Auparfum

Vétiver

19 novembre 2014, 17:10, par Jicky

J’ai les deux Vétiver sous le nez, l’actuel de 2014 et la version de 1957 qui vient de l’Osmothèque (qui correspond donc à la formule d’origine, étant donné que Givaudan, propriétaire de la formule, collabore avec l’Osmothèque comme c’est le cas avec les parfums de Germaine Cellier par exemple).

En comparaison comme ça, je trouve que l’annonce de la marque de ressortir le Vétiver le plus proche de la version de 57 est honnête en fait, contrairement à l’avis très intéressant de Jean-David. Je n’ai jamais porté l’ancien Vétiver, ni ne l’ai connu (je crois qu’il a disparu avant que j’apparaisse) donc je le connais forcément moins bien, mes mouillettes de celui de 1957 datant de... hier soir :p.

Et en réalité je retrouve bien ce qui me semble être la particularité du Vétiver de Carven, et que l’avis de Jeanne et de certains commentaires ont souligné : sa construction fougérisante. L’actuel ne sent pas directement le vétiver, mais laisse bien place à une envolée lavandée et subtilement menthée et anisée, où vient s’enraciner une impression boisée sombre et terreuse qui annonce le vétiver. C’est lui qui va monter progressivement dans le temps pour atteindre son apogée après quelques heures d’évolution. C’est plutôt le fond de l’actuel qui me déçoit un peu. Je comprends quand Jeanne dit que la tenue n’est pas forcément des plus enthousiasmantes. Perso, je trouve qu’il tient normalement mais en fait, il y a un moment au bout des quelques heures d’évolution où le vétiver s’essouffle et disparaît progressivement, laissant place à un fond hypeeeeeer coumariné (donc je rejoins tous ceux qui disent qu’ils ressentent beaucoup la fève tonka !). J’avais pas pensé au Vétiver Tonka, mais en fait c’est assez évident maintenant que vous le dites...

L’ancien et bien...je le trouve quand même assez proche. J’ai vraiment cette construction fougère où vient se greffer le vétiver. Je trouve en revanche que l’ancien est beaucoup plus sombre et possède un vétiver plus consistant et plus terreux, presque plus cuiré, et j’ai aussi des notes aromatiques qui durent plus longtemps et donnent un peu plus de complexité au cœur.

En revanche, et ça c’est amusant, je ne le trouve pas très hesperidé, l’actuel comme l’ancien. J’ai bien une petite luminosité sur le départ, mais qui me semble assez anecdotique par rapport au reste du propos.
Du coup, je me pose une question : est ce que la version des années 80 était-elle déjà la même que celle de 1957 ? Quand je lis Jean-David, à qui je fais totalement confiance dans sa lecture du Vétiver qu’il a porté, et ce que je sens avec le parfum de 1957 de l’Osmothèque, je n’ai pas tant que ça de notes citronnées et j’ai bien des effets tonka (légèrement gourmand, donc) et cuirés. Du coup, est ce que les années 70 - caractérisées par une réelle mode des hesperidés verts et lumineux - n’ont pas incité les gens de chez Carven dans les années 70-80 à revoir légèrement leur copie ? D’autant plus que ce sont des ces années là que commencent certaines réglementations...

La question est à creuser, et la discussion n’en est que plus intéressante. Jean-David, si on se voit bientôt, je te ferai sentir la version de l’Osmothèque, ça ne pourrait être qu’enrichissant !

En dehors de ça, je trouve que c’est un parfum assez rigolo en terme de construction, après, c’est pas trop ma came et je ne le trouve pas stupéfiant de beauté. En tout cas, je trouve le travail réalisé autour bien fait, d’après mes référentiels à moi (mais cette histoire de référentiel est bien le cœur du problème, comme nous en parlions dans la Saga Guerlain : à quoi se référence t-on pour comparer ?).

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