Nahema

Comme souvent avec Guerlain, et spécialement avec les classiques, quand j’ai senti les premiers effluves sur la peau, Nahéma m’a semblé daté. Mais en une heure, une rose poudrée et veloutée est apparue et je n’arrêtais plus de sentir mon poignet. Le sillage est exceptionnel, sans être aussi écoeurant que Trésor ou Paris, je trouve. Il évolue d’heure en heure, révélant de nouvelles facettes à chaque fois, et perdant le côté "mémère" que beaucoup repprochent aux classiques de Guerlain. Encore une fois, c’est comme pour un vin millésimé, il faut laisser le temps de décanter.

Belle description pour un parfum qui mérite d’être redécouvert et qui garde un charme hors du temps, pour ceux qui comme moi aime cette fleur, la rose. En revanche même si effectivement elle n’est pas spontanément associée à la guerlinade, elle est bien prépondérante et indispensable à tout Guerlain qui se réspecte (hormis les elixirs et quelques allégorias), de Jicky à Guerlain Homme, en passant par Chamade, Parure et même Habit Rouge. Sans elle, ces parfums n’auraient pas les mêmes couleurs. Idyle semble s’annoncer comme une rose plus actuelle. N’est ce pas une belle idée si la traduction est réussie ?

Comme quoi il en faut pour tous les goûts et les couleurs... Nahema évoque pour moi une collègue qui le portait et sur qui il ressortait affreusement poudré. Une sensation qui recoupait avec la personnalité de la dame en question, qui était d’ailleurs plus du genre "cocotte" que chic et stylée... J’ai donc toujours gardée cette association en tête et malgré plusieurs tentatives de "casser" ce rejet, je n’y arrive pas ! Tout comme Shalimar d’ailleurs, que je suis obligée d’associer avec des personnes pas très sympathiques que j’ai cotoyées dans mon existence.

Les parfums sont parfois victimes de l’image de ceux qui les portent, et c’est ainsi que l’on peut parler de rendez-vous manqué... That’s life !

Je me demande pourquoi ce si beau parfum n’a pas eu plus de succès à sa sortie.Trop en avance sur son temps, peut-être, mais très réussi et très copié par la suite. "Nahéma" a un côté "savoureux" que j’adore, mais qui était peut-être dérangeant en 1979.

Nahéma, c’est un parfum qu’a longtemps porté ma maman, et auquel elle est revenue il y a peu ... Son sillage embaumait la maison, mais sans agressivité aucune ; car c’est un des tours de force de ce parfum d’être à la fois opulent et discret, confortable et léger. Pour ma part, je n’avais jamais perçu la note verte à laquelle vous avez fait allusion, Jeanne, car je n’ai jamais senti ce parfum sur moi. Seules m’apparaissent le confort, la douceur, et la sensualité du sillage.