Collection Ianco : Gelsomino, Zagara, Mandorlo
par Barynia, le 11 juillet 2017
Bonjour à tous,
J’ai eu la chance de faire partie des personnes pouvant tester ces échantillons : je tiens donc à en remercier chaleureusement Au Parfum et Via Dei Mille.
1er acte : arrivée de l’enveloppe à bulles.
J’ouvre et déjà une odeur délicieuse s’en échappe. J’apprécie l’esthétique d’un écrin blanc, fait d’un carton délicatement texturé. Visuellement, c’est d’un juste raffinement : on retrouve l’idée d’un héritage, ancré géographiquement et culturellement, qui plane en filigrane sur ce bel emballage. Le tout est terriblement cohérent avec le nom de cette gamme : « IANCO ».
2ème acte : passons aux choses sérieuses.
Je décide de vaporiser sur des mouillettes, chacun des échantillons. Premier « couac », la pompe des vaporisateurs se brise au premier « pschitt », sur les trois flacons. Tant pis, il est possible de les dévisser pour poursuivre l’essai.
Mandorle : je fais partie des accro de l’odeur d’amande. Et celle-ci a quelque chose de lacté, rassurant, sans être envahissant… C’est une odeur de maman, mais une maman idéale, éthérée : peut-être celle de Camille et Madeleine, « Les petites filles modèles » de la comtesse de Ségur ? Aucune animalité, juste une note à peine gourmande, car la gourmandise est un péché (et surtout elle sature le marché du mauvais goût !). Je ne trouve pas cette amande amère en comparaison avec Amande persane de Roger&Gallet, ni sirupeuse comme la fameuse crème à l’amande de l’Occitane, ni grasse comme celle de L.T. Piver dans Héliotrope Blanc. Pour résumer, c’est une « mamandise » non excessive. Sur ma peau, j’ai beaucoup aimé ce cocon intimiste. Hélas, la tenue n’a pas été à la hauteur de mes attentes (sauf sur le testeur…) : en moins d’une heure, il n’en subsistait plus aucune trace.
Gelsomino : je craignais un peu une approche « fleur blanche, romantique et tout le tintouin ». Sur le testeur, c’est un peu ce que j’ai obtenu : un parfum hyper agréable, très aseptisé, d’un bloc... Ennuyeux ? Il n’a pas dévoilé de « pyramide ». Au bout de 3 heures, il s’était atténué mais restait étrangement le même. En revanche, sur ma peau, il a pris une autre tournure. En l’espace de 30 minutes (oui, je chronomètre les parfums !) la fleur blanche a perdu son côté aseptisé et innocent. C’est devenu un peu plus charnel, mais sans le côté « viande froide » que j’ai pu sentir dans certaines compositions. Il reste très « comme il faut », tout en se délestant de son côté virginal. Si je devais comparer ce parfum à un personnage, ce serait un peu Jeanne Le Perthuis des Vauds, l’héroïne de Maupassant dans « Une vie ». Il est très agréable, frais, propre et un peu plus tenace que Mandorle.
Zagara : j’avais un a priori énorme. Les odeurs à base d’agrumes m’ennuient toujours un peu : le côté pimpant, frais, asexué me laisse de marbre. Je les réserve à ma fille en général. Mais en demandant ces parfums, je me suis engagée à les tester donc… je me suis pliée à la règle du jeu ! Avec Zagara, je ne me suis pas retrouvée avec un citron « qui récure les narines » (car c’est souvent le cas en ce qui me concerne), mais avec une tonalité acide étonnamment maîtrisée, assourdie. Pourtant, aucun doute, ce sont bien des agrumes… mais poudrées ? Pour moi, c’est le plus réussi des trois, en termes de tenue et de surprise olfactive. Il m’évoque irrésistiblement les fresques peintes de la Villa Livia, à Rome : ces citronniers perdus dans des nuances aquatiques. Je pense que c’est aussi cette évocation spontanée, qui me le rend attachant. Je le trouve plus intéressant, plus aboutit que les deux autres.
Pour finir, redevenons matérialistes : je sais que le prix se justifie entre autres par les matières premières, la main d’œuvre, la recherche, le développement, mais aussi par le souhait d’un positionnement de niche. A ce titre, je ne sais pas si ces parfums sauront convaincre les acheteurs potentiels : à 165 euros le flacon, le consommateur en veut pour son argent, notamment en matière de tenue. Personnellement, je ne franchirais pas ce pas.
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