Les parfums de la honte
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Héliodose se propose de connecter le monde végétal au règne animal par le biais de l’indole. Attention, ça décoiffe !
il y a 2 heures
De temps en temps, deux, trois fois par an, Notino fait des grosses promotion, c’est comme ça(…)
il y a 14 heures
Merci J ai pu sentir les 2 lors de mon séjour à Madrid, je prefere aussi le Prada mais je n ai(…)
il y a 5 jours
Bonjour à vous ; sans chercher la polémique concernant le flaconnage et la communication, j’ai(…)
Amande complète
Fleur de bonne humeur
Déesse dans le boudoir
Pourquoi "parfums de la honte" ? Quel mal y aurait-il à s’asperger de 4711 ou Chèvrefeuille d’Y.R au sortir de la douche même si par ailleurs on craque pour Lutens ou Goutal ?
Considère t-on le parfum plus pour un marqueur social qu’un facteur de "bon-heur" et de bien être ?
Il est vrai qu’un parfum parle de nous, de notre être intime et livre à notre entourage ce que nous sommes, nous voulons être ou ne pas être.
J’ai aimé une époque L’Eau de Nice parce qu’elle touchait quelque chose de profond en moi. Je lui reconnaissais une odeur un peu "salon de coiffure" mais je l’associais à des lieux, personnes et moments heureux. J’aurais voulu la porter comme on porte des sous-vêtements d’une couleur qu’on n’oserait pas exhiber mais dont le turquoise ou fuschia nous ceint le corps de plaisir. Hélas (si l’on peut dire ainsi), un parfum se dissimule moins bien qu’un caraco flashy et j’usais de cette eau de cologne quand je n’avais pas à sortir. Une sorte de doudou olfactif qui n’avait sa raison d’être que dans ma tanière.
Pourtant, la honte, une fois, au sortir du rayon parfumerie d’un grand magasin.
Il y a une trentaine d’années de cela, vêtue d’une salopette d’épais coton bleu, je m’étais attaquée au changement des plaquettes de freins de ma 4L. Soudain ,la révélation : demain, fête des mères ! J’avais oublié, on était samedi après-midi...bien avancé et les magasins n’allaient pas tarder à fermer.
J’ai vite remisé les outils dans le garage, me suis lavé les mains et sauté dans la voiture de cher et tendre pour me rendre aux N.G à quelques kilomètres de là.
Direction rayon parfumerie et là, une vendeuse serviable et empressée que n’a point rebuté ma salopette maquillée de cambouis.
Il me semble qu’il n’y avait pas de mouillettes à l’époque et les tests se faisaient sur poignets et coudes. Donc 2 poignets, 2 coudes, éventuellement 2 "mi-chemin" sur les avant-bras. Après quelques essais je me décidai pour un jus me semblant le mieux correspondre à maman (lequel ? Complètement oublié ! En tout cas fleuri, c’est sûr).
Le précieux paquet à la main, je regagnai ma voiture, un peu étonnée quand même par les passants qui se retournaient sur mon passage. Des visages connus ? Non. Pourquoi alors ? Et là, la subite compréhension des regards étonnés et des sourires en coin. Une nana en bleu de travail taché et fleurant (pour ne pas dire cocotant) un exhubérant mélange de Dior, Saint-Laurent et autres Chanel ou Carven.
Qu’est-ce qui m’a fait le plus honte à ce moment précis ? Cette dissonance presque burlesque ou le fait de ne m’en être aperçue que tardivement ? Probablement les deux, me retrouvant dans la peau d’une sorte de Rantanplan-professeur Tournesol qu’on suivait aisément - et de loin, à la trace...