Un Jardin après la Mousson

Je dois dire que j’avais hâte de sentir ce nouveau parfum au vu des débats passionnés qu’il suscite et aussi parce que j’aime beaucoup JC Ellena... Résultat : mon verdict est plus mitigé que pour les autres "Jardins". J’ai beau sentir encore et encore mon poignet ou la touche remise par la démonstratrice du stand Hermès je ne sens pas grand chose à part... le concombre ! Quand j’ai entendu que ce parfum avait une note "melon" très prononcée, je m’attendais à sentir une note juteuse, ensoleillée et sucrée (comme les bons melons oranges Charentais du marché...) Quelle ne fut donc pas ma surprise quand en découvrant le parfum j’ai immédiatement pensé à un melon vert (qui ne serait pas encore mûr) à un concombre voire à des algues. Je trouve que ce parfum a un côté "salé" (par opposition aux 2 autres "Jardins" que je trouve "sucrés", "Jardin sur le Nil" avec ses notes de fruits exotiques et "Jardin en Méditérranée" avec sa note figue). En fait, plus j’y pense et plus j’associe ce parfum à la cuisine japonaise ! Il m’évoque le concombre et/ou les algues marinées dans du vinaigre que l’on sert en accompagnement de certains plats. On est donc assez loin de l’Inde (ou du moins de l’image que je peux en avoir...) Reste que l’on retrouve la fraîcheur, l’évocation de l’eau, l’épure et la qualité des matières premières chers à JC Ellena donc pour moi ce parfum a tout à fait sa place au sein de cette "Collection"

Merci pour ces précisions, c’est intéressant et on vous découvre plus sincère que véhémente et c’est plus agréable. Mais attention de ne pas trop monopoliser le site ! Ce "jardin" fait parler en tout cas, désolé Jeanne, les passionnés, ah, les passionnés !

Ahh, GirlSoDeadly, encore plus "killeusse" qu’avant avec son nouveau nom ! Et vous avez raison. Il n’empêche qu’Hermes est un fleuron de la France et que ce pays doit exporter vers des marchés émergents dont l’Asie. Même si le parfum est minime, les volumes sont suffisants pour représenter un fleuron du luxe "à la française". Petite remarque en revanche ; je trouve que vous aimez exagérément et avec peu d’objectivité Serge Lutens et Lucas Turin, c’est assez fatigant, votre avis suffit ! N’oubliez quand même pas que derrière leur personnage d’artiste, il y a un homme d’affaire qui maitrise bien son business.

quelques chiffres importants ; la france c ’est presque 57% du marche mondial en parfumerie a elle seule ! ca veut dire que tous les pays reunis du monde entier ne consomment pas autant de parfum qu ’en france. l ’amerique est le second marche mais sa part a baisse de 1.7% l ’annee derniere, malgre les centaines de parfums qui ont ete lances, les colossaux budgets pub, les celebrites dans tous les sens, le parfum en amerique est en baisse (c ’est prouve les marques ont beau tout faire pour rajeunir a l ’extreme le parfum, les jeunes americains ne portent pas de parfum). l ’Italie troisieme marche. le marche asiatique n ’est pas negligeable, il existe mais il est assez marginal surtout par rapport a sa population.

le marche japonais en parfumerie lui aussi est tres petit, les asiatiques achetent des cosmetiques mais portent peu de parfum meme si les choses evoluent un peu quand meme. En Asie dans les grands magasins, les marques de luxes francaises reservent a peine 10% de la surface de leur stand pour les parfums. Sachez qu ’en amerique, pourtant le second marche pour la parfumerie apres la France, Guerlain sont en train de faire un triomphe chez Sephora (des Sephora il y en a maintenant a tous les coins de rue a New York), 90% c ’est le maquillage (surtout grace au succes Terracota). Les parfums Guerlains chez Sephora sont peu distribues, actuellement on ne trouve que My Insolence et quand on a de la chance on trouve Shalimar et Insolence mais rien de plus.

