Pour un Homme
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À quelques jours de Noël, nous avons dressé une liste (non exhaustive) des publicités de parfums qui ont croisé notre regard dans la rue. Voici une appréciation - évidemment très personnelle - de ce qui vaut vraiment le coup de nez.
il y a 2 jours
Ah, un coup de coeur, ce parfum, même si je n’ai toujours pas franchi le pas de l’achat : je l’ai(…)
il y a 5 jours
Vous semblez oublier les notes poivrées ou les notes de baies qui apportent tout leur charme à(…)
Nombre d’or de l’iris
Songe d’une nuit des thés
Désert brûlant
Etrange... Pour une fois je vais critiquer un parfum et faire mon "Jicky" (je plaisante Jicky !!)
Etrange disais-je l’amour quasi immodéré du plus grand nombre pour ce parfum. Passant à côté d’un Séphora je suis rentré et ressorti aussitôt nanti d’un généreux pschit sur mon poignet.
D’abord le déséquilibre me frappe. Certes la lavande est belle mais elle est quasi immédiatement masquée par des notes hespéridées et métalliques du plus vilain effet. Soit. Quelques minutes après c’est le musc qui attaque, une variété terriblement fécale et forte. Une demi heure se passe et enfin la vanille apparaît accompagné d’un peu d’ambre et de je ne sais quelle autre molécule lui donnant une note poudrée et désuète et quasi "grand parentale".
Une heure passe et le musc baisse enfin pavillon laissant une magnifique lavande douce et naturelle, faite de fleurs à peine ouvertes et moins de végétal, une franche réussite soutenue par du bois et une vanille qui a rangé tout ou partie de son côté talqué dans le placard de grand-mère. Il était temps, j’ai failli partir me savonner l’avant bras.
Comment peut-on dire que ce parfum est intemporel ou que c’est une réussite face aux merveilles actuelles où l’évolution est mieux contrôlée, les muscs tiennent plus, les structures sont plus complexes et profondes. Je m’interroge.
Est-ce ça les parfums d’une époque ?? La force de Pour un homme est son côté brut, rustique, ses facettes mal taillées, ses couleurs primaires, l’évolution saccadée et pour tout dire imparfaite de ses fragrances. Il faut aimer ça. Il me fait penser à certains vins à l’ancienne où derrière des trésors humains on cachait pudiquement un savoir plus qu’imparfait et une technique parfois erratique voire insuffisante.
Comment pourrais-je me mettre un parfum dont l’habitude me ferait oublier qu’au bout d’une demi-heure et pendant une heure au moins j’exhalerais des senteurs d’andouillette pour rester poli. Impossible.
Près de trois heures sont passées. On approche de la cologne à la lavande de très belle qualité avec un équilibre assez juste entre les ingrédients. Une belle cologne mais pas un parfum qui peut m’habiller. J’ai le sentiment d’avoir enfilé un canotier à fleurs mal cousu, qui gratte et d’un rendu un peu criard. Un habit qui me donne irrémédiablement mon âge, voire plus.
Se mettre Pour un homme à 20 ans peut être un acte créatif, initiatique, presque de révolte ; à 48 c’est rentrer dans le rang et s’offrir plaid et pantoufles en laine Woolmark annonciateurs d’arthrose, de regards condescendants et du mot honni : retraite.
Quatre heures sont passées, il s’éteint doucement dans son harmonie enfin trouvée. Il était temps. Vive le progrès !!