Tourmaline Noire
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À quelques jours de Noël, nous avons dressé une liste (non exhaustive) des publicités de parfums qui ont croisé notre regard dans la rue. Voici une appréciation - évidemment très personnelle - de ce qui vaut vraiment le coup de nez.
il y a 2 jours
Voilà : c’est le moment de ressortir cette jolie gourmandise raffinée ! Une merveille de(…)
il y a 2 jours
des merveilles remplacée
Nombre d’or de l’iris
Songe d’une nuit des thés
Désert brûlant
Scène suspendue surgie du silence.
Une voiture chaude se gare dans le décor brumeux d’une forêt. Un homme en descend, soulevant autour de lui la vague odorante un peu sèche du cuir râpeux des fauteuils. Ses vêtements sont tâchés d’essence, ses pas impriment leur liqueur noire sur l’herbe écrasée, parsemée de coriandre et de trèfles joyeux, dont le vert vif détonne presque dans ce paysage brumeux.
Une jeune fille est cachée quelque part, qui regarde comme un mirage ce mariage forcé, presque crissant, d’ambiances qui se frottent l’une à l’autre dans un clair-obscur quasi surréaliste.
Un soleil sourd essaie, presque las, de transpercer l’épaisse et sombre fumée qui tapisse le ciel.
Très vite, des explosions de poivre noir et gris viennent donner son mouvement à l’étrange tableau.
Et entrent en scène (on les devinait déjà, cachés dans les coulisses, derrière les rideaux noirs) des gentlemen parfaitement éduqués, propres sur eux, rasés de près, parfumés avec un aromatique classique, la bouche rafraichie de menthe. Que font-ils là ces garçons chics ? Ils semblent qu’ils soient en guerre, de la cendre tapisse le bois de la scène et se mêle à l’herbe et sa terre, la poudre à canon et les pierres de lave fusent. Mais personne ne sera blessé, on le voit bien finalement qu’ils sont inoffensifs ces chers petits, et que si leurs armes sont réelles ils ne font, eux, que s’entrainent pour leur pièce.
Ah ! La vieille voiture est toujours là oui, au second plan, comme un souvenir bien ancré : Pas disparu, toujours bien présent, mais il n’est plus à son tour de jouer.
Hors du temps, les scènes se superposent ainsi sur les planches en bois du théâtre, recouvertes de terre.
Mais le soleil aura réussi à transpercer le ciel opaque des paupières de la spectatrice silencieuse, les planches fondent sur sa poitrine qu’elle avait recouverte, avant sa longue sieste, d’un baume aromatique pour soigner son rhume ; sur sa peau ne reste qu’une odeur chaude de sable, on devinerait presque une immortelle tranquille juste foulée au pied.
Elle se lève et part, un peu abasourdie mais charmée par ce rêve étrange, superposition entrechoquée de scènes qui se côtoient sur un théâtre nébuleux, s’entrecoupent, dialoguent ou se tournent le dos.