- beaucoup. J’ai récupéré récemment un "Gold woman" EDP un peu plus vintage que je ne le pensais (bouchon pas magnétique).
La dose de civette est dingue, le ressenti olfactif de cette excrétion de civette est presque granuleux. Dans les versions que j’avais déjà senti, la rose n’était pas si rouge, avec presque des inflexions de mûre, presque bourgeon de cassis. Mais la rose n’est pas l’ingrédient principale, le barycentre de Gold c’est l’encens blanc et les notes animales, comme une sorte d’accord "d’ultra-fond". Pour un pay où on parfume ses vêtements avec un encensoir, on retrouve un peu de cette façon d’encrer sa tenue par une odeur qui les transforme en bouclier talismanique. Lutter contre la sécheresse par l’ambre sec, contre la mort par l’acceptation de mort par l’encens, et contre le putride par les notes animale qui durent des semaines sur des vêtements qu’on ne lavera pas de la semaine. Je m’attendais plus à l’abstraction métallique d’un Madame Rochas surdosé à l’oliban, et du castoreum pour animal principal. (Madame Rochas : rose à effet de "rosée", à cause de l’axe de muguet, fond ambre sec et encens blanc). C’est aussi à se demander si la rose n’était pas volontairement sous-dosée, dans un pays où, quand on est très riche, on va vous passer de l’eau de rose sur les mains plusieurs par jour, comme rituel d’entrée dans les maisons. Chaque version et concentration de Gold woman a été un peu différente, mais j’ai déjà beaucoup parlé.
J’ai un vieux "Gold man" EDT d’occasion, en flacon inspiré du poignard kandjar.
Je l’ai cru différent de l’actuel, mais c’était parce que le parfum se concentre dans la tige, car je ne l’utilise presque jamais. C’est une grosse bouffée de mimosa (les extraits naturels de mimosa et de cassier, avec leur signature de melon confit (calisson) ), sur un fond d’ambre sec assez urinaire. C’est rare d’avoir une surdose de mimosa naturel, c’est rare que ce soit pour homme, et c’est rare de proposer aux hommes de dégager un tel sillage, y compris la facette animale qui déborde sur le pipi.
D’ailleurs, pour ceux qui trouve que "Une fleur de cassie" de Malle est devenu trop poli, c’est intéressant d’aller sentir "Gold man".

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