East India
par Nombre Noir, le 29 décembre 2015
Le départ est sensationnel, avec cette sensation d’oranges brûlées, comme une confiture en train de cuire et qui commencerait à attacher sérieusement au fond de la marmite. Rapidement l’odeur de brûlé prend le dessus et on commence à se dire que toute la tournée de confiture est fichue. Cependant, ayant vécu la destruction d’une pièce de ma maison d’enfance par un incendie, je ne retrouve pas ici cette odeur traumatisante qui s’infiltre partout et qu’on retrouve des années après dans les affaires rescapées du sinistre, et j’ai envie de dire, heureusement ! Au bout d’assez peu de temps le parfum évolue en une sensation de fumée plus que de brûlé, de fumée illicite à dire vrai… Je ne connais pas l’odeur de l’opium qui est listée dans la pyramide mais ce que je sens me fait surtout beaucoup penser à du cannabis. Associé à cette senteur légèrement alcoolisée et légèrement fruitée, un peu comme un grog, comme disent certains autres auparfumistes. La senteur globale s’assagit assez rapidement et est en fait assez facile à porter. Il finit même par s’en dégager une sensation éminemment « parfum » et sophistiquée, contrairement à ce que le début laissait présager de plus jusqu’au-boutiste. Le fond est beau et très tenace. Pour le situer très approximativement je dirais que ça me rappelle à la fois certains éléments d’Egoïste et de M7 Oud Absolu. Le seul autre parfum très fumé que je connaisse étant Bois d’ascèse, je peux dire qu’on retrouve ici le même côté alcoolisé-fumé, mais en beaucoup plus « coloré », chaleureux et sensuel, là où je perçois Bois d’ascèse comme particulièrement « en noir et blanc » et… ascétique ! East India doit pouvoir se révéler particulièrement séduisant (voire même plus) sur la personne adéquate. Je ne me vois pas le porter régulièrement personnellement car ce n’est pas mon style à l’heure actuelle, mais j’adorerais le sentir sur d’autres personnes.
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