Quand il dit "là bas" Jerryb parle du marché japonais je crois

Ce débat est purement intellectuel et passionnel. Mais il serait étonnant qu’ un tel lancement ne réponde qu’a des critères purement artistiques. Il est sans doute travaillé à partir d’études précises des goûts asiatiques dans une logique de conquête de marchés. Les notes acqueuses et rances ainsi que le jasmin "sampaquita" font partie de la culture olfactive de l’Asie (et accessoirement, ce jasmin fait partie des dernières matières premières "technologiques" développées par Givaudan, avec qui travaille Jean Claude Elenna). Alors, que ce Jardin interroge les européens et fasse débat, je crois que la maison Hermes et Jean Claude Ellena s’en moquent ! Qu’ils vendent là bas est sans doute plus important. Quant au nom, n’est il pas simplement "Jardin" pour rester dans une ligne de produits et en français parce que c’est perçu comme luxueux ??? Mais je suis peut être trop pragmatique !

Je n’ai pas encore senti ce parfum mais il m’intrigue beaucoup au vu des réactions qu’il suscite.

Le minimaliste est sûrement dans les Arts ce qui demande le plus de maîtrise. Les haïkus ne sont pas méprisés dans la poésie, au contraire, et ils possèdent une force d’évocation extraordinaire.

L’Art prend de multiples visages, traverse de multiples courants et touche différemment selon les sensibilités et les attractions personnelles. L’Inde du Santal, de la myrrhe, des notes opulentes et chaudes ; c’est aussi une construction occidentale. C’est normal d’exprimer sa vision d’un pays lointain et exotique au travers du filtre de sa propre culture et parfois des clichés qu’elle véhicule, de ce que l’on projette sur l’Inde ou l’Orient.

Ici, comme il s’agit d’un jardin, qui plus est après la mousson, les notes vertes, aqueuses et d’humus me semblent convenir et correspondre au nom. Après c’est chacun selon sa sensibilité.

Le melon ne plait pas à tout le monde ! Et je pense que c’est là que ce joue l’appréciation ou non. Si on a de plus la curiosité dans ses bagages, il se peut que ce jardin nous emmène là ou on ne s’y attend pas. J’apprécie l’évocation de l’eau et une ambiance humide sans tomber dans les notes aqueuses et lourdes que l’on connait déjà sur le marché. Moi je trouve ce parfum plutôt réussi, et c’est tout à l’honneur de Jean Claude Ellena de nous faire partager une évocation différente des interminables clichés rasoirs que l’on veut bien nous faire sentir partout. Le travail consistait ici à construire un jardin ! Je pense que l’ambre et le curry auraient été complètement hors propos dans cette interprétation. En revanche, la touche de coriandre et la cardamome tombe en plein dans le mile.

Je salue encore une fois le travail de ce parfumeur qui avec peu de choses, nous fait découvrir des sensations que l’on ne connaissait pas.

Un Jardin après la Mousson Bollywood story, derangeant et intrigant ? Honnetement je suis curieuse de savoir si vous etes remunere pour ecrire ca ?
Toujours est-il que nous n ’avons pas la meme vision de l ’Inde. Deja qu ’Ellena lui sa vision de l ’Egypte c ’etait des hesperidees en overdose maintenant avec son interpretation de l ’Inde il nous entraine dans un univers pastele tres melon pasteque avec une timide pincette d ’epices de rien du tout.
Je ne suis plus son travail de minimalisme desespere, qu ’il se le dise, il n ’est pas Edmond Roudnitska, ca ne marche pas ce qu ’il fait. Moi Guerlain me transporte en Inde ; Samsara ou Shalimar ca c ’est du Bollywood, ca ce sont des parfums intrigants et mysterieux, des parfums legendaires qui subliment delicieusement l ’Inde mais Ellena pour Hermes son Inde a lui c ’est de gnognotte !