Rosa Nobile

Rosa Nobile, du nom de la collection qu’elle rejoint, est la rose qui manquait à Acqua di Parma. Impensable de ne pas rendre hommage à la reine des fleurs lorsqu’on se propose de mettre en valeur les plus belles essences !

L’ouverture est franche, fusante, naturaliste, d’une fraîcheur qui ne se démentira pas au fil des heures.

Cette impression de départ préfigure très largement le rendu global de la fragrance : une rose rose, pas blanche, pas pourpre, ni trop fruitée ni trop acide ou vineuse, charnue mais sans opulence, aux pétales givrés de muscs blancs et notes ozoniques. On flirte avec l’effet lessiviel sans franchement tomber dedans. Rosa Nobile m’évoque en fait furieusement la jeune fille qui portait l’eau de parfum Chloé il y a quelques années : elle a réussi de brillantes études et occupe un bel appartement de centre ville. Au travail elle est souriante, fiable, jolie trentenaire sans surprise, recrue aseptisée dont se félicite son patron. Et comme elle a grandi elle a changé de parfum, d’une rose, l’autre.

J’ai reçu de nombreux compliments lors de mes journées de test de Rosa Nobile : de l’avis général, le sillage en est très agréable.

Cette rose, à la fraîcheur adjointe d’une diffusion et d’une tenue irréprochables constitue une jolie bouffée d’oxygène dont on imagine mal qu’elle puisse réellement déplaire ou incommoder dans l’entourage. A contre-courant des roses chyprées ou oudées qui nous inondent et dont j’avoue me lasser, et sans emprunter pour autant ni au schéma rétro rose-violette-notes poudrées ni à l’attitude moderniste analytique d’un Rosabotanica, Rosa Nobile est simple, reposante, rassurante et confortable.

Pour l’émotion, la singularité ou le parti-pris, il faudra repasser...