Auparfum

Guerlain fait renaître son patrimoine

par Alexis Toublanc, le 29 janvier 2014

Après la vague de reformulations positives chez Guerlain en 2013 (et sachez que 2014 ne sera pas en reste... to be continued !), Thierry Wasser et la marque au double G vont à nouveau augmenter en côte de popularité auprès des perfumistas.

Qu’on se le dise, Guerlain a le plus beau patrimoine olfactif de la parfumerie mondiale. Et Thierry Wasser l’a bien compris : tout au long de 2013 et jusqu’en janvier de cette année 2014, il a fait repeser les formules originales de plusieurs parfums cultes de Guerlain. Et il vient de les mettre à disposition au 68 des Champs-Elysées.

Les formules originales, avec les ingrédients au plus proche de ce qu’ils étaient lors de l’écriture de la formule... Vous n’osiez même pas en rêver, Thierry Wasser l’a quand même fait.

J’ai appris la nouvelle à 2h du matin cette nuit, à midi j’étais à la boutique. Les vendeuses n’étaient presque pas au courant, mais ils y sont. Insistez pour les découvrir et prenez le temps pour bien les sentir... Et aussi de quoi conserver vos mouillettes !

Vous découvrirez ainsi :

Pao Rosa, en 1877, très intrigant : c’est la parfumerie moderne qui est en gestation.
À travers champs, 1898, quand la finesse s’animalise sans même que votre nez s’en rende compte.

Voilà pourquoi j’aimais Rosine, 1900, ciselé, facetté, la parfumerie dans toute sa splendeur

Fleur qui meurt, 1901, un énorme coup de coeur somptueux ==> un floral abstrait qui se cuire et d’une finesse incroyable.
Après L’Ondée extrait formule de 1906, les passionnés vont pleurer tellement c’est BEAU.

Muguet, extrait de 1908, fin et étonnamment moderne, pas le plus fulgurant mais il arrive doucement mais sûrement.

Candide Efffluve, 1922, un vanillé épicé vaguement pois de senteur mousse de chêne réglissé, très intéressant à évaluer historiquement.

Bouquet de Faunes, 1922, le fameux en frais ==> beaucoup plus subtil, texturé, un animal qui ne tombe nullement dans la crotte caricatural, mais plus vers le fromage texturé.

Cachet Jaune, eau de Cologne 1937, une tendresse de violette vaguement épicée, très structuré.

D’autres arriveront plus tard dans le temps, j’ai hâte de savoir lesquels. Lorsque je me les serai bien appropriés, je pourrai vous en parler plus en détail afin que les non-parisiens puissent aussi profiter. Et bien sûr, d’ici là j’espère être rejoint par les Guerlinolâtres-hardcores qui rôdent !

Jicky

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Jean-David

par Jean-David, le 30 janvier 2014 à 22:37

Est-il question de proposer ces précieux liquides à la vente, prochainement ? Ou est-ce vraiment trop demander ?
Un chercheur (d’âge) d’or.

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par Newyorker, le 30 janvier 2014 à 23:54

Malheureusement, c’est impossible, du moins dans cet état, car ils ont été reproduits au plus proche des formules d’origine et ne sont donc absolument pas IFRA compatibles. Ils devraient être reformulés pour pouvoir être vendus, hors, est-ce possible sans qu’ils ne soient complètement défigurés ? Aucune idée. Ce qui a été possible pour Mitsouko par exemple ne l’a pas été pour Après l’Ondée en extrait.
En tout cas, c’est vraiment un évènement majeur dans le monde de la parfumerie pour moi, et symboliquement très fort. Si Dior pouvait en prendre de la graine... Quand je repense à l’état de Guerlain dans les années 2000...Que de chemin parcouru ! Bon, par contre je trouve toujours les collections exclusives aussi peu intéressantes. Je dois admettre que j’aime quand même assez Encens Mythique d’Orient, qui rappelle vraiment et étonnement Rive Gauche ! Et la réédition de Sous le Vent (bien que différente de la version d’origine) est franchement très, très belle. D’ailleurs, j’allais oublier de vous dire que le parfum Ode de 1955, le dernier de Jacques Guerlain, devrait à priori bientôt revoir le jour au sein de la collection "Les Vintages" (Sous le Vent et Vega), et sera donc bien en vente lui !

