La vie est belle
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Mais c’est là où je pense que l’on se trompe en général en ce qui concerne la parfumerie : l’immédiateté de la sensation. Certes, toute sensation est immédiate mais... on n’a pas toujours la même capacité à la recevoir. Celle-ci se travaille. Et comme en littérature justement : quelqu’un qui n’a jamais vraiment étudié la poésie aura du mal à comprendre la démarche de Mallarmé, et à y être sensible. Certes, ça peut arriver, on peut être sensible à Mallarmé sans avoir jamais ouvert un livre de sa vie, mais ça semble assez rare.
Mais effectivement la grande différence c’est qu’une odeur est bien plus invasive, et donc on la rejette plus violemment.
D’expérience cependant (et pas seulement la mienne) il y a des choses que je détestais avant et que j’ai fini par trouver belles, à force de sentir, de confronter mes perceptions aux critiques, etc (mais je sais très bien que je suis loooooin, très loin de beaucoup de personnes sur ce site qui perçoivent bien mieux que moi). Et inversement, d’autres qui me plaisaient, et dont j’ai fini par reconnaitre le côté désordonné, incohérent, brouillon, et finalement : peu émouvant. Bref je suis convaincue que la perception, aussi "immédiate" qu’elle puisse être (je mets des guillemets parce que bon, c’est évident qu’il y a un "j’aime/j’aime pas" qui est immédiat, mais ce qui vient se placer derrière ces catégories reste quand même très culturel), est toujours susceptible d’être affinée. Et qu’on ne sent pas la même chose alors.
Ce n’est pas une question de ne plus aimer les plaisirs simples : il y a de beaux parfums très simples. Mais je comprends aussi qu’un parfum que l’on trouve beau puisse ne pas émouvoir ou inversement, qu’un parfum un peu bancal réveille quelque chose.
Par contre nous ne sommes pas d’accord sur un point. Je ne peux pas avoir de vrai plaisir à manger Mc Do. Ni à sentir LVEB. Et justement pour les mêmes raisons, qui ne sont pas seulement d’ordre sensible (personnellement, je trouve ça parfaitement écœurant) : le fait que ce soit un truc destiné aux masses, qui donc considère l’être humain (et d’ailleurs, tout le reste) comme un pion et non comme un être digne d’un minimum de respect ; qui engraisse des acteurs financiers que je n’ai aucune envie d’engraisser ; qui valorise une démarche que je n’ai aucune envie de valoriser... Et ça me semble être des raisons suffisantes pour ne pas accepter une sorte de "relativisme olfactif" (et gustatif).