Pourquoi se parfume-t-on ?
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Compositrice de fragrances indépendante et rédactrice pour Nez, la créatrice nous explique comment le parfumeur se joue de notre odorat avec sa palette.
hier
Bonjour, j’adore ce parfum, il me reste un fond de flacon que j’économise. Il devient(…)
Lavande délavée
Église en flammes
Fraîcheur souterraine
Que de belles phrases ai-je pu lire ci-dessus ! C’est passionnant de vous lire et je me retrouve dans presque chacun de vos propos.
Je suis nouveau ici, et bravo pour votre site très captivant ! Je ne suis pas spécialiste, pourtant c’est un sujet qui m’intéresse beaucoup.
Pour moi, parler du parfum, c’est avant tout parler… d’odorat. Quel scoop ! Pourtant, on n’est pas assez conscient de l’influence qu’ont les odeurs sur notre humeur. On parle de vision des choses, d’être à l’écoute, mais on doit aussi considérer à sa juste valeur l’olfaction de la vie : sentons autour de nous !
J’ai toujours été très sensible aux odeurs, en premier lieu l’iode marin, l’herbe coupée, la boulangerie juste avant son ouverture au petit matin frais, l’huile chauffée du tracteur de mon grand-père, l’Amsterdamer du tonton du copain, l’immortelle des dunes de ma chère Vendée. Les odeurs, tantôt fugaces, tantôt tenaces, sont les fidèles compagnons quotidiens de notre environnement, de notre entourage. On peut oublier un visage, un air de musique, jamais une odeur !
Je me souviens avoir senti un jour dans une bibliothèque universitaire d’une petite ville du nord de l’Allemagne, à un endroit précis, dans une travée, le parfum d’une beauté rencontrée 5 années auparavant dans le Sud de la France… Tac ! On sent le parfum, direct on voit l’image. Ses cheveux noirs ondulant sur ses épaules hâlées et sucrées… Alors forcément, j’avais l’air bête dans cette bibliothèque à faire des petits allers-retours au même endroit pour sentir et ressentir ce parfum si unique, si bon !
Rien d’autre ne peut produire la même chose, la même émotion, à part peut-être la musique, qui nous ramène parfois à nos souvenirs. C’est pas pour rien si j’en écoute beaucoup et si j’en joue !
Ma première rencontre avec le parfum a été le Lacoste original de mon père, dans les années 1980 ; j’étais tout gamin, je lui en piquais de temps en temps, j’adorais cette odeur de vert, de frais.
Ensuite le premier parfum que j’ai porté a été Pour Monsieur concentré, en 1993, j’avais 18 ans. Ma mère m’en avait donné un échantillon, un tout petit flacon cubique dont je voyais le contenu diminuer, chaque jour, inexorablement… Je porte encore ce parfum, je n’en ai jamais trouvé un autre qui m’apporte autant d’émotion… Il fait partie de moi, de mon identité.
Bien sûr, j’en ai essayé d’autres : Egoïste (très bon), Allure Homme Sport (il ne me va pas), Eau de Kenzo (pas mal, mais fade), Acqua di gio (très bon mais trop commun), Fahrenheit 32 (bizarre), Chrome (très bon), Gucci II (trop floral)… Je n’en ai fini aucun !
Mais là depuis deux jours je porte Allure Edition blanche… le meilleur que j’aie senti depuis longtemps, à part Pour monsieur, bien sûr. Ah ces notes de fond… toujours aussi subtiles et bien agencées… mais j’en parlerai dans la rubrique prévue à cet effet (critiques de parfums). Car ce que j’aime dans le parfum c’est cette évolution tout au long de la journée (et de la nuit !), lente, subtile, profonde, envoutante…
Bref, rien ne peut remplacer ce sillage de volupté.
Pourquoi se parfume-t-on ? La question devrait être : pourquoi ne pas se parfumer ?