Mike Masson : "Haramens est une alternative à la parfumerie dans notre ville"
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À quelques jours de Noël, nous avons dressé une liste (non exhaustive) des publicités de parfums qui ont croisé notre regard dans la rue. Voici une appréciation - évidemment très personnelle - de ce qui vaut vraiment le coup de nez.
il y a 2 jours
Voilà : c’est le moment de ressortir cette jolie gourmandise raffinée ! Une merveille de(…)
il y a 3 jours
des merveilles remplacée
Nombre d’or de l’iris
Songe d’une nuit des thés
Désert brûlant
Parole de Clermontois.
Plus qu’une alternative, cette parfumerie est surtout singulière par l’évidente complicité, la symbiose qui combine entre elles l’intimité aérienne que dégage cet espace, celle confidentielle que confère cette collection rare de parfums d’exceptions, celle exaltante que dévoile l’éveil de tous vos sens. Mike Masson est l’arrangeur qui harmonise l’invisible rencontre des couleurs et des notes d’une mélodie qu’un parfum ne révèlera qu’à vous.
2 Juin 2017 : 1ère visite chez Haramens à Clermont-Ferrand, ville auvergnate, reconnue pour sa qualité de vie, reine de la pierre volcanique de Volvic, siège des pneumatiques Michelin, 4éme plus grand Zénith de France, … Clermont-Ferrand où se trouve le siège des parfums de la marque Pierre Guillaume , jeune nez que certains rapprochent de Jean-Claude Ellena pour leurs créations « humanistes », chacune avec leurs particularités.
Entrer dans la boutique de cette rue commerçante c’est mesurer avec délectation l’inutilité délicieuse du luxe vrai que révèle la délicatesse généreuse et la volupté pudique de cet écrin d’une sophistication savante sans ostentation. Loin de la viscosité d’un sanctuaire clinquant, chic bling-prout suintant pour bobos formatés.
La pierre de lave, le cuir d’autruche… Curieusement la dominante noire illumine les flacons et les cloches de verre recouvrant certains de ces mystérieux élixirs. Un regard circulaire dévoile les univers concordants de différentes gammes, dans un fondu enchaîné harmonieux de « niches » vous invitant à l’exploration. Le parfum est là, d’une élégance sobre, inhabituellement sage, une séduction étonnamment réservée, attendant pour se dévoiler que le maître des lieux le présente à vous.
Mike Masson est avenant : la facilité avec laquelle il décrypte très justement le néo-langage (béotien) que j’emploie pour lui présenter ma quête finit de me mettre à l’aise. Je lui explique que je ne suis pas d’accord pour apprivoiser un parfum… (Parce qu’il plairait au plus grand nombre ? Non ; c’est au parfum de me séduire). Je savais avant d’entrer que Pierre Guillaume avait écrit que « c’est le parfum qui doit se faire à celui qui le porte ». Mike Masson me donne la mise à jour de ce propos : « PG dit que le parfum doit vous montrer que c’est de vous qu’il est amoureux ».
MM est conforme à l’intention qui l’habite (dévoilée dans l’interview) ; mais il n’est pas seulement efficace ; il est un vrai pro : il conseille et c’est le parfum qui choisit son client qui achète parce que MM a compris sa demande. Parce qu’en plus du savoir-faire, il maîtrise le savoir et l’excellence de son savoir-être.
Si PG est le nez humaniste et précieux, MM a LE pif de l’instinct réactif : je suis agréablement surpris déjà par la 4ème mouillette qu’il me présente dont la densité de la vibration me trouble ; je prétexte le souhait d’un 5ème essai qui n’arrive pas à me détourner du 4ème, sur lequel je reviens et qui me subjugue alors. Mike Masson m’a deviné : « Là, il se passe quelque chose… ». En effet oui : « J’ai le poil hérissé. Le frisson de la tête au pied ». La déclaration enflammée que m’a adressée ce parfum m’a tétanisé par sa spontanéité : pourtant la personnalité marketing particulière de ce parfum m’inspire la crainte qu’il ne soit pas fait pour moi. En même temps, le message personnel qu’il me destine reste confidentiel et le rend attachant, plus dermo-compatible. Malgré tout, je refuse un pschitt sur ma peau mais ne résiste pas à la tentation de l’intimité que l’échantillon proposé me promet, conscient qu’atermoyer le contact peut casser la magie du processus engagé. Quel qu’en soit le résultat, je pressens déjà la fin de mon curieux équipage olfactif commencé en 1986…
Je vous raconterai la suite de cette aventure dans les commentaires de l’article de Jeanne Doré sur Métal Hurlant (Parfumerie Générale – créations « Croisière »). Peut-être aussi ma quête de parfums et mes découvertes Pierre Guillaume dont certaines créations semblent vouloir me rencontrer...