Vol de Nuit

par S9, le 2 janvier 2018
Je me suis enfin décidée à acquérir cette merveille ... moi la pschitteuse compulsive, adepte des grandes contenances, me voilà allégée du porte-monnaie mais si heureuse de sentir, encore et encore, ce petit bijou.
Je ne possède que peu d’extraits, ma préférence allant le plus souvent à la concentration "eau de parfum", mais les rares extraits de mon osmothèque, à savoir Coco, n°19, Miss Dior originale et maintenant Vol de Nuit, en valent la peine.
La version eau de toilette de Vol de Nuit me laissait sur ma faim et pour ainsi dire me frustrait par sa volatilité : une envolée triomphale, euphorisante, quelque chose d’indéfinissable, une complexité "survolée"et un départ à l’anglaise sur la pointe des pieds. Une beauté entraperçue et aussitôt disparue.
Et puis cette envie de connaître enfin le monument de la parfumerie dont j’avais suffisamment lu les avis et critiques ici et ailleurs, et qui me laissaient présager ce que au fond je savais déjà : ce parfum allait m’envoûter.
Il ne me lasserait pas. Il me donnerait envie encore et encore. Rien que ça.
Maintenant je peux le confirmer : je suis tombée amoureuse de Vol de Nuit.
Vol de nuit en extrait m’oblige à revoir la façon de me parfumer : déposer un soupçon du précieux nectar derrière les oreilles, sur les poignets (pour mieux le humer à longueur de journée) ou mieux encore (pour l’instant je n’ai pas trouvé d’endroit meilleur pour qu’il se diffuse et que je le sente au passage) dans le creux de la gorge, cette partie sensuelle qui est évoquée dans Le patient anglais... (j’ai adoré et le livre et le film).
Ralph Fiennes l’appelle "suprasternal notch" ...
Sur une peau bien hydratée et au contact du vêtement avec lequel il s’imprègnera délicatement, les effluves se diffuseront lentement...
Plusieurs fois je me suis surprise à enfouir mon nez dans le haut de mon pull afin de m’enivrer de ses notes à la fois vertes et moussues, mais aussi légèrement épicées, poudrées mais surtout animalisées.
Car Vol de nuit en extrait a libéré l’animal sauvage en grande partie caché dans l’eau de toilette.
Ma frustration venait en fait de ça : entrevoir le pelage du superbe félin qui restait tapi dans l’ombre, et dont on ne pouvait qu’imaginer la puissance et le panache .
Vol de Nuit m’émeut par ses notes vertes de galbanum et son côté animal.
Quand je le respire, j’ai la vision d’un tigre sortant d’une forêt dense, d’un vert intense, une végétation luxuriante, à la fois effrayante et intriguante.
Je suppose que c’est cette alliance des deux qui me fait autant d’effet en parfumerie ...
Je pense à deux autres parfums, aux fortes concentrations de galbanum sur un fond animalisé / cuiré qui me font aussi perdre la tête :
Chamade (je ne connais que l’edp, mais j’imagine que l’extrait doit être à tomber) , mon premier (et hélas dernier) flacon de Cabochard en edp acheté il y a 20 ans et qui était d’un érotisme absolu ; je ne l’ai plus jamais retrouvé, sa version a été diluée, le cabot / eros qui sommeillait a été émasculé au passage...
Vol de Nuit m’émerveille par sa puissance et son originalité, par son côté insaisissable et rebelle, par sa complexité et sa richesse.
Bref, il me fascine.
Et je ne m’attendais pas à ce qu’il me transporte 40 ans en arrière, lorsque ma mère avait pour habitude de passer chercher chaque matin en bas de chez elle, rue Eugène Jumin dans le 19è arrondissement de Paris, celle qui était ma maîtresse de CE2 mais qui me paraissait déjà bien âgée ; proche de la retraite, c’était une femme toujours impeccable, aux tenues classiques, et ses foulards sentaient toujours ce parfum "de vieille" (du haut de mes 8 ans).
Penser qu’elle portait un Guerlain ne me surprendrait pas...
Et maintenant j’en suis certaine : c’était Vol de Nuit.
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