Auparfum

Sycomore

Petrichor

par Petrichor, le 18 juin 2019

J’aime parler du "message" d’un parfum.
Parce que ça regroupe les ingrédients d’un côté, l’ effets des accords sur vous de l’autre, et une certaines subjectivité quelque soit la personne qui le porte ou le sent. Et puis, comme une écriture manuscrite, les compositions sont lisibles et précises à certains endroit, mais indéchiffrable et volontairement abstraite à d’autres -il faut se laisser porter-.
(C’est aussi la façon qu’a mon cerveau de cartographier un parfum : le rationnel des ingrédients perçus, l’accès au ressenti inconscient des multiples effets, et la mémoire accumulée des différentes facettes et différents portés)

Maintenir l’intégrité de ce message est un effort constant pour les maison de parfum. Beaucoup de classiques ne disent absolument plus la même chose. L’ingrédient le plus important et le plus rare en parfumerie, c’est le temps *. Or les reformulations ont souvent été faites dans l’urgence, et avec un budget formule très bas.
* (puis le budget, le talent)

Dior massacre son catalogue, en effet, et compense en dopant ses ventes par la pub. En dépit de circonstances atténuantes -pas facile de reformuler des chypres-, le critère accablant c’est leur cynisme. Une marque peut se rater mais être bien évalué sur l’échelle de la sincérité (ex : serge lutens).
Le gâchis avec Dior, c’est qu’en plus des classiques, ils avaient un des plus beau catalogues des années 90 2000, et tout ça va dans la boue (dolce vita, hypnotic poison, dune, j’adore par Calice Becker). Le cynisme tient dans la radinerie sur le prix des formules des anciens parfums, redoublé par le fait qu’ils ont rapatrié la production des parfums au lieu de se faire fournir en concentré, au détriment des formules originales et des nez. Et puis cette façon d’utiliser des bases rose et bases jasmins rapprochent dangereusement tout ce qu’ils font des shampoings.

Le vétiver de Guerlain peut se vendre : en sephorionaud les gens sont anosmiques après plusieurs essais. Le vetiver est dans la moyenne de ce qui est proposé chez les hommes, il est potable. C’est une vague odeur de frais et de sueur d’aisselle propre qui ne dure pas (dénominateur commun des odeurs de vetiver pour moi). Si le client est aventureux il prendra "vetiver extrême". Le mec pensera avoir un parfum à lui, il aura l’impression d’avoir l’expérience complète -la boutique, le choix, le joli flacon, un prix significatif-, tout sauf le parfum, un vrai. C’est un peu comme les tomates qu’on achète même si elle n’ont plus de goût, quand on y repense. On a beau se déplacer, comparer l’aspect, et parfois acheter des coeurs de boeuf, on a la texture mais très rarement le goût d’avant.

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