Auparfum

White Tubéreuse

Lady of Shalott

par Lady of Shalott, le 11 mai 2015

Réminiscence.
Je ne connaissais la marque que par le visuel des campagnes publicitaires ou des articles de la presse féminine. Je trouvais le concept de bijouterie-parfumerie assez attractif. Il a fallu que je devienne junkie de l’odeur de mon agent immobilier et que j’ose lui demander ce qu’elle portait pour réaliser que c’était ça, le célébrissime Patchouli de Réminiscence !
Je me rue donc dans un Séphora, j’essaie... mais sur ma peau, je n’ai pas le coup de coeur immédiat.

Rarement, je pshitte quelques Réminiscence sur mon poignet lors de mes promenades olfactives.

Cet hiver, coincée dans une gare SNCF, je passe en revue les rayons d’un séphora. J’avise cette White Tubéreuse au flacon si joli. Je la teste. Je ne sens RIEN !!! J’imagine qu’après l’Heure Bleue et autres monuments, mon nez était saturé, d’autant que, dans ce Sephora de taille réduite, planait une sorte de brouillard de parfum grande distribution qui me donnait un léger mal de crâne.

Je lis l’article ci-dessus et m’étonne de n’avoir rien senti. Je suis peinée car je cherche à faire connaissance avec la tubéreuse, ayant une mère dont le parfum fétiche est Poison de Christian Dior (le vrai).

J’avise alors, sur Au Parfum, le concours Réminiscence qui met en jeu White Réminiscence. Et devinez quoi ? J’ai gagné ^^ Chanceuse, je reçois le colis chez moi. Depuis, je teste et reteste.

Et je m’étonne !
Je trouve cette tubéreuse très douce, une diva discrète (contrairement à ce que dit Opium dans l’article). Sur ma peau, elle est toute en rondeur ! Je dirais très poudrée même si je ne suis pas sure de la définition stricte du poudré. Presque gourmande (la cannelle peut-être ?). Je ne sens pas vraiment la plante tropicale (il faut dire que je n’en ai jamais sentie) mais plutôt une sorte de bulbe de plante aquatique en pleine floraison (le combo bulbe bien vert à fleurs bien blanches dans une atmosphère humide, c’est peut-être cela, en fait, la plante exotique décrite par Opium).

J’ai parlé sous l’article Poison de mon rejet de ce parfum. Pardonnez-moi de faire ici et publiquement ma psychanalyse olfactive mais je pense que je n’étonnerai personne en expliquant qu’au fil de mon éducation aux senteurs, j’ai réalisé à quel point j’étais l’enfant du siècle ; j’entends par là qu’à l’instar de ma génération, j’ai le bec sucré et que toute odeur un peu "forte" me paraît désagréable. Petite, j’aimais autant les parfums aux fruits Yves Rocher que je détestais ceux que portait ma mère (Poison, Shalimar, Samsara, Soie Sauvage... vous allez vous dire que maman est quelqu’un de très bien). Ô souvenir des innombrables céphalées que j’ai endurées dans la voiture et ailleurs !

Naturellement portée vers la sensualité (au sens strict du terme), tout comme on passe du blanc moelleux et de la ricorée au lait au rouge tannique et à l’expresso, j’ai commencé à vivre mon olfactivité avec de plus en plus de subtilité (oui parce qu’en partant d’Yves Rocher, j’avais de la marge). C’est à cette période que je me mis en quêtes de parfums délectables et que je découvris par hasard cet auguste forum dont je salue bien bas les fondateurs et architectes : gloire à vous sur sept générations !

Et là, quelle ne fut pas ma surprise de découvrir qu’on y encensait Poison et Shalimar ! Choc épistémologique ! A l’évidence, mon éducation était à refaire et je décidai de m’y employer.

White Tubéreuse est pour moi une tentative de découvrir cette fameuse senteur qui me débectait enfant. Et c’est un succès. Ce parfum a quelque chose de Poison sans l’agressivité. Je me réconcilie progressivement avec l’odeur de ma mère. J’adhère à 100% à ce que dit Mara plus bas ; Poison pour la conquérante, White Tubéreuse pour la conquise.

De là à en faire un parfum que je porterais souvent... je ne sais pas. Il embaume mais je le trouve un peu trop sage pour l’instant. Nous verrons à l’usage comment nos rapports évoluent. Peut-être devrais-je le réserver aux jours humides et frais. En ce moment, avec les chaleurs qui commencent chez moi, dans le Sud, je suis plutôt en pleine Terracotta bien sunny et gourmande.

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