Famous Deaths, l’odeur de la mort...
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Compositrice de fragrances indépendante et rédactrice pour Nez, la créatrice nous explique comment le parfumeur se joue de notre odorat avec sa palette.
il y a 1 heure
Bonjour, j’adore ce parfum, il me reste un fond de flacon que j’économise. Il devient(…)
il y a 16 heures
L’actuelle version EDP, testeur neuf en grand magasin, n’est franchement pas à négliger. Moins(…)
Lavande délavée
Église en flammes
Fraîcheur souterraine
Le débat était super intéressant en fait. J’étais passé il y a deux jours pour lire la news et j’étais en mode OSEF mais là je reviens et c’était intéressant de vous lire.
Pour ma part, et je suis étonné de ne pas avoir lu cet argument car il me semble primordial, j’avoue être assez contre pour une raison : est-ce que cette exposition va faire réfléchir le visiteur sur son odorat ? Quand l’odorat est mis en exposition, la question du choix et de la réflexion est importante. Cette exposition se sert de l’odorat pour représenter un moment mais j’ai plutôt l’impression que ce que va dégager l’exposition va plutôt être un sentiment d’immersion et de réflexion sur le moment de la mort qu’une réflexion sur l’odorat. Cela se voit d’ailleurs dans vos remarques "est ce que Kennedy a pu sentir sa mort étant donné qu’elle a été immédiate". Sur ce débat, j’avoue trouvé ça assez tapageur et morbide, mais vous en avez déjà beaucoup parlé et je pense que c’est ce que voulait l’artiste aussi : interroger le tabou de la mort etc etc.
Mais le constat est là : je ne pense pas que le but ait été de faire réfléchir sur la place de son odorat dans la vie. C’est important car le grand public ne pense à se servir de son nez, il n’a pas conscience de son pouvoir, de sa force. Je n’ai pas fait cette exposition, mais il serait intéressant de voir ce que disent les gens qui en sortent.
La différence est flagrante quand on compare à l’exposition anosmie d’Eleonore de Bonneval : cette exposition est incroyable puisqu’en lisant les témoignages d’anosmiques, on réfléchit énormément sur notre odorat, on ressent la chance qu’on a de sentir. Et cette chance est en plus illustrée avec l’Aldron, une molécule qui sent la pissotière mais à laquelle 9 personne sur 10 sont anosmiques. J’y suis anosmique et quand j’essaye de sentir cette matière, je ressens une forte frustration à ne pas la sentir (alors que merci mais l’odeur de la pissotière ne m’intéresse absolument pas). En sortant de cette exposition, je vois mon odorat différemment. Alors que Famous Death me donne plus l’impression qu’on vit le moment de la mort "différemment".
L’odorat n’est qu’un gadget mais ne constitue pas le fond de l’exposition. Là où une exposition Anosmie, ou même l’expo de la Fragrance Foundation au Palais Royal en mai cette année, ne fait pas obligatoirement sentir de choses, mais place l’odorat au centre d’une réflexion, aussi grand public soit elle.