Auparfum

Pourquoi n’y a-t-il plus de bons parfums masculins...

15 juin 2014, 21:22, par Opium

Re-Bonsoir Donald.
Nous vous devons beaucoup, nous aussi, rédacteurs du web aujourd’hui.
Votre anecdote à propos de Ungaro III et Jicky est utile historiquement à propos de la liberté de parole dans le domaine du parfum. La copie est un problème depuis longtemps. La différence est que, auparavant, j’imagine que certain(e)s passionné(e)s dans divers domaines devaient se sentir bien seul(e)s face à certaines interrogations, ne pouvant pas échanger avec d’autres, se sentant peut-être seul(e)s. Ainsi, vous, à qui on prohibait le droit à la critique à propos du parfum sous prétexte de relativisme individuel alors qu’en fait, c’est juste car il ne faut surtout pas flinguer le business énorme que les cuves à parfums engrangent. Si la pub vous dit qu’c’est trop la clâss’ d’porter c’parfum, c’est qu’cest vrai ! Point. Mais, bien entendu...

(L’argument du relativisme individuel est probablement, pour être honnête, l’un de ceux qui m’exaspèrent le plus. En effet, il y a relativisme. Bien entendu. Dans le parfum. Mais aussi pour le cinéma. Comme pour la musique. La gastronomie. La lecture. L’art. Les arts. Une part importante même de la connaissance scientifique qui, pour se construire, "hypothétise" et se contredit jusqu’à ce qu’enfin, des décennies plus tard souvent, elle croit avoir trouvé certaines certitudes, mais pas forcément générales ni définitives. Etc. Comme dans beaucoup d’autres domaines en somme. Et, pourtant, on ne ressort pas cet argument du "tous les goûts tatata" en mode "scud automatique pour mise en sécurité d’un domaine protégé" comme on le fait pour le parfum dans tous les autres domaines. Il y a LE bon et SON/NOTRE bon parfum. Mais, le relativisme individualisé (très révélateur de notre époque où chacun a et doit avoir la liberté de ses opinions), s’il existe, n’empêche pas la détermination d’un champ plus global et partagé. Comme je le dis parfois, on se fait une idée d’abord, puis il faut relativiser dans un second temps, mais enfin dans un troisième, il est utile parfois de relativiser le relativisme... ^^)

Jeanne nous expliquait que, justement, son envie de créer auparfum est partie de sa lecture d’un magazine, je crois, où les journalistes faisaient oeuvre d’esprit critique dans tous les domaines SAUF le parfum, où seul le dossier de presse ânonné bêtement a(vait) droit de cité, ce qui l’a surprise et un peu choquée.
Mais, c’est que dans la presse, je confirme effectivement comme vous le précisez très justement, bien évidemment, on ne "tape" pas sur les annonceurs car, sinon, en signe de représailles, ils vous retirent les budgets de publicité, essentiels à la survie de la très grande majorité des magazines. (C’est drôle, nous discutions justement de cela hier après-midi ! ^^)

Sans internet, si nous n’avions pas été en 2010, j’aurais crû "les madames" qui me répétaient sans cesse à propos d’Opium que, non, le parfum n’a pas changé, c’est mon nez qui se "trompait". Meuh oui ! *bruit de troupeaux de vaches et moutons qui meuglent avec des regards de veau alors qu’on les amène docilement à l’abattoir*
Une colère saine, un peu emportée mais vive et justifiée, parfois, a du bon.
Vive la saine colère !

Merci encore. Que certains aient défriché le droit à la critique pour le parfum, Luca Turin le premier, et d’autres ensuite, plus ou moins anonymes (dont vous), nous a permis d’avoir l’envie de faire partie de cette communauté qui apprécie d’échanger autour de ce qui peut être un bel objet comme le parfum. J’apprécie beaucoup de vous lire, vous et nos lectrices/eurs également. Cela nous force à réfléchir, nous pousse dans nos retranchements, nous force à réévaluer tel produit ou telle pensée. A ne pas rester statique(s) en somme. Donc, merci. ;-)
Bonne soirée.
Opium

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