Auparfum

Guerlain revisite Habit rouge et L’Homme idéal en éditions limitées très privées

par Anne-Sophie Hojlo, le 3 mai 2023

Après de nombreuses déclinaisons, du regretté Habit rouge Dress Code au plus banal Instinct, en passant par les six versions de L’Homme idéal depuis sa sortie en 2014, la maison parisienne présente des « cuvées d’exception » de ses fragrances masculines.

Les parfumeurs maison ont puisé dans leur « réserve secrète » afin de créer de nouveaux assemblages, « à la manière de maîtres de chai virtuoses », vante la marque.
Dans Habit rouge Rouge privé, « des notes de cuir tanné se mêlent à la chaleur de la vanille et à un patchouli envoûtant » afin de livrer une interprétation « plus racée que jamais » du classique de la maison.

Quant à L’Homme idéal Platine privé, on y retrouve l’accord amaretto emblématique de L’Homme idéal, mais « sublimé par les agrumes et le vétiver », ce qui permet d’« exalter sa fraîcheur et sa modernité ».

Habit Rouge Rouge Privé 100ml / 131 euros
L’Homme Idéal Platine Privé 100ml / 120 euros
Disponibles

Premières impressions

Derrière ces noms à rallonge alambiqués voire redondants se cache une bonne surprise. Contrairement à Habit rouge L’Instinct lancé l’année dernière, cette cuvée reste bien fidèle à la trame de son élégant ancêtre. Après une ouverture moins hespéridée que l’original, on découvre une note cuirée appuyée qui se fond dans un confortable accord ambré poudré. L’Homme idéal Platine privé révèle quant à lui une note d’amande amère tout en discrétion (une vertu rare parmi les lancements actuels) rafraîchie de pamplemousse, baie rose et vétiver, sans tomber dans les clichés habituels du genre.

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Petrichor

par Petrichor, le 19 décembre 2023 à 15:42

Salut ! "Habit rouge rouge privé" : une grosso promo à 69€, et mon avis. J’ai été le sentir, et en effet c’est beau.

Selon mon impression, il aurait un petit ajout d’absolue de fleur d’oranger au démarrage.
Delfine Jelk me semble l’ajouter à l’huile essentielle de néroli (distillation à l’eau des fleurs et des feuilles), ce qui apporterait au début un effet plus narcotique, plus "fouet - cuir", et plus "orange confite, orange zestée".
(Ca sent plus "cher", puisque c’est une facette que je ne retrouve qu’en ouverture de parfums de niche. Je peux citer "Cuir mauresque" de Lutens, l’actuel "Tabac blond" de Caron, et "Coromandel" extrait de Chanel).
(N’ayez pas peur du cuir, il . Ici, on n’est pas dans la surdose de la base animalis 1745-03, ou de l’animalité de la racine de costus).
Je n’ai pas détecté particulièrement le gingembre. Attention le gingembre est une note de départ que j’aime, mais qui rebute certaines personnes.

L’autre point positif, cette version reste centrée sur les notes de têtes de fleur d’oranger, comme l’EDT.
C’est-à-dire qu’on retrouve plus d’éléments de l’EDT que de l’EDP. On a une EDT amplifiée. Je détecte même moins de notes de cœur et de fond, pour ce 1er essai. Et on n’a pas les notes qui viennent alourdir l’EDP.
(L’EDT est ma version préférée, parce qu’elle reste plus centrée sur l’accord de fleur d’oranger du début : une douceur transparente florale angélique et blanche, la fraîcheur et le pétillant vert des feuilles de l’oranger, et le glissement grisant vers une odeur de biscuit petit beurre et d’encens, vanille gaiacol benjoin et opoponax. On peut faire tenir l’accord de tête sur les tissus.)
(EDP : moins centrée sur la fleur d’oranger, moins équilibrée, moins d’évolution, moins fidèle à l’original, mais un très bon parfum plus dense, plus orange patchouli (légèrement oudé) à côté du benjoin plus vanillé, avec -je crois- un peu plus de l’effet "crinière de cheval" du beurre d’iris et d’un petit accord cuir).

