L’atelier Ellena et 100BON : trois parfums nommés désir
par Jessica Mignot, le 20 décembre 2021
La marque qui prône le bien-être et le naturel à prix accessible lance un triptyque composé à quatre mains, par Céline et Jean-Claude Ellena, autour du thème du désir.
En créant 100BON en 2018, Christophe Bombana lançait selon ses mots « la première parfumerie naturelle et accessible qui reconnecte l’homme à la nature et donc à lui-même ». Les compositions peu onéreuses, avec des packagings simples et rechargeables, misent plus sur un très haut pourcentage de matières premières naturelles et une approche aromachologique que sur les publicités et les égéries. Il souhaitait ainsi apporter une nouvelle vision du parfum, « souvent perçu comme trop cher, intrusif ou associé au milieu du luxe, ce qui explique que seuls 1/3 des européens en utilisent régulièrement », explique-t-il.
Fruit d’une amitié de longue date, la collaboration avec l’atelier Ellena, situé à Spéracèdes où père et fille travaillent main dans la main, était une évidence. Jean-Claude Ellena précise que le projet s’est d’ailleurs construit « sans brief, sans évaluateur, sans test de marché, dans une approche amoureuse de la création ». Pas non plus de taux de matières premières naturelles imposé : « Si elles constituent 90% de la formule, ce n’est pas pour des questions de marketing mais parce qu’on a voulu leur faire la part belle, en restant cohérents avec l’identité de 100BON : on les utilise en premier lieu pour leur intérêt olfactif » complète Céline Ellena.
En résulte un premier tome sur le désir, composé à deux nez et divisé en trois chapitres, qui reprennent « des scènes de vie heureuse invoquant tantôt des souvenirs passés, ou des intentions présentes ». Sur chaque boîte est inscrit le récit des parfumeurs, ceux-ci étant, en flacon comme sur le papier, « écrivains d’odeurs » - pour reprendre le titre de l’ouvrage paru en 2017.
Le premier chapitre, nommé Musc & jasmin : l’éveil à la sensualité et à la vie, renvoie à un souvenir de Jean-Claude Ellena qui accompagnait dans sa jeunesse sa grand-mère à la cueillette du jasmin. Un métier alors réservé aux femmes, qui travaillaient sous le soleil, les bras nus : « le musc de leur sueur et le fleuri narcotique du jasmin s’emmêlaient et me troublaient », se rappelle-t-il. Outre ces deux matières premières, la pyramide olfactive mentionne le bourgeon de cassis et le clou de girofle.
Avec Vétiver & iris : le charme de nos amours, Céline Ellena souhaitait réveiller un amour perdu, délesté des sentiments de colère et d’aigreur. Il évoque ainsi, selon elle, « tour à tour dans un murmure la mélodie du bonheur et la sérénité de la nostalgie, le désir des lumières et le réconfort de l’ombre ». Les matières racines, qui renvoient symboliquement au palais de la mémoire et apportent leur aspect tactile au parfum, sont contrebalancées par une envolée d’épices (poivre noir, noix de muscade).
Troisième chapitre, Ambre & tonka : le mystère des origines du monde renvoie à l’accord Ambre 83 de De Laire. Devenu un « archétype de la parfumerie à la Française, l’Ambre demeure l’essence de la sensualité et traverse sans rides toutes les époques », et est sujet à mille interprétations. Ici, les matières premières ont été travaillées selon le principe architectural de « tenségrité », désignant l’équilibre atteint par le jeu des forces contraires. La fève tonka « vient ajouter de l’espace à l’accord compact de ciste labdanum et de vanille », explique Céline, et est complétée de feuilles de géranium et de zestes de mandarine.
Eaux de parfum 51 euros/ 50 ml, recharge 99 euros/ 200 ml
Disponibles.
Premières impressions
Musc & jasmin s’ouvre sur une poire croquante mêlée d’amande verte, qui évoque à la fois la fraîcheur matinale et l’innocence enfantine. Puis la poire se fait plus juteuse, et rencontre les premiers souffles d’un jasmin solaire et d’une tubéreuse camphrée. Derrière les notes fruitées, les facettes indolées et épicées plus animales restent discrètes, et la composition, nimbée de muscs blancs, est finalement assez sage.
Vétiver & iris nous offre une explosion de poivre noir en tête, qui laisse peu à peu la place à des notes aromatiques rappelant les joues bien rasées. Puis s’installe un jeu de clair-obscur entre une amertume vert sombre et la luminosité d’un iris à la fois aérien et terreux, presque crémeux. Le fond boisé est plus masculin, classique et convenu.
Ambre & tonka joue sur le registre de l’accord ambré dans son plus simple élément, confortable et chaud. Si les facettes boisées, résineuses et les touches plus hespéridées et rosées du géranium à l’ouverture apportent des nuances à l’ensemble, comme un écho à l’Eau d’ambre de l’Artisan parfumeur, la création évolue peu ensuite, diffusant longuement ses notes vanillées, balsamiques et crémeuses.
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