Aromatics Elixir
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Compositrice de fragrances indépendante et rédactrice pour Nez, la créatrice nous explique comment le parfumeur se joue de notre odorat avec sa palette.
il y a 12 heures
Bonjour, Merci pour votre retour. Je n’ai malheureusement pas l’occasion d’aller à la capitale.(…)
hier
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Fraîcheur souterraine
Voila un parfum que j’aime beaucoup mais dont je comprends qu’il puisse laisser sceptique, surtout vu d’Europe aujourd’hui.
Il faut un peu le remettre en contexte, je trouve.
Il fait partie de la très américaine écurie Lauder et il en a les qualités et les défauts qui correspondent aux critères de ses acheteuses…
Un excellent rapport qualité prix : il ne coute pas une fortune pour un vrai sillage et une ténacité remarquable. C’est un super-parfum comme Lauder savait les faire. (il fait beaucoup penser à Youth Dew d’ailleurs) On n’y pense pas assez, mais pour la femme qui se parfume socialement, pour parfaire son image élégante, soignée, affirmé un statut social etc. mais ne recherche pas nécessairement le choc esthétique, l’émotion, c’est primordial. Il ne les fait peut-être pas rêver, mais il est efficace.
Il est à la fois féminin avec ses fleur et très autoritaire, masculin, par son fond tout en restant très propre et sans langueur malgré une bonne dose de sensualité. Il est donc parfait pour la femme qui travaille.
En outre, son marketing est assez réussi : pas de communication ou juste la mise en scène du flacon et un texte d’accompagnement : ça explique que chaque femme puisse s’y sentir elle-même, originale, puisqu’elle ne colle pas à un cliché… (En outre, le flacon, très simple est toujours très moderne et souligne bien que ce qui compte, c’est le contenu pas le contenant)
Quant à la fragrance, moi, j’avoue qu’elle me semble réussie finalement pour une création de 1971, très diffèrente des Rive Gauche ou Diorella sortis à peu près en même temps. On dirait sans problème qu’il est né dans les années 80. Je ne pense pas du tout pour répondre à Jicky qu’il essaye de se la jouer européenne même si sa structure classique à été mise au point en Europe. Il est comme ces dessins animés de Disney, typiquement américains, même s’ils pillent les contes européen. Il n’a certes rien d’excentrique : il se veut délibérément classique et conventionnel, mais il est parfaitement identifiable, reconnaissable, ce qui n’est pas un mince exploit à notre époque. Ce n’est peut-être pas le parfum américain le plus réussi, mais je trouve qu’il a toutes les qualités de cette école qui fait des parfums puissants, assez subtils mais toujours lisibles, on n’a jamais l’impression de s’égarer dans la formule, de perdre de vue l‘accord principal, de ne pas savoir ou ce parfum veut en venir : les choses sont claires et nettes du matin au soir.
Quant à son succès… Bien vendu mais qui reste assez peu porté, je pense qu’il à surtout une clientèle fidèle qui l’achète, le rachète, sans se poser de question, sans aller voir ailleurs, contrairement à beaucoup de senteurs qui sont obligées de frayer avec leurs concurrentes dans nos salle de bain. Résultat : un parfum qui se vend bien, qui reste assez « exclusif » et qu’on identifie assez aisément à la femme qui le porte. Je trouve vraiment que dans son genre, c’est un très bon produit et je trouve que ce serait une bonne chose qu’il inspire les lancements actuels de parfums grand public qui se contentent trop souvent de jus insipides, clonés, médiocres et de somptueuse campagnes de pub pour séduire ce même public qui achète Aromatics Elixir.