Bonsoir Vol de Nuit.
Je profite de ma réponse à votre message pour, tout d’abord, vous souhaiter, à mon tour, la bienvenue sur auparfum.
J’ai lu avec intérêt vos échanges et participations ; même si je me suis abstenu d’intervenir ces derniers jours ayant été assez occupés.
Bienvenue donc !

Merci, ensuite, pour vos gentils compliments et remerciements à vous.
Je ne peux que vous rejoindre quant aux qualificatifs divers qui vous sont venus à l’esprit à propos de cette Eau du Soir, des "grands soirs" ai-je envie d’ajouter : "Richesse rétro-chic, parfum fourrure, d’un autre âge"... C’est certain.
Cher pour ces raisons probablement, mais, comme presque tous les parfums de la marque Sisley, il a une caractéristique : il "sent cher" comme dirait un de mes accolytes. Ou, pour le moins, a un rendu, quelle que soit sa composition, là n’est pas la question, il a un rendu, donc, très "naturel", "naturaliste" presque même tant la nature semble avoir été découpée au scalpel et placée sous un microscope afin d’en faire un rendu avec un souci de réalisme chirurgical au plus près de la vérité scientifique. ;-)
Tous les parfums Sisley partagent cette caractéristique commune de sentir "comme au jardin" et d’être plutôt ruraux, campagnards, que citadins et urbains. Sisley serait plutôt un "rat des champs" qu’un "rat des villes" en somme. Dès l’Eau de Campagne, le ton bucolique de la marque était donné dans les années 70. (Mon petit doigt me dit que vous devriez très bientôt lire une critique très pertinente concernant cette Eau de Campagne... *sifflote* ^^) Même l’Eau d’Ikar semble tout droit sortie directement d’un potager.

A propos de l’analogie avec Aromatics Elixir, 1000, Soir de Lune ("l’hyper chypre rosé"), la période de création et la proximité des genres olfactifs y sont pour beaucoup.
Probablement que la ou les reformulations ayant eu tendance, d’après ce que j’en ai lu, à réduire ici aussi les notes animales, ce qui joue également. En lissant un peu cette Eau du Soir, l’effet est probablement de rendre ce parfum plus accessible, moins "transgressif", mieux élevé et mieux éduqué. Ce qui pourra avoir eu pour effet de le rapprocher du poudré chypré si complexe en même temps qu’élégant qu’est Aromatics Elixir. (En somme, l’habituel lissage qui a eu lieu ces dernières années et dont on parle ailleurs à propos de Paloma Picasso aussi.)
Les parfums cités par vous que je reprends en début de paragraphe sont tous des "chypres opulents qui racontent une histoire, et font partie de l’Histoire, transmettent un patrimoine, un héritage, un certain art de vivre, de tradition".
C’est ainsi qu’on paraît subir, avec conSentement et conTentement totaux, une transformation par les atours bourgeois, aristocratiques qui nous habillent, effectivement, par l’Eau du Soir, sans pour autant avoir le sentiment d’être déguisés.
Voici la magie des chypres qui redresse le port de tête, au moins dans la tête... ;-)
On est bien loin des "néo-chypres" qui, eux, nous font plutôt baisser les yeux pour voir dans quoi on semble avoir posé les pieds et qui colle au sol : "Oh, bah, c’est une peau de banane ou un flaque de sirop ?"...

Merci pour votre commentaire.
Bonne soirée.
Opium