Auparfum

Vanille

Nymphomaniac

par Nymphomaniac, le 8 août 2015

Le bigaradier permet de produire 3 huiles essentielles :
. l’HE de petit grain bigarade, extraite des feuilles et/ou des rameaux du bigaradier ;
. l’HE de néroli, extraite des fleurs ;
. l’HE de bigarade ou orange amère, extraite des zestes des fruits.

L’HE de néroli est de très loin la plus chère ; on est censé la retrouver dans nombre de parfums sous la désignation fleur d’oranger, sauf que la plupart n’en contiennent pas beaucoup à pas du tout (des proxys – synthétiques et/ou reconstitués à partir des molécules les moins chères de la fleur ou d’autres plantes je suppose –, plus ou moins réussis en général). Sauf bizarrement, par exemple, dans L’Ombre du Lys que j’ai reçu, qui est en fait un magnifique et intact néroli au début ;-)

Mais dans Vanille de Mona di Orio, ce qui donne le la pour moi, c’est bien l’HE de petit grain bigarade en quasi-surdose au départ, et non celle d’orange amère ou de néroli. C’est l’HE la plus courante, sans doute aussi la moins aimée des trois, un côté lavandin presque, mais avec des facettes fumées que n’ont pas les deux autres. Et ce sont précisément ces facettes fumées, toujours en subtilité, très différentes et pourtant inscrites dans un continuum magistral, que je retrouve dans ce parfum tout au long de son existence : d’abord avec ce splash de petit grain bigarade mélangé aux épices, puis ensuite les bois fumés (et non moisis ) apportés par le vétyver, le bois de guaïac et autres résines – le baume de Tolu est censé être intégré à la formule, entre autres. Il y a un sfumato léger perpétuel dans ce parfum, alors que je ne sens pas une once d’encens (rien à voir avec l’artillerie lourde Bois d’Ascèse ou Black par exemple, dans un autre style).

Enfin, la vanille est véritablement sublime, dépourvue de toute grassitude et renforts sucrés inutiles, et se fond par nécessité au reste. Par moments, ce parfum me fait penser à Bois des Îles et, au bout de plusieurs heures, à Musc Ravageur. Mais il est ni l’un ni l’autre : il s’avère nettement plus austère bien qu’outrageusement enveloppant, intime, et bien plus "introspectif". C’est une merveille – tout comme le sont d’ailleurs Oiro et Amyitis, ce dernier étant encore bien plus mélancolique (je l’appelle mon Vert dépressif).

Votre réponse

Forum sur abonnement

Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.

à la une

Mandi Rhubi

Mandi Rhubi - Isabelle Larignon

À travers cette quatrième création, Isabelle Larignon imagine un personnage en quête de liberté, cherchant l’exode à la faveur d’une longue soirée d’été.

en ce moment

Blanche DuBois a commenté Rousse

il y a 2 jours

Comme vous l’avez admirablement décrit ! Il a été depuis supprimé du catalogue. J’ai trouvé un(…)

il y a 4 jours

Quelle chance ! J’ai retrouvé une ancienne vendeuse du défunt Barneys New York au corner Guerlain(…)

il y a 4 jours

Dans les années 60, Câline de Jean Patou fût le premier parfum réservé aux jeunes filles. En avance(…)

Dernières critiques

Avec le soutien de nos grands partenaires