Un chypré vous dites ?? J’arrive ! (avec 5 ans de retard).
Au départ je voulais m’offrir 1000. Ou Femme. Ou Diorama tiens, malgré son prix extravagant. Du coup j’ai acheté La Panthère, ma foi (souvent femme varie, etc). Et puis c’est en partie de votre faute, s’il n’y avait que les "il sent trop bon il tient trop bien il est trop cher" de Beau**-Tes*, je n’en serais pas là.
Alors, que dire... déjà le flacon, très art-déco en effet, me plaît beaucoup : un bel objet lourd, fort peu pratique mais tellement représentatif du parfum glamour à la française. Dommage que ce truc hideux en plastique transparent, censé empêcher les vaporisations accidentelles, vienne gâcher l’ensemble mais une pichenette suffit à le faire disparaître dans la première poubelle qui passe alors c’est pas bien grave.
Toutefois, malgré cet accessoire, l’emballage sentait déjà le parfum qu’il contenait, et pas qu’un peu. Houlà me suis-je dit, il diffuse ce bougre : vais-je tenter le crash test ou pas ? Bon ok, je vais nulle part, j’attends personne, on y va. Et puis zut Poison était ma signature quoi, on ne va pas se laisser impressionner. Un pschit sur la nuque, un autre dans le décolleté, un au creux des bras, on laisse sécher, on se rhabille et on attend.
J’avais lu sur Osmoz que La Panthère contenait des notes de ... fraise des bois - au secours - et qu’ici d’autres perfumistas trouvaient ses notes fruitées trop synthétiques et trop persistantes. Par chance je ne les sens pas, ou très peu ; cela dit mon nez est en PLS après deux échantillons de la PRN Velours et un flanker de Repetto. Au moins ces trucs servent à quelque chose.
Bref, La Panthère. Notes de tête, ça va : douces, aériennes, fruitées mais sans plus ; ça manque de pêche ou de prune, mais c’était écrit alors attendons la suite.
Soudain, tiens, une note qui me fait penser à Arpège mais en plus acéré, plus griffu : le jasmin peut-être ?
Puis un peu plus tard, un fond que je reconnais tout de suite : For Her edp, mais en moins monolithique. Bon ça, c’est le musc mêlé au gardénia, sans le moindre doute.
Et bien des heures plus tard, La Panthère sent... La Panthère. Enfin ! Et du coup, je ne sais pas trop quoi en penser, ni quoi ressentir. Il est tellement changeant, ondoyant, ambivalent : par moment très lumineux, et d’un coup très sombre et profond ; bête sauvage qui feule, puis chat qui ronronne au coin du feu ; très fleur charnelle, puis tout musc ; il me plaît, mais en fait je ne sais pas ; je pourrais l’aimer follement, et m’en lasser très vite ; il m’habille, puis d’un coup je me sens déguisée.
Il y a au moins une chose dont je suis sûre : vaporisé en nuage, il est tout de suite plus "lui" que vaporisé à des points précis du corps ; et surtout, il y a bien longtemps qu’un parfum ne m’avait pas fait faire un tel tour de grand huit olfactif au point de me laisser aussi perplexe et vaguement perdue. Il est beau, bien fichu, bien travaillé et ciselé, rien que ça me fait plaisir quand on le compare aux machins interchangeables qui tiennent le haut du podium depuis quelques années ; mais est-ce que cela me suffit pour l’aimer ? Il est trop tôt pour me prononcer. Il m’intéresse et me fascine, ça au moins c’est certain. Mais de là à ce que je me l’approprie....