Auparfum

Idée reçue n°10 : un parfum ne se garde pas plus de 3 ans

20 mai 2015, 11:56, par Lady of Shalott

Disons que je crois que cet article (ainsi qu’un mot de vous, ailleurs sur le forum, au sujet de la conservation des vintage), m’a sauvé d’un triste marasme.
Sans être maniaque, je suis affligée d’un envahissant esprit de catégorisation à l’aristotélicienne qui m’a poussée, dès l’enfance, à me constituer une sorte de bibliothèque d’odeur (bien médiocre à l’époque) constituée de toutes les petites bouteilles d’échantillons que je pouvais trouver. Ainsi, même quand une odeur ne me plaisaît pas, je la gardais pour... eh bien, pour l’intellect, je crois. C’est encore la cas aujourd’hui. Je rêve maintenant d’avoir un pièce qui ressemblerait au premier étage du 68 Champs Elysées, avec toutes mes bouteilles et bien d’autres que j’aurais acquises au fil de mon éducation olfactive.
Je pense que ce sera pour plus tard car je ne suis pas encore installée professionnellement.

Ayant appris avec stupéfaction sur Au Parfum que les formules changeaient de composition selon maints aléas, la tentation des vintage me prit. En effet, quand on entend sa mère vous vanter le flacon de l’Air du Temps qu’elle avait reçu de votre arrière grand-mère, vous ne comprenez pas, en sentant le dit parfum dans un rayon, pourquoi tant d’engouement. Je me sens spoliée par l’industrie cosmétique d’une partie de mon histoire. A vrai dire, d’une partie importante de l’histoire ; celle des senteurs que répandaient il y a plus ou moins longtemps dans l’atmosphère de leur époque ; les sillages des midinettes, saucisses, cocottes, dandies, ladies, muscadins, aristocrates, courtisanes... et de loin en loin.

A l’heure actuelle, je n’ai acquis que des parfums que je porte. J’avais une bonne cave à vin autrefois, mais l’exode rural m’a éloignée de ces augustes vieilles pierres. Je crois que l’acquisition de vintage devra attendre. Et c’est pour le mieux car il faut avant tout que je me documente et éduque mon nez.

Merci pour l’astuce du bac à légumes. J’avoue qu’il est souvent plein mais je range une partie de mes crèmes l’été au réfrigérateur alors elles auront peut-être de la compagnie désormais.

Vous aimez la Côte d’Azur. C’est toujours quelque chose d’étonnant pour moi qui y suis née. Ô combien je comprends le "hors saison". L’été, c’est terrible... il faut fuir se planquer dans l’arrière pays et éviter les plages bondées où des gens tout blancs viennent contracter des cancers à midi en plein cagnard et se transformer en écrevisses géantes. ne surtout pas prendre la route... des bouchons interminables ! C’est peut-être bon pour le commerce mais on se sent dépossédé de chez soi. Enfin, il faut savoir partager.
Ici, c’est un peu "summer is coming", préparez vous à affronter les hordes venues du Nord. Mais j’ai trouvé la solution : émigrer vers les contrées boréales, délaissées par leur habitants, et sentir autre chose, tout en glanant de la fraîcheur.

Pour ce qui est de mes points d’ancrage, je suis née à Hyères, j’ai vécu dans un petit village perché sur le sommet d’une colline, flanqué de ruines médiévales et entouré de végétation (c’est là que je retrouve les odeurs auxquelles je suis la plus attachée et qui me manquent en ville : vielles pierres humides à l’aube, terre et herbes sèches cuites et recuites au soleil, les plantes que je cueille pour mes tisanes et la cuisine ; je vous engage, si vous ne le faites pas déjà, à en froisser entre vos doigts pendant vos promenades). Je vis à Aix en Provence depuis le début de mes études supérieures ; C’est bien agréable car c’est une ville à taille humaine qui s’apparente presque à un village. Donc odeur de pierres humides le matin <3 un besoin pour moi. C’est très vert et l’on peut profiter des essences locales et sauvages en prenant la peine de marcher jusqu’à la forêt la plus proche. Le plaisir des sens y règne sans partage. Nous avons le festival d’art lyrique l’été, pas mal de concerts le reste du temps. Et un ciel d’un bleu éclatant déchiré par la couleur orange très franche des bâtisses en pierres de Rognes. Je peux vous dire que c’est un plaisir dont on ne se lasse pas en hiver. Cette lumière, ces cloches, ces couleurs ! Les odeurs du marché.

Parfois, je suis sur Marseille (mais ce n’est pas ma tasse de thé en dehors de certains quartiers authentiques et de l’ambiance, bien moins "m’as-tu vu" qu’à Aix, où, il faut l’avouer, le principal problème vient des aixois...).

En famille, je suis sur Toulon, et assez souvent aussi au Thoronet (près d’un monastère et d’une forêt qui sentent très bon). J’aime beaucoup me rendre à Nice, pour la vieille ville et son côté délicieusement intermédiaire entre France et Italie mais ce n’est pas chez moi.

Pour moi, qui préfère la campagne à la côte, c’est lorsque je suis dans le train qui va de Marseille vers Nice et que j’admire la succession de ces roches d’un rouge de jaspe, flanquées de quelques pins bien enracinés dans leur désert minéral, et qui plongent à pic dans des eaux d’un bleu outremer, que je me sens sur "la côte d’azur". Si tu souhaites t’entretenir avec moi de certains aspects, n’hésite pas à me contacter. Je suppose que les admins ont mon adresse mail. Merci pour l’intérêt que tu portes à ma région de naissance, que j’ai moi même mis des années à apprécier (je n’aime pas le disneyland provençal dans lequel tout macère ici, le bétonnage des côtes, la chaleur écrasante, la mentalité... bref, je rêvais plutôt d’aller vivre à Saint-Malo ou à Blois). Mais, finalement, ce sont peut-être les odeurs et les couleurs qui me manqueraient.

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