La terre, la nuit
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À quelques jours de Noël, nous avons dressé une liste (non exhaustive) des publicités de parfums qui ont croisé notre regard dans la rue. Voici une appréciation - évidemment très personnelle - de ce qui vaut vraiment le coup de nez.
il y a 2 jours
Voilà : c’est le moment de ressortir cette jolie gourmandise raffinée ! Une merveille de(…)
il y a 3 jours
des merveilles remplacée
Nombre d’or de l’iris
Songe d’une nuit des thés
Désert brûlant
Je porte cette nouveauté, découverte grâce à la Box, pour la deuxième fois. Amoureuse avant tout des chypres, j’avais été plus particulièrement interpelée par le descriptif de cet opus de la Box 46. Le qualificatif de "néo chypre" a aussi suscité en moi une relative méfiance, fort utile pour modérer une potentielle déception. La déception fut au rendez-vous pour le premier jour de notre connaissance. Un chypre, ça ? Oui, une vague note de pêche, mêlée à des bois. La rose est discrète. Mais cette note minérale, que fait-elle là ? Le pis, c’est que je sentais surtout cette note encombrante et sans gêne. Mon deuxième essai est plus encourageant : je sens mieux la rose, harmonieusement mêlée à la pêche. Mais bon, la note minérale est toujours trop présente à mon goût. Et c’est bien là que je veux en venir. Depuis quelque temps est apparue cette note nouvelle de "poudre à canon" qui semble faire la joie des parfumeurs en mal de nouveauté. La première fois que je l’ai sentie, c’était dans Kismet : intéressante, elle apportait une note froide d’ardoise très originale à ce petit frère de Shalimar. Je l’ai croisée ensuite dans le sympathique 14 Juillet - Bastille, également proposé dans la Box (il y a quelques mois). Elle convenait à merveille au propos festif et estival de ce parfum plutôt rigolo. Il me semble qu’elle structure la Rose ardoise d’Atelier Materi, ici très réussie. Visiblement, cette note commence à se glisser dans un nombre croissant de fragrances et me laisse malgré tout assez dubitative. 502 Iris cartagena de Bon Parfumeur, a lui aussi une note censée évoquer le papyrus. Mais c’est surtout une note sèche de "poudre à canon" qui en produit l’effet.
En soi, on ne peut que se réjouir de l’apparition de nouvelles notes en parfumerie. La "poudre à canon" me semble assez novatrice. Elle répond parfaitement à l’androgynie revendiquée actuelle car parfaitement mixte. Mais son caractère froid, minéral, manque aussi terriblement de vie et aseptise en quelque sorte les parfums qui s’en inspirent. Autrement dit, pour moi, l’ennui n’est pas loin. Ce n’est pas tout d’être novateur. Un parfum doit avoir quelque chose d’organique pour pouvoir vibrer sur la personne qui le porte, pulser, évoluer. Contrairement à l’encens capable de colorer de mille façons un parfum et de lui apporter beaucoup de profondeur, la poudre à canon s’impose souvent avec insistance et peut dévitaliser, ternir les parfums où elle apparaît. D’ailleurs, n’est ce pas le propre de la poudre à canon que d’apporter avec elle, passé le souffle chaud de la déflagration, mort et désolation ? J’ai cru comprendre qu’il pourrait s’agir d’une variété nouvelle d’ambre gris. Espérons que la chimie nous réserve à l’avenir des nouveautés autrement plus réjouissantes et que les futures créations parfumées n’en abusent pas à tout va.