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Infusion d’Œillet

Prada

Flacon de Infusion d'Œillet - Prada
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Fleur qui fleure

par Yohan Cervi, le 16 septembre 2015

C’est peut-être là une des meilleures surprises olfactives de 2015... Un œillet !

Cette fleur, malaimée et jugée désuète (oui, c’est tout juste si l’on ne vous croit pas en route pour l’hospice quand vous avez l’audace de porter L’Air du Temps), est aussi lourde de symboles. Elle est celle que l’on dépose en bouquet sur la tombe d’un défunt, ou qu’on offrait, au XIXème siècle, à une comédienne congédiée. Au Portugal, l’œillet blanc évoque la "révolution des œillets" contre la dictature de Caetano en 1974...

Mais l’œillet, avec ses tonalités crémeuses, poudrées et épicées, constitue aussi une note fondamentale de la parfumerie moderne (qui ne commence pas, rappelons-le, en 2012, avec le lancement de La Vie est Belle, mais bel et bien à la fin du XIXe siècle, avec l’emploi des premiers composants de synthèse).

Oui, cette note, sur-dosée dans les créations des maisons Patou ou Caron (pour ne citer qu’elles), a marqué quelques-uns des plus fameux parfums du XXe siècle : L’Air du Temps, Bellodgia, Fidji, Opium, Chaldée, L’Origan, Après l’Ondée, Tabu, L’Heure Bleue, Le Tabac Blond, En Avion, Bel Ami... La liste semble infinie.

Mais elle s’est peu à peu perdue dans les limbes de la parfumerie, pour des questions de goûts, de modes, de législation également. Et pourtant, contre toute attente, elle a refait surface récemment, revue, revisitée, modernisée et épurée. On pense au fameux Œillet Bengale d’Aedes de Venustas, à Dianthus d’Etro ou à la réédition de l’Œillet Sauvage chez l’Artisan Parfumeur.

La très belle interprétation de Daniela Andrier pour Prada s’en démarque toutefois assez nettement, avec un traitement à la fois neuf et familier.

C’est à un vrai œillet que nous avons affaire. Compact, puissant, giroflé, mais néanmoins épuré, il délaisse ses atours crémeux et gras pour s’assécher rapidement au contact des bois - vétiver et santal - et du patchouli. Le poivre ajoute du piquant et du mordant, et matérialise la fleur, épanouie et charnue. Le tout se stylise délicatement aux côtés d’accords floraux traditionnels, roses et violettes, matinées et en retenue, et du styrax, apportant sa touche baumée et médicinale à une note de fond qui se déploie généreusement.

L’Infusion d’Iris semble avoir été le point de départ de cette fragrance, avec cette trame savonneuse et musquée qui apparaît en filigrane, parvenant à brouiller les pistes en jouant un effet d’abstraction. Intriguant... C’est pour moi du jamais senti ! Très linéaire, peu évolutif, il déploie un sillage immédiatement identifiable, ce qui est, reconnaissons-le, remarquable dans le paysage olfactif actuel. Les matières, modernes et claires, ciselées, parviennent à un effet rétro, suranné, une illusion olfactive qui, à aucun moment, ne bascule dans le nostalgique.

A découvrir (si ce n’est déjà fait), pour se rappeler que créativité et héritage peuvent aller main dans la main.

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héspéridés

par héspéridés, le 9 août 2022 à 11:27

Bonjour à tous,
quelqu’un qui connaîtrait Et ce Prada Et vitriol œillet de lutens pourrait-il me donner son avis sur le Prada en comparaison ?
j’aime beaucoup le lutens mais n’ai pas assez craqué dessus pour l’acheter. Peut être le Prada est-il pour moi …

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Farnesiano

par Farnesiano, le 14 juin 2017 à 10:07

Je le redécouvre aujourd’hui, par temps chaud, sec et ventilé. Sur ma peau, cet œillet enveloppant m’apparaît tour à tour vif (magnifique côté poivré) et très doux, presque aérien. Incontournable pour l’amateur d’œillet et/ou de sensations nouvelles. En un mot, sublime !

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par demian, le 15 juin 2017 à 09:09

Bonjour Farnesiano,
Aujourd’hui j’ai suivi votre conseil. Il fait encore très chaud et j’ai l’impression d’être enveloppée dans un cocon épicé...

