Le Jardin retrouvé, précurseur de la parfumerie indépendante
par Albine, le 12 novembre 2019
Eau des Délices
Cologne au départ fusant et assez bien équilibré : les notes hespéridées se mêlent harmonieusement à la lavande.
Puis le patchouli émerge doucement et s’impose peu à peu pour nous conduire vers un fond plus sombre… presque un mystère. La référence au Jardin des Délices de Jérôme Bosch semble finalement assez bienvenue.
Une eau pas si fraîche que cela, plus complexe que ce qu’elle laissait présager.
Elle demeure néanmoins sans grande prétention : son classicisme et son manque de tenue au bout d’une heure à peine ne m’évoquent pas grand-chose.
Verveine d’Été
La grosse déception !
Pas trop mal orchestrée d’abord puisque les notes hespéridées mettent en valeur une jolie verveine, cette eau de parfum vire très vite à une confusion aromatique trop appuyée par la mousse de chêne.
Je pensais que celle-ci allait me raconter une histoire légère, vive et claire. Or le sillage s’alourdit de plus en plus et, la fin, je ne retiens rien de la verveine ! J’ai simplement le nez plongé dans une espèce de sent-bon pour vieux beau… mais vraiment très vieux…
Sandalwood Sacré
Un santal bigrement espiègle « au premier nez » ! À la fois bien accordé au patchouli qui l’assombrit et étonnamment éclairci par une fleur d’oranger qui lui ôte avec bonheur le côté lacté tant attendu, il paraît de prime abord un peu fou, tout en faisant preuve d’une personnalité intéressante.
Mais ce que l’on croyait être un boisé tourne ensuite au chypre un peu trop sage, un peu trop convenu.
En somme, un ado qui grandit trop vite et devient tout d’un coup un monsieur respectable d’un certain âge. Respectable certes, mais propret et sans grand mystère.
Où est le côté « sacré » ?
Tubéreuse Trianon
Un vrai coup de cœur…
D’abord, une explosion exubérante de fleurs blanches. La tubéreuse (ici présente jusqu’au fond) est presque métallique.
Mais au lieu de la faire migrer vers des inflexions bêtement sucrées, les fruits rouges étirent leurs multiples facettes vers des équivocités qui me font rêver.
Ça, c’est un voyage !
Au départ, foisonnent des odeurs solaires, de régions que l’on s’imagine tropicales. Oui, je suis ailleurs.
Puis la reine de la nuit étend ses pétales, dans ce qu’elle a de plus crépusculaire, follement amoureuse, follement ambigüe.
Qui le croirait de cette passionnée ? Elle finit par se recouvrir de voiles, épurée et tendre. Elle rend son âme en exhalant l’odeur suave d’une peau de bébé fraîchement talquée.
Cuir de Russie
Un cuir très féminin.
D’agréables notes fleuries soutenues par la violette en tête, progressivement arrondies par un souffle baumé. Là, au lieu de s’infléchir vers des accents résolument empyreumatiques ou gras de certains cuirs, l’eau de parfum propose une modulation plus fraîche.
Une architecture originale, mais il lui manque une profondeur, une énigme…
Oriental Sans Souci
Un joyeux désordre de notes empilées un peu cul par-dessus tête, mais sympathique somme toute.
Cet oriental fleuri m’évoque le côté guimauve de « L’Heure Bleue » dans un mélange indéfinissable d’odeurs que l’on sentait dans les anciennes drogueries.
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