Famous Deaths, l’odeur de la mort...
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par Youggo, le 9 août 2015
Débat intéressant (avant qu’on ne tombe dans les susceptibilités personnelles mal placées, les indignations de façade, les reproches injustifiés et les vieux règlements de comptes) sur des sujets qui le sont tout autant : le tabou de la mort, de son odeur, le rôle de l’artiste, le « beau » dans l’art, la fascination morbide... et encore bien d’autres. Au moins voilà une oeuvre qui aura fait un peu cogiter.
D’ailleurs c’est assez marrant, je pense que j’aurai pu établir à l’avance, et sans fautes, une liste des pro et des anti tant les réactions sont prévisibles. J’imagine donc que ça n’étonnera pas outre mesure si je dis que je trouve intéressant le concept de l’expo… mais que j’aurai aimé voir les choses poussées plus loin.
En fait ce qui me gène ici c’est le côté « people » un peu racoleur, bassement provocateur, et réducteur. Ces morts d’individus, certes iconiques, ne me semblent pas être les meilleures bases de travail et de réflexion qui soient. Alors comme ça sentait le pneu chaud et la tôle froissée à la mort de Diana ? Oui, et alors ? C’est un peu maigre et « gratuit » comme propos artistique.
J’ai toujours eu une sorte de curiosité pour l’ambiance olfactive (et sonore) de grands événements de l’histoire, et transposer le concept de l’installation dans ces contextes m’aurait paru plus justifiable artistiquement.
Pour éviter qu’on m’accuse tout de suite d’être un tordu, je vais en premier lieu citer des exemples « positifs » : l’odeur de la cour de Versailles, l’odeur du palais de Cléopâtre, l’odeur du Paris de la première révolution industrielle, l’odeur des premiers pas sur la Lune…
Mais j’avoue que ma curiosité va davantage vers des évènements tragiques (fascination morbide assurément, mais on en a tous notre part) : l’odeur de la St Barthélémy, l’odeur de Pompéi durant l’éruption, l’odeur des plages du débarquement après l’assaut, l’odeur du nuage de poussière du 11 septembre, l’odeur d’Hiroshima après le bombardement, l’odeur des camps d’extermination…
Je me souviens avoir fait, enfant (CM1 ou CM2), une sortie scolaire dans un musée consacré à la Shoa. Il y avait dans une pièce un amas de vêtements de prisonniers des camps. La montagne de vêtements me paraissait déjà impressionnante, mais surtout c’est l’odeur âcre et dérangeante de cette pièce qui m’a marqué. Dans mon imaginaire, cette odeur est à jamais associée à la déportation et aux camps.
Je trouve ce processus mental intéressant : associer une odeur à un événement que l’on a pas connu. Associer mémoire olfactive et mémoire historique.
Et puis est-ce que l’odeur d’un évènement est aussi terrible que l’horreur de l’évènement ? D’ailleurs, l’odeur de l’horreur est elle aussi une horreur, ou bien juste une odeur ? On raconte que les rescapés d’Auschwitz se souviennent du camp dès que survient l’odeur des moissons en été, car ils étaient alors entourés de terres agricoles. Le foin fauché comme image olfactive de l’extermination juive, je trouve ça intéressant comme association.
Petite référence cinématographique pour terminer : "J’adore respirer l’odeur du Napalm le matin. Une fois ils ont bombardé une colline pendant 12 heures. On n’a pas retrouvé le moindre cadavre, rien. Seulement cette odeur d’essence plein les narines. Comme l’odeur… de la victoire."
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