Je commence à trouver que c’est là un indice de la signature de Delphine Jelk : faire plus hédoniste en faisant moins lourd.
Quand un dilemme se présente dans la composition, elle me semble privilégier la transparence et la lisibilité, pour qu’on perçoive mieux les accords et le rôle des extraits naturels. Par opposition, la plupart des nez nous ont habitué à miser sur des empilement de notes riches, ce qui crée parfois des empâtements quand on se délecte du parfum.
J’ai apprécié le changement de "Les elixirs charnels French kiss" à "Rose chérie". "Rose chérie" me fait envie, là où "French kiss" ne m’avait pas vraiment laissé de souvenir. (À l’époque, j’étais peut-être trop absorbé par l’extrait de" La petite robe noire", quand j’avais l’occasion de passer par Paris.)

Digressions :
Je viens de tester l’EDT de "Habit rouge" (code de 2022), elle est toujours très très belle.
Pour "L’heure bleue" EDP de 2023, très bonne surprise aussi (Code 3...). On trouve à nouveau un très beau jasmin baumé irisé, et qui dure. Une sorte d’EDT d’avant les pandémies de covid dans les bonnes versions, en plus puissant. ((J’avais perdu espoir en Guerlain)).

La promo : "Habit rouge Rouge privé" est baissé à 69€ dans les Marionnauds juste avant ce Noël 2022.
C’est donc 69€ pour 100ml d’un bon parfum. Le site est en rupture de stock, mais dans le magasin près de chez moi il y en avait encore 2. Toute médaille a son revers : je crains que ce soit un signe qui vienne confirmer la disparation prochaine de cette version. À mon avis, ça en fait un cadeau tout trouvé : très bon parfum, parmi les moins cher cette semaine, un joli flacon rouge, et une édition limitée qui va peut-être disparaître. Pour ne rien gâché, la fleur d’oranger c’est mixte.

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kismi

par kismi, le 15 septembre 2023 à 07:15

Testé hier, sur mouillette et sur peau : hummm.
J’avoue ne pas comprendre ce gros cuir qui tache et qui écrase absolument tout.
Oui l’accord vanillé arrive plus tard, oui les agrumes sont toujours présents, mais ce sont juste les choristes planqués dans l’ombre d’un ténor qui prend toute la place sur la scène.
Je me souviens d’une version d’Eau Sauvage qui avait été remixée il y a quelques années, ça m’avait fait le même effet : frustration. (Oui j’aime les deux parfums originaux).
Je me demande en fait si l’exercice du remix, qui fonctionne bien en musique n’est pas contre-productif en parfumerie ?
Des bises !

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Farnesiano

par Farnesiano, le 23 mai 2023 à 19:13

Quelques impressions (déjà postées ailleurs) sur ce nouvel Habit Rouge Privé.
Testé deux fois sur peau, et même avec un certain plaisir même si les notes de tête hespéridées, très joliment rehaussées de gingembre, se voient dans l’obligation de se fondre un peu vite dans un bain de cuir épais, profond, presque gras mais qui se peut se rendre addictif pour certains, oppressant pour d’autres. Chez moi la magie et l’émotion ne sont pas encore au rendez-vous. La lutte qui s’est installée entre les notes de tête, toujours excitantes chez Guerlain, et ce cuir viril et réaliste, s’avère un tantinet fatigante. Au bout du compte, on cherche le propos, du moins quand on a connu la belle époque d’HR et les superbes Dress Code. Ce n’est vraiment qu’au bout de quelques heures que le souvenir de notre cher Habit Rouge se ramène à nous et s’impose, semblant nous faire un clin d’œil.
Voilà un parfum texturé et de bonne facture qui mérite qu’on s’y attarde un moment. Mais je crains qu’il ne marquera pas les mémoires. Les cuirs ont envahi le marché mainstream depuis quelques années. N’est-ce pas Tuscan Leather de Tom Ford qui l’a repopularisé auprès d’une nouvelle clientèle, jeune, branchée, puis la Colonia Leather d’Acqua di Parma ? Guerlain avait lancé, à la suite des Absolus d’Orient, un Cuir Intense assez costaud qu’il fallait apprivoiser et qui pouvait s’avérer une réelle signature... Bien des décennies après son Derby, les Jules de Dior, Bel Ami de chez Hermès, etc.

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