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par PoisonFlower, le 31 janvier 2014 à 11:34

Pour Ode, il y a de cela deux semaines à la boutique des Champs-Elysées (lors d’un passage malheureusement express à Paris...), j’avais posé la question à une conseillère, Dominique si ma mémoire est bonne (qui s’occupe également des ateliers "Les contes parfumés"), qui m’a répondu que cette réédition était compromise en raison de problèmes de reformulation liés aux restrictions européennes... J’espère que tout s’est finalement arrangé !

Sinon, pour sentir les "ressuscités", si vous me passez l’expression, faut-il s’adresser à quelqu’un en particulier dans la boutique ? Je sens que je ne vais pas tarder à débouler là-bas moi ! ^^

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par lolo, le 30 janvier 2014 à 09:19

Oui..oui...ouiiiiiii
Et moi qui ne suis pas à Paris...j’enrage !
Mais quelle bonne nouvelle. Tenez-nous au courant,Jicky !

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PoisonFlower

par PoisonFlower, le 29 janvier 2014 à 23:23

Question bassement matérielle : ils sont présentés dans quel type de testeurs, ces petits trésors ? Vaporisateurs ou flacons ?

Le pauvre Thierry Wasser, ce dont il ne se doute peut-être pas, c’est qu’en proposant ça, il s’expose à ce qu’on lui demande d’exhumer encore plein d’autres formules et vu la richesse de la production Guerlain depuis 1828, il a de quoi s’occuper pour les dix ou vingt ans à venir ! :-P

Je n’ai même pas senti les premiers "ressuscités", que j’ai déjà envie de lui demander quels sont les prochains au programme ! Atuana, Fleur de feu, Chypre 53, Guerlilas, Guerlarose, Coque d’or, Dawamesk, Ode, Mi-mai, Jasmiralda, et j’en passe et des meilleurs, on veut TOUS les sentir en fait !

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par euskalpyth, le 29 janvier 2014 à 23:43

Pauvre Thierry Wasser ? Petit malin, plutôt : avec 850 parfums (à la louche) depuis la fondation de Guerlain, il s’est trouvé le meilleur plan anti-chômage du monde s’il arrive à convaincre ses chefs que tout le patrimoine doit être exposé à la maison mère ;-p

Mais je ne peux qu’applaudir à cette heureuse initiative, et pour avoir eu la chance de sentir tout à l’heure Après l’ondée de 1906 qui est effectivement magnifique (merci à Jicky qui a fait circuler ses mouillettes avant le début de la conférence de Mathilde Laurent au Printemps), je n’ai qu’une envie (pour ne pas dire "une obsession"...), c’est de filer chez Guerlain tester tout ça !!!

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par Jicky, le 30 janvier 2014 à 00:11

PoisonFlower : ils sont présentés dans les classicissimes flacons de labo de parfumeurs (les cylindres avec bouchon octogonal en verre, je sais pas si tu voix). C’est vraiment le jus qui est important. Pas de vaporisateur ! (D’ailleurs les jus ne sont même pas filtrés c’est trop énorme <3 ça respecte vraiment la procédure de création des années en question !!).

Pour les futures pesées, je crois que Djedi, Voilette de Madame, Coque D’Or (qui était un des parfums les plus chers de Guerlain je crois, plus cher que Joy même ! Mais bon, le flacon quoi) sont au rendez vous. Et je fantasme assez sur Fleur de Feu aussi (Thierry, si tu nous lis...).

Euskalpyth, mon dieu mais c’était toi ! Je savais pas ! Rhooo et y avait même Aaricia et tout, ça aurait été cool de vous voir, je suis désolé j’aurais fait tourner la came !! (en plus j’ai du m’éclipser avant - hélas - dans la "gracieuse discrétion" qui est la mienne (= en renversant une sorte de lampadaire, je sais plus mot), désolé !)

