Je me suis enfin penché sur la série des Acqua Allegoria...Un nom stylé, des flacons charmants, mais une superbe pancarte "IdYlLe" masquait leur étagère jusqu’à présent...je me disais bien que j’allais les trouver un jour.

L’impression globale (je les ai tous sentis à la suite) c’est effectivement le "ouai, et ..?". Parcequ’à côté de l’Instant ou Shalimar on n’a pas l’impression qu’ils appartiennent à la maison Guerlain. D’ailleurs, je ne sais pas quel genre de clientèle ils visent, mais je trouve ces eaux un peu chères pour ce qu’elles contiennent... Il y a peu (ou pas...) d’évolution, peu (ou pas...) de tenue, et ça dépasse les 55 euros, de quoi faire lever un sourcil perplexe.

Enfin bon, je généralise, et il faut leur reconnaitre tout de même certaines qualités. Déjà, elles exploitent des notes pour la plupart assez originales, et puis c’est frais, c’est insouciant, on n’a pas l’impression de se parfumer avec un parfum constitué d’alcool. On a plutôt l’impression de se vaporiser de la tisane infusée puis refroidie, ça a son petit effet (mais je maintient que ça ne vaut PAS ce prix..!)

En outre, j’ai put dégager certaines eaux qui s’élevaient au dessus des autres, dont Mandarine Basilic (qui a le nom le moins rêveur de la troupe mais qui est pourtant l’une des meilleures, allez savoir...). J’adore le basilic, je cuisine souvent avec, mais ici ça n’a rien d’alimentaire, ça fait penser aux plans frais qu’on cueille dans son jardin (j’ai aussi une impression feuille de tomate...) et comme vous l’avez souligné, Jeanne, la fraicheur tient vraiment longtemps (je l’ai essayé sur le poignet). Dans la gamme hespéridée, il y a aussi Pamplelune qui a un joli nom et un effet soda aux agrumes (que je retrouve chez kenzo power !). Le patchouli y a une présence attractive/répulsive assez intrigante...Mais au final, la meilleure note revient à Mandarine Basilic, plus en accord avec l’esprit dans lequel les eaux ont été conçues (effet naturel, souvenirs authentiques de nature blablabla).

Pour les floraux, il y a plusieurs concurrents, et j’avoue avoir été globalement assez déçu. La meilleure semble être clairement "Pivoine Magnifica", on se croirait chez le fleuriste, où la pièce embaume du parfum des bouquets légèrement humides, c’est très réaliste ! (à ce propos j’aime bien le commentaire de Poivrebleu sur son blog pour cette eau, allez faire un tour !). Mais les autres malheureusement ne tiennent pas leurs promesses...Tiaré Mimosa (tiens, d’ailleurs je ne vais même pas surligner son nom) est terriblement déjà vu, et on trouve mieux ailleurs pour moins cher (ne serait ce que de l’huile de monoï ! Ou Songes de Goutal, apparemment, si on tient à la qualité). Flora Nymphea, ensuite, est la petite dernière, et peut-être la plus effacée. Elle est abstraite, n’a rien de précis...Et comme elle sent les fleurs, elle sent bon, mais à la manière d’un produit ménagé tutti flora donc rien de marquant. A contrario, Cherry Blossom joue la carte du soliflor, et c’est l’exemple le plus net qui reflète ce que je pense des AA : un fort potentiel, né d’une bonne idée, mais mal exploitée. C’est ma première expérience avec la fleur de cerisier et ça a peut-être altéré ma vision des choses...Mais j’aime beaucoup cette note. C’est poudré, sauf que malheureusement (je ne sais pas si c’est caractéristique ici), ce n’est pas dense du tout. il manque un truc, ça ne va pas. C’est frustrant.

Et pour finir il y a les aromatiques, au nombre de deux. Laurier Réglisse qui a peut-être la tenue la plus impuissante et qui semble être le fantôme d’un Lolita Lempicka au masculin (d’ailleurs, à ce propos, il y a une version fraiche de LLauMasculin qui est une meilleure alternative si vous voulez sentir le réglisse cet été !), et Herba Fresca qui, je ne me l’explique pas, me plait bien. De par son nom et de par son contenu, on peut le cataloguer comme un désodorisant pour toilettes. mais je l’ai testé sur le poignet aussi, et sa durée est plutôt bonne et agréable...J’ai été plusieurs fois surpris d’esquisser un sourire de soulagement en me raccrochant à l’odeur fraiche de mon poignet, un mélange d’herbe fraichement coupée avec du thé vert et de la menthe, par la chaude après-midi où je l’ai testé.