Déclaration d’un Soir

par Opium, le 22 octobre 2012
Bonsoir Dau.
Ton analyse est, comme toujours, parfaite, et les termes, eux, sont bien choisis.
Je te reprends : "mainstream romantique de qualité". Voilà en quelques mots comment résumer une belle part du style de Cartier depuis que Mathilde Laurent y officie.
Une forme de romantisme référencé au passé, bien que moderne dans une partie de sa structure.
A propos de la moindre qualité de Baiser Volé, un peu "faible en comparaison", je crois bien percevoir ce qui vous dérange. C’était mon cas également après l’achat d’un flacon l’an passé. J’ l’ai porté quelques fois, puis, me suis vite lassé de jouer "l’eau fraîche glacée du vase". Concept intéressant à observer, moins agréable au quotidien à porter. En fait, il a une partie de l’aura de certains parfums "anciens", mais, il a la minceur et la froideur de certaines compositions modernes. Cela le rend intéressant, agréable à contempler. Mais, un certain aspect anguleux, difficile à faire partager, que je définirai comme de l’eau fraîche versée dans un verre transparent entourant des tiges épaisses vertes et un peu grinçantes, tout cela fait une image belle à observer, un parfum conceptuel qui est fascinant. Mais, cela ne faisait pas un parfum agréable "à vivre", pour moi, il y a un an.
Puis, étrangement, en le redécouvrant il y a peu de temps, je l’ai apprécié beaucoup à nouveau. Et, lui ai trouvé moins de minceur et moins de cet aspect "glaçant" qu’il avait dans mon souvenir. Je l’ai trouvé un peu plus confortable, plus chaleureux. Plus proche de l’épaisseur de certains parfums floraux anciens (mais, pas totalement, entendons-nous bien). En fait, après un an, l’eau glacée, le vase transparent et les tiges grinçantes, ont fait un peu de place au poudré des pistils et à la douceur et à l’envoûtement des pétales.
Je vois Baiser Volé comme une sorte de L’Air du Temps contemporain du lys.
Cette minceur un peu moderne, je la perçois, aujourd’hui également, dans la manière dont l’histoire se termine dans Déclaration d’un Soir. Comme si l’homme qui le portait s’apprêtait à prononcer cette déclaration tant attendue, ouvrait la bouche avant le dessert, prenait une expression sérieuse, prenait une gorgée d’air avant de poursuivre, hésitait, puis, finalement, se taisait définitivement. LA grande déclaration ne sera pas pour ce soir-là. Mais, cela reste une soirée et une nuit à venir qui ont été fort agréables.
Je trouve que le style de Mathilde Laurent s’affirme de plus en plus dans ce qu’elle propose en mainstream. Ses parfums "gagnent en épaisseur". Mais, il ya une sorte d’évanescence qui reste sa marque de fabrique. Mais, chez elle, la transparence arrive dans un second temps de l’évolution, elle arrive "ensuite", après les quelques minutes d’un envol qui sont souvent assez "percutantes". C’est le cas dans Roadster, dans certaines Heures (la "Convoitée", la "Défendue", la XIIIème bien entendu). Puis, après un envole parfois tonitruant, on gagne un "plateau de vol", comme lors d’un vol en avion, tranquille et apaisé, au-dessus des nuages. Cela, entre autres, la différencie, pour moi, de Jean-Claude Ellena, dont la transparence est le maître mot dans toute l’évolution de ses compositions.
Bon, j’ai encore bien "digressé"...
Merci pour tes mots, justes et pertinents, qui m’ont permis de "voyager" un peu. ;-)
A bientôt.
Opium
Votre réponse
à la une
La vanille fait son défilé : la revue de sorties
Parce qu’à l’approche de l’hiver, les sillages se font volontiers plus ambrés, plus ronds, plus chaleureux, nous vous proposons cette nouvelle revue de sorties, consacrée à une matière que l’on croyait trop rebattue pour encore surprendre.
en ce moment
hier
Bonjour laprincesseaupetitpoids, bonjour à tous, nous avons très probablement le même : un grand(…)
il y a 2 jours
Bonjour Adina j’ai un Miss Dior vintage flacon 210 ml flacon pied de poule j’aime énormément(…)
Dernières critiques
Colonia il Profumo - Acqua di Parma
Faits et zestes
Vanille Carbone - Atelier Materi
Brut de gousse
Carbone - Balmain
Sillage anthracite









hier
Bonjour, Dans les années 70/80, tout le monde fumait et nos amis américains nous ont influencé.(…)