Bon, on aura sûrement d’autres occasions ! Je vais voir pour Guerlain tiens, si je peux.

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par euskalpyth, le 30 janvier 2014 à 10:58

Merci pour toutes ces précisions qui nous font trop baver d’envie, Jicky !
Plutôt que de continuer à saliver (et à flinguer mon clavier ;-)) je vais aller faire un saut chez Guerlain ce midi au lieu d’aller manger, histoire de découvrir toutes ces merveilles ressuscitées...

Et oui, c’était moi, hier, le mec mal rasé à côté de Thierry et pile en face de Mathilde (tant qu’à faire ;-)))
Ne sois pas désolé : je n’ai pas voulu m’imposer parce que je ne vous connaissais pas "en vrai" (à part Patrice), mais Thierry m’a fait sentir la mouillette d’ALO et ç’a suffi à mon bonheur !!!
Aaricia n’était pas là, mais il y avait Alberthine de BT à l’autre bout de la rangée -
Et rassure-toi : je n’ai pas vu (ni entendu) le reversement de lampadaire ;-))

Ce soir, je serai au stand EDPFMalle du Printemps pour leur animation : j’espère que des AuParfumistes y seront aussi !

Et info supplémentaire : Kurkdjian devrait être présent sur son stand (en face de celui de Malle) de 18 à 21h, pour ceux qui souhaiteraient le rencontrer -

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par Alberthine, le 30 janvier 2014 à 12:33

C’était "moi" en effet ! Aaricia ne pouvait pas être présente (mais c’est elle qui nous a fait passer l’info, 2 minutes plus tard j’appelais pour m’inscrire.).

Allez, j’en profite pour sortir de l’ombre ! Je suis en effet sur BT, même si c’est sur Auparfum que tout a commencé (violons). Il y a un peu plus de deux ans, je découvre un Lutens, Fleurs d’oranger -que d’ailleurs je ne peux plus vraiment porter maintenant- et c’est la première fois qu’un parfum me donne une émotion, littéralement (du moins un parfum que je porte, car cela m’était déjà arrivé en sentant les parfums de ma mère notamment).

Bref, il m’obsède, je le veux, je l’achète, je veux lire des choses à son sujet... et par ce truchement je tombe sur auparfum. Et là, paf, c’est le début de la fin : la découverte d’une beauté encore tapie dans l’ombre (car je suis depuis toujours très sensible aux odeurs, passionnée par les fleurs, folle de littérature... des choses assez parentes pour moi).

Je tombe amoureuse de la plume de Jeanne (à l’époque, elle était -presque ?- la seule à rédiger les critiques) : je lis auparfum tous les jours, j’écume les parfumeries, je dévore tout ce qui se rattache au parfum...
Je me suis ensuite inscrite sur BT par ailleurs, qui m’"intimidait" moins, et qui est davantage interactif ; tout simplement car c’est purement et simplement un forum (et bien sûr les décants ne sont pas négligeables, notamment quand on a un pouvoir d’achat étudiant). J’en profite d’ailleurs pour saluer bien bas la reformulation d’auparfum, qui l’a justement fait gagner en interactivité et qui a rendu sa navigation beaucoup plus agréable et intuitive. J’apprécie aussi que les participations se soient élargies, ce qui nous permet d’avoir de chouettes choses à lire tous les jours et qui donne à voir des sensibilités différentes (et complémentaires).

J’adore vous lire Jicky (et tous les autres !), c’est ma petite dose de beauté et de gaieté quotidienne. Partageant votre admiration pour Mathilde Laurent (bigre, quelle femme !) j’étais donc là hier soir au premier rang :) Je suis arrivée pile à l’heure, aussi ai-je raté la touche parfumée à l’ALO millésimé... mais je compte bien mettre les voiles sur le 68 des Champs Elysées dès que j’ai un instant de libre.

