East India

par Nymphomaniac, le 18 décembre 2015
sous une rasade d’alcool à l’orange salvatrice, le parfum débute de manière asphyxiante, relatant un incendie encore non totalement maîtrisé : braises toujours rougeoyantes, cendres, odeurs d’objets carbonisés encore fumants. Je pense également à l’odeur qui imprégnerait les restes d’un appartement ravagé par les flammes, immédiatement après l’intervention des pompiers : une odeur carbonisée, froide, intense
à la différence de Bois d’ascèse ou Arso, aucune odeur de forêt en feu par ailleurs (pins, cèdres, conifères,...), qui apporterait un aspect résineux voire salvateur : c’est ici le cramé intégral. De même, aucune ambiance "viande fumée", façon Le Labo Patchouli 24 avec son overdose de bois de gaïac.
les épices (cardamone bien distincte) sont également comme carbonisées par l’incendie : East India ne constituerait-il pas, pour l’Inde, un "hommage" aux tanneries ultra-polluantes employant des enfants de moins de 14 ans plutôt qu’aux étals des marchés d’épices ?!
ensuite, et pour quelques heures, j’ai une vague odeur de cuir, compressée avec du tabac premier prix à chiquer, lui-même macérant dans les couches supérieures d’une route récemment goudronnée – quelques flaques de bitume chaudes ci et là. En arrière fond, apparaît également une déplaisante note animale, qui m’évoque la bave de rats (oui, encore), sans doute écrabouillés sur la route, voire carbonisés, eux aussi
après plusieurs heures, le fond est nettement plus doux, quoique toujours cramé ; cela s’apaise progressivement, par la force des choses : la carbonisation globale a laissé place à quelques dépôts de suie odoriférante, desquels s’échappent étrangement (un peu, de loin, et probablement en imagination) les odeurs d’un thé fumant, enrobées de quelques facettes vanillées et un soupçon liquoreuses, sans doute pour conjurer les effets dévastateurs de la combustion initiale
***
autant j’avais trouvé Bois d’ascèse un peu monolithique et "convenu", autant je trouve East India "restrictif" et envahissant. Je ne déteste pas au niveau du sillage – au sens où je préfèrerais nettement sentir cela dans le métro plutôt que La Vie n’est pas belle et ses multiples variations
mais je n’imagine aucun moment propice où je pourrais le porter régulièrement avec plaisir, tel Lonestar Memories dans un genre pas trop éloigné, mais avec un registre et un déploiement bien distincts :
. ni au lever du lit (vomissements assurés) ;
. ni durant la journée (ennui global) ;
. ni le soir (manque de poésie, de nuances, d’étrangeté, incitation au cauchemar, ...)
***
... merci néanmoins pour la découverte !
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