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Pénélope

par Pénélope, le 2 avril 2016 à 12:15

Bonjour à tous,
Sauriez vous me dire où trouver un testeur de ce parfum à Paris ? Marais et environs si possible. Merci de votre aide

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par mam’isa, le 2 avril 2016 à 12:48

Bonjour Pénélope, les testeurs sont présents au Bon Marché à Paris. Bonne découverte !

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par Pénélope, le 3 avril 2016 à 14:44

Bonjour mam’isa ! J’ai pu tester infusion d’œillet hier au bon marché ! Il m’a plu, je lui ai trouvé effectivement un petit côté rétro. Mais je n’ai pas été particulièrement touchée. Il n’a pas détrôné infusion d’iris ! Merci pour votre aide en tout cas !

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par 980ttkbr, le 19 septembre 2015 à 16:52

Newyorker, vous êtes décidément et de loin le plus doué des rédacteurs de ce site.

Je suis allé essayer Infusion d’œillet tout à l’heure qui repose sur mon poignet : c’est tout ce que vous décrivez. En effet, une odeur ancienne, quelque chose d’assez proustien tant cette note semble avoir été délaissée depuis plus de vingt ans, et en même temps le parfum n’a rien de vieux.

Là où il me réjouit le plus (car c’est sans doute ce que je m’attendais le moins à y trouver), c’est par sa ressemblance étonnante à feu Envy for Men de Gucci. Infusion d’œillet me fait l’effet d’un Envy qu’on aurait "désorientalisé", comme si on avait gardé la trame du Gucci en le rhabillant de couleurs plus douces. Encore une fois je suis subjugué par le travail de Daniela Roche-Andrier, qui donne l’impression de créer de nouveaux classiques comme si c’était un exercice facile et naturel pour elle.

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amand

par amand, le 18 septembre 2015 à 11:45

Bonjour à tous, Garofano (oeillet en italien) de Santa Maria Novella est belle découverte faite à Florence cet été. Je vous recommande de le tester chez Amin Kader à Paris, rue Guisarde et rue de la Paix ou au Bon Marché.

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par amand, le 18 septembre 2015 à 11:46

Garofano est une belle découverte...

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dau

par dau, le 18 septembre 2015 à 10:53

Oh, je l’aime beaucoup beaucoup. (Mais ça, tu sais, New Yorker !) Ce n’est pas un successeur des autre, il arrive vraiment à apporter quelque chose et nous rappelle que la modernité n’est jamais aussi actuelle que lorsqu’elle s’appuie sur une tradition, des racines, pour faire quelque chose de nouveau. Pas de clin d’oeil, d’effet rétro facile, mais, comme l’Infusion d’Iris, une vraie réinterprétation d’un thème classique qui le projette dans le XXIème siècle. Du très beau travail !

à sentir si vous êtes amateur d’oeillet mais aussi amateur d’épice. (Et si vous aimez l’infusion d’iris, bien sûr...)

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par ERIC, le 17 septembre 2015 à 16:42

Je pensais ajouter à la belle liste de Newyorker Oeillet Louis XV d’Oriza L. Legrand, Joliment poivré et avec une belle tenue.
Cordialement.

ERIC

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par eckbo, le 17 septembre 2015 à 20:55

Vous avez entièrement raison Eric d’ajouter Œillet Louis XV d’Oriza L.Legrand à la liste de Newyorker. Personnellement, je le trouve plus cannelle que poivre...

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par invité, le 16 septembre 2015 à 23:51

Merci pour votre magnifique critique Newyorker. L’Infusion d’Œillet est une sorte de renouvellement dans la continuité. Elle est superbement travaillée. Je m’attendais, il faut le reconnaître, à une fragrance un peu surannée. Il n’en est rien. En la portant, j’ai une impression de velours contre ma peau, un brin tactile, une sensation vraiment incroyable que je rencontre rarement avec un parfum ...

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par alix, le 17 septembre 2015 à 08:49

Bonjour merci pour cette belle critique
Provinciale....... Je recherche un échantillon de cette fragrance
Ily a quelques temps Jeanne m’avait donné une piste , hélas sans suite ...

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Farnesiano

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a porté Infusion d’Œillet le 23 mai 2020

Le parfum, à l’instar du rêve, n’est rien d’autre que l’imagination de la mémoire, ici mise en flacon.
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