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par Jeanne Doré, le 30 janvier 2014 à 22:04

Oh, Albertine, merci d’être sortie de l’ombre ! Ma plume rougit de plaisir :)
je suis d’autant plus flattée que ce soit un parfum qui n’est pas chroniqué sur auparfum qui vous ait fait découvrir notre site !
Il y a deux ans, j’étais déjà bien épaulée par tous mes confrères qui me donnaient alors le courage de continuer, et j’en profite pour les remercier...

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par Aaricia, le 30 janvier 2014 à 13:25

Hélas, je m’étais déjà engagée ailleurs (pourquoi font-ils ces "belles rencontres" en même temps que le festival d’Angoulême, aussi !). Mais j’irais a d’autres, et si je vous vois, je me ferai connaître... C’est l’inconvénient quand on est blogueur, on peut plus admirer sa mise incognito, tout le monde vous reconnaît :-)

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par Thierry, le 1er février 2014 à 11:42

Ah ah ah.... le "coup du lampadaire" m’avait échappé !!!

Mais cet ALO avec son humus, sa note champignon, son sous-bois, quelle merveille !

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Farnesiano

par Farnesiano, le 29 janvier 2014 à 22:49

J’ai toujours espéré retrouver Parure et Sous le vent... Je vais défaillir, je le sens, je le sais, en découvrant ces Fleur qui meurt, Candide effluve, Bouquet de Faunes... Et quelle musique dans la simple évocation de ces noms porteurs de rêve et d’heureuses émotions à venir *. Un bonheur ne vient jamais seul : justement ce soir, pendant le dîner, nous projetions un week-end à Paris le mois prochain. Rendez-vous pris au 68 des Champs !
* C’est tellement beau que, dans son légitime emportement, Jicky a mis trois F à son candide effluve : doux soupir sous le vent du soir :)

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par euskalpyth, le 3 février 2014 à 11:40

Je ne sais pas s’il est prévu qu’ils re-créent les versions originelles pour les parfums dont il existe toujours une version actuelle en vente, mais Sous le vent (dont je ne connais pas les anciennes versions) est très beau (il a été ressorti dans la collection "les vintages" avec Vega il y a quelques années) -
Si tu ne le connais pas, Farnesiano, n’hésite pas à aller le sentir dans n’importe quelle boutique Guerlain : il vaut le coup de naseau !

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par lucasdries, le 29 janvier 2014 à 22:11

Les râleurs comme moi doivent attendre quelle année de sentir le vrai Habit rouge et le vrai Shalimar ? pardon mais c’est bien joli tout ça, m’enfin ...

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Jeanne Doré

par Jeanne Doré, le 29 janvier 2014 à 21:45

C’est une nouvelle aussi inattendue qu’enthousiasmante !
Thierry Wasser est un véritable bienfaiteur du patrimoine de la parfumerie et on lui dit chapeau et merci .
Guerlain appartenant au groupe LVMH, qui sait, la démarche sera peut-être contagieuse aux autres marques du groupe ? (On peut toujours rêver....)
en tout cas merci Jicky d’être notre grand reporter du patrimoine de la parfumerie !

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doudou

par doudou, le 29 janvier 2014 à 21:18

Quelle belle nouvelle....sans rire, cela illumine ma soirée, après une longue et grise journée...du respect, de la conscience, du vrai travail au service de l’œuvre perfumistique.
En ces temps moroses, Guerlain nous prouve qu’elle est l’anti Dior, et c’est tant mieux.
J’aime d’amour cette maison : le temple...

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PoisonFlower

par PoisonFlower, le 29 janvier 2014 à 21:07

Deux choses me viennent en tête là tout de suite :

1/ OH MY GOD (à la Janice de Friends) !

2/ Aller à Paris et viiiiiiite !

Et puis j’espère que ça va donner l’idée à d’autres grandes et respectables maisons de faire la même chose, Chanel au hasard (Ivoire, le premier Sycomore, Jasmin, Chypre... : on ne demande qu’à les découvrir, eux aussi !)... Je dirais bien aussi Lancôme ou Lanvin, dont on connaît au final peu et/ou mal les premières créations, mais j’imagine que là c’est de l’ordre du rêve...

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