Bonsoir Tambourine, merci de relayer ce détail qui aurait pu échapper à tous. C’est édifiant.
Newyorker, dans votre analyse tout est dit. C’est un enchainement d’absurdités made in Dior qui saute aux yeux et qui promet une indigeste vision de la parfumerie.
Le problème c’est que ça ne semble choquer que nous, comme si nous étions de maniaques hystériques juste bons à faire un foin pour pas grand chose. Parce que le parfum, c’est que du parfum. C’est un détail, un accessoire, on peut bien barber tout le monde avec nos ressentis et nos émotions du moment que ça sent "bon"...
Je vais paraitre odieuse mais pour moi le vrai coupable, c’est le consommateur. La maison Dior aurait-elle eu des scrupules si elle était sûre que leur passe-passe leur aurait porté préjudice ? Car on pourrait dire "voilà le vrai Miss Dior" et tendre un flacon mais les sensibles, nez, rétifs aux chypres, seront capables de grimacer d’écoeurement en disant "Ben il est où le problème, franchement ça pue, Miss Dior Chéri est bien mieux".
Oui, donnons leur quand même du crédit en pensant qu’ils se font minablement avoir mais je pense, que quand bien même ils sauraient la vérité, ils seraient encore capable de saluer l’initiative de Dior.
Et le scénario sera peut-être le même pour Poison, parce que c’est vrai ça sent "fort" n’est-ce pas.
Ensuite, je dirai que cette entourloupe commerciale n’est pas le vrai problème. Ca nous révolte, mais notre microcosme ne pèse pas lourd et ce qui est pour nous une défense de l’héritage Dior est pour eux de rigolotes gesticulations qui n’inverseront pas la courbe de leur chiffre d’affaire.
Je pense qu’en fait, le vrai débat se situe ailleurs. Peut-on utiliser le nom d’un créateur défunt pour commercialiser des parfums ? La perpétuation d’une marque peut-elle légitiment raccorder des créations futures à son créateur disparu ? Un parfum Dior sorti en 2013 peut-il être nommé Dior alors que manifestement il n’était plus là pour l’élaborer ? C’est bête mais beaucoup oublient ce détail et on dirait que si c’est un Dior c’est que c’est forcément une formule datant de Mathusalem et conservé précieusement dans un tiroir...
Exemple le plus criant : Coco Noir de Chanel.
Je déteste ce parfum pour tout ce qu’il représente. On vent le luxe de Chanel et le nom de sa personne à des femmes prétendant aimer cette marque et l’icône qu’elle est mais qui ne connaissent rien à la femme qu’elle était. L’usurpation du nom de Mademoiselle, aussi odieuse était-elle, pour commercialiser un parfum qu’elle aurait descendu sans ménagement, me met hors de moi. J’ai plus de respect pour LVEB, c’est pour dire. Connaissant le personnage, il aurait été strictement interdit de vendre la soupe tiède des autres. Je crois même qu’elle aurait, devant l’éternel, continuer à commercialiser ses parfums par pure fierté, peu importe les test consommateurs. Et tant pis si ça ne lui rapporte rien !
Miss Dior/Miss Dior Chérie, je sais plus, pose également ce problème. Que les noms des parfums soient inversés pour contenter les consommateurs, complices silencieux, c’est malheureusement la règle du jeu.
C’est surtout l’usurpation historique du parfum et de son créateur lors de cette exposition qui me déplait davantage.
Alors j’ai beau être comme vous, j’imagine pourtant que je finirai par être bien plus déçue des potentielles acheteurs et de leur approbation coupable car dans le fond, ceux qui décident, ce sont eux et ils donnent toutes les cartes en mains à Dior/LVMH pour leur offrir leur vision du parfum.
Aucune identité dites-vous ? Si, celle des clients.
Emeline