Auparfum

H24, le nouveau masculin d’Hermès fait le tour du cadran

6 mars 2021, 00:53, par Petrichor

H24
Ça sent la cologne sous sous dosée, avec un peu de sauge, de frais et d’odeur de tige dans la 1ère heure.
On commence déjà avec un petit mensonge, car il y a quelque chose de contre-intuitif dans ce nom, qui rappelle les odeurs de lessive qui dure toue une journée. Et ce n’est pas une eau de toilette.

La peau révèle mieux le parfum, comme ce fut la surprise avec Twilly. Notamment un accord qui apparait 1h après, et qui autrement reste à moitié caché.
(Je me demande si Christine Nagel construit ses parfums en visant la peau, où si elle utilise une sorte d’additif retardateur qui réagit mieux à la peau qu’au tissu.)
Le parfum se métamorphose et produit le sillage d’une délicieuse pommade florale et cireuse. C’est une fleur d’oranger sur la branche, en lévitation sur une curieuse note, entre le citron confit et le savon d’Alep (aldéhydes).

On fuit donc la ville du spot de pub, et sa cologne épurée ultra-timide, pour un repas en terrasse dans la campagne italienne, comme Boccace en tant de pandémie.
(Bon flair chez hermès, à sortir un parfum salubre à la sauge en cette période !)
C’est un rendu très photoréaliste de la fleur d’oranger sur la branche, revigorant comme une visite au jardin, et très lisible.
De la fleur d’oranger il y a comme la fleur, le zeste, et la feuille (petitgrain) (ou petitgrain citronnier, comme l’astuce de la cologne exclusive Chanel).
Quand les plantes manquent d’eau, certaines ont les feuilles qui se recouvrent d’une fine pellicule mate. Ici dans le parfum, il y a une facette cireuse dans le rendu "feuille" qui fusionne avec le savonneux de l’aldéhyde.

Par aspects, on dirait certaines articulations de Habit rouge prise en sens inverse.
(Je ne parle pas de la vanille l’opoponax le benjoin et l’ambre-labdanum, non. Je désigne l’aldéhyde savonneux le citronné et la fleur d’oranger. Façon Sherlock Holmes, je me demande aussi s’il n’y a pas de sauge dans Habit rouge. Une touche de bouquet de provence (thym romarin sauge...) fait parti de la signature maison dans "Après l’ondée" "Jicky" et l’ancien "l’heure bleue".)

Heureusement que le parfum joue le long terme pour amener ce second accord.
Car sans lui on frôlait "les habits neufs de l’empereur". L’épure, la modernité, et les youtubeurs parfum qui s’esbaudissent pour rien...

Pour un parfum à la sauge, j’ai produit plus d’effort de test que pour, à l’époque, Caligna de L’artisan parfumeur. (sauge, figue, compotée de jasmin nulle part, ennui partout)
(Cela me rappelle le succès qu’est Twilly. Christine Nagel a réussi LE parfum qui a une compotée de fleur, ici la tubéreuse, et de la baie rose et du gingembre, là où une douzaine de parfums et de parfumeurs ont produit un résultat sympathique mais pas génial. (easy to like, hard to love). Personnellement, Nuit de tubéreuse me laissait aussi sur ma faim, mais j’aime L’eau mohéli de Diptyque.)
Le nouvel ingrédient narcisse -distillé avec autre chose- semble être l’odeur de tige qui existait déjà dans Carat, lui aussi sous-dosé.
(J’ai relu le descriptif de Carat pour recouper mon impression, le narcisse est bien listé dans les 7 fleurs évoquées. J’irais le restesté, sur la peau, en en mettant beaucoup.)
Je me trompe forcément, mais je vous laisse me corriger.

Le flacon rechargeable est probablement plus sympa quand on en possède 7 identiques côte-à-côte, re-rempli de ce qu’on veut de la même marque.
Je dois encore découvrir le flacon de 50ml, qui sera peut-être nettement plus beau esthétiquement, mieux proportionné, et avec un meilleur jeu de lumière avec l’épaisseur du verre.
(Car c’était déjà le cas pour le flacon de "Voyage" 35ml et "Jour" 50ml. Les gens ont surtout vu le testeur du gros format, et acheté le gros flacon spray pour son meilleur prix au millilitre, sans prendre conscience que ce grand flacon était plus mastoc pataud et disproportionné.)
Le flacon spray de 12,5ml ne me semble pas rechargeable, ce qui recrée en moi la même frustration qu’avec les jolis flacons 15ml d’Hermès (hermessences, jardins, et presque toutes les références en fait). Il faut les jeter une fois vides. Si les flacons avaient été réutilisables, j’aurais été pris de collectionnite aigüe.

Il faudra que je le teste une 3ème fois pour savoir si j’ai vraiment envie de porter ce parfum en étendard, car j’en mets une tonne.
Par aquoibonisme, j’avais surtout envie de reporter Roadster sport, qui est plus substantiel avec sa sauge, ou le disparu "L’impact / pour un homme extrait" de Caron.
(également "Eau noire" de Dior, "Adjatay" de The different company, ou même "Cuir de russie" de Chanel)
(et "III L’heure vertueuse" de Cartier)

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