L’obscurantisme des parfums

par Opium, le 24 mai 2013
Bonsoir Ghost7Sam.
Merci pour ce retour, après quelques conseils, cela fait bien plaisir d’avoir un suivi. ;-)
Je suis content de ne pas être tombé à côté de la plaque et que mes conseils se soient révélés utiles avec la distinction des notes de tête, de cœur et de fond avec Habit Rouge.
Le timing est bon, vous avez "pigez". ^^
Un parfum oriental, c’est sur la trame finale qu’il pourra, parfois, être identifié. Mais, pour "lancer" les baumes, noyer un peu certaines notes désagréables en début d’évaporation (comme c’est le cas de l’opopanax qui est carrément trop cramé et "strange" au début) ou pour apporter un envol puissant à des matières qui "montent" peu à peu mais sont assez sourdes durant les tout premiers instants, on ajoute des matières qui font "décoller" le parfum. La plus connue d’entre elles est la bergamote.
Effectivement, alors, avec les proportions importantes nécessaires à faire s’envoler le parfum, on peut avoir du mal à comprendre le classement et la description en famille orientale de certains parfums, comme Habit Rouge. Au début, on pourrait croire une Cologne avec tous ses agrumes qui pétillent et illuminent le parfum. Puis, après quelques minutes, on comprend mieux, le fond annonce déjà la couleur. ;-)
Déjà parvenir à distinguer tout ce qui est agrumes, épices, les fleurs, et tout ce qui ambré-vanillé, c’est un bon début. ;-)
A propos du cœur rose-jasmin-iris que vous avez du mal à distinguer, ne vous étonnez pas. En fait, ça sent les anciens parfums. Ce simple accord de trois matières donne un effet qui donne l’impression d’être supérieur au tout. Plus aucune fleur n’est si facile à distinguer. Pas d’affolement, c’est normal.
Pour les repérer, la meilleure manière est de sentir des parfums composés autour d’une seule fleur à chaque fois, des soliflores. Là, après un peu d’entraînement, ça devrait fonctionner sans soucis.
Je continue, après "un peu" d’entraînement, à avoir souvent du mal à distinguer certaines notes.
En fait, 1 + 1 + 1 = autre chose que 3 ; ni plus ni moins, mais autre chose, d’un peu nébuleux dans la perception. Un accord joli mais difficile à identifier au début.
En plus, l’iris, ça va. Le jasmin, ou les deux "grands types de jasmin" (indolé qui sent la chair et est "sensuel" ou innocent fruité humide transparent), à peu près aussi. Mais, la rose, c’est plutôt LES roses. Tant de rendus différents, dur de s’y retrouver.
A propos des couleurs et des images mentales qui y font référence que certaines odeurs déclenchent, Jicky a déjà répondu en partie.
Je pense qu’une bonne part du problème est liée à la culture de chacun.
Par exemple, les Inuits ont des centaines de descripteurs, avec des variations variées pour ce que nous appelons nous, tout simplement, la "neige" et le "blanc". Normal, ils sont exposés bien plus que nous à cet élément et ont donc appris à le décrire de manière plus fine et précise.
De ce fait, il n’est pas du tout étonnant d’associer des couleurs aux odeurs. Tant, en plus, le nez brimé par le passé car organe primaire en même temps que primitif n’existe qu’en référence, malheureusement, aux autres sens : vision, toucher, gustation voire audition (tubéreuse et notes vertes stridentes ou grinçantes ; notes poudrées qui sont en même temps feutrées...).
Jicky : Oui, je suis convaincu qu’on peut sentir du jaune bleuté sans que cela sente le "vert"... ;-)
Ghost7Sam : Ne vous limitez pas. Prenez y du plaisir à créer des évocations. Tentez de voir si d’autres ressentent les mêmes choses. Mais, si tel n’est pas le cas ? Eh ben... Tant pis, ce seront vos évocations à vous. Mais, on ne se brime pas, on prend du plaisir avec le parfum et on s’ouvre des évocations les plus nombreuses possibles. Il n’y a que ceux qui ne font rien qui ne commettent pas d’erreurs. Alors, pas de limites ! ;-)
Cet échange est bien sympa ! ^^
Bonne soirée à vous deux.